tv [untitled] March 5, 2025 1:00pm-1:31pm CET
1:00 pm
... - elisabeth allain: il est 13h à paris. ravie de vous retrouver. 7h du matin à washington. on va parler de l'amérique de donald trump dans un instant. l'amérique a suivi ce discours de donald trump devant le congrès. nouveaux droits de douane, politique intérieure, guerre en ukraine... le locataire de la maison-blanche a fait le bilan de ses 6 premières semaines. une 1re phase choc de laquelle il tire une grande satisfaction. nous débrieferons avec notre invitée, maud quessard. au sommaire de cette émission, nous verrons à quoi ce virage diplomatique pourrait mener. les européens sont à la manoeuvre. emmanuel macron reçoit ce soir le premier ministre hongrois.
1:01 pm
viktor orban s'adressera aux français avant à la télévision. le chef de l'etat envisagerait désormais de retourner à washington, mais accompagné, cette fois. on en reparlera avec bruno daroux et roselyne febvre dans le club f24. dans derrière l'image, aujourd'hui, nous reviendrons sur cette séquence qui a fait le buzz sur les réseaux. bad buzz: cette manifestation de suprémacistes blancs rassemblés dans un quartier noir de cincinnati, dans l'ohio. un afro-américain s'est interposé. l'équipe des obs l'a contacté. on vous en parlera avec lise kiennemann. donald trump a donc battu hier soir un record: 1 heure 40 de discours devant le congrès américain pour célébrer l'onde de choc des 1res semaines de sa présidence.
1:02 pm
une prise de parole sans concession, aux accents nationalistes, pendant laquelle le chef de la maison-blanche s'est longuement attardé sur les sujets intérieurs. que faut-il lire dans cette intervention? quel bilan tirer de ces 6 premières semaines? on va poser ces questions à maud quessard. merci d'avoir accepté notre invitation. vous êtes maîtresse de conférences en civilisation nord-américaine et directrice du domaine euratlantique à l'institut de recherche stratégique de l'ecole militaire, l'irsem. vous êtes spécialiste de ces questions. merci d'être à nos côtés. la 1re question qu'on va vous poser, qui n'est pas évidente, vue la longueur, c'est: "s'il fallait un mot ou une idée pour résumer ça, ce serait quoi?" - maud quessard: trump s'est d'abord adressé aux américains, et c'était prévisible. on est dans de l'attendu. il a fait un grand show, un grand spectacle.
1:03 pm
exactement de la même manière qu'il l'a fait pendant qu'il était en campagne. - elisabeth allain: c'était presque un meeting. - maud quessard: oui. il est toujours en campagne. il ne l'était pas pour les élections de 2024 mais pour les élections de mi-mandat. il n'y a pas que donald trump qui a ses actions en ligne de mire. c'est tout le camp maga et les personnages assis derrière lui pendant toute la durée du discours, comme le veut le protocole, de manière symbolique: le vice-président jd vance et mike johnson, à la tête du congrès. ce discours s'est adressé à l'ensemble de la population
1:04 pm
américaine pour tirer le bilan de ce que trump a réussi à défaire dans ses 40 premiers jours et non pas ce qu'il a construit. sur ce bilan-là, on est assez d'accord. - elisabeth allain: on voit ces visages. on a vu des républicains se lever régulièrement pour applaudir, on ne les attendait pas ailleurs. pour certains, on est encore dans le doute. vous parliez des élections de mi-mandat. il y a un enjeu pour donald trump. aujourd'hui, il a la majorité absolue dans les 2 chambres, mais ça se joue à pas grand-chose dans certains dossiers. on n'a pas encore vu les élus entrer en scène et valider tout ce qu'il signe. - maud quessard: il ne faut pas oublier qu'il a été élu avec une courte avance sur le vote populaire. il sait qu'il a verrouillé le congrès et l'ensemble des institutions fédérales, mais tout n'est pas joué. c'est aussi ce qui explique la position plus soft ou silencieuse des démocrates, qui pensent aussi au coup d'après, et qui doivent être prêts pour ces élections de mi-mandat.
1:05 pm
il ne s'agit pas d'être "vocal", pardon pour l'anglicisme, tout de suite, mais de préparer la possibilité de reprendre quelques sièges au congrès. ce n'est pas joué et on n'en est pas là. on est dans la mise en place d'une révolution réactionnaire et nationaliste. c'était le discours de trump pendant 1 heure 40 hier. avant tout, c'était un discours essentiellement populiste. - elisabeth allain: puisqu'on en parle, on va résumer ce qui s'est passé dans l'enceinte du congrès américain hier. - face à un congrès dont la majorité lui est acquise, mais dans une atmosphère tendue, donald trump a déroulé un long discours triomphaliste et nationaliste, interrompu dès le début par des protestations
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d'un élu texan qui a fini pas se faire expulser. le message du président est sans surprise: l'amérique est de retour. - donald trump: rien ne peut arrêter le rêve américain et notre pays est sur le point de faire un retour comme le monde n'en a jamais vu et peut-être n'en reverra jamais de nouveau. - un discours contre le wokisme, le gaspillage budgétaire, les migrants clandestins, les cartels de drogue mexicains, l'idéologie lgbtqia+ et les écoles publiques qui tenteraient de l'imposer aux enfants. - donald trump: notre message à tous les enfants d'amérique est que vous êtes parfaits exactement comme dieu vous a faits. - sur le plan international, le président a de nouveau promis
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de "reprendre" le canal de panama, que le groenland rejoindra les etats-unis, qu'il fera la paix au moyen-orient et en ukraine. - donald trump: il est temps de cesser cette guerre insensée, et si vous voulez faire ça, vous devez parler aux 2 parties. - il a à ce propos assuré que le président ukrainien était disposé à s'asseoir à la table des négociations et à signer l'accord américain sur les minerais. la fin du discours, d'une longueur record, fut une série d'aphorismes empreints d'autosatisfaction concluant, en ce 1er jour de carême, sur une révélation divine. - donald trump: ma vie a été sauvée par dieu pour rendre sa grandeur à l'amérique. je crois en ça. - elisabeth allain: il parle aux américains, aux maga
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et aux républicains. il joue un coup d'avance et a un discours pour se célébrer lui-même? - maud quessard: c'est de l'autosatisfaction. c'est aussi un discours qui s'adresse à la droite religieuse américaine, qui était derrière lui au congrès et qui était représentée par mike johnson, jd vance, et très soutenu par les nationalistes et les chrétiens conservateurs. c'est cette ligne dure que trump ne doit pas lâcher. aujourd'hui, on doit comprendre que trump n'a pas utilisé ce courant politique pour arriver au pouvoir. c'est le courant politique qui a utilisé trump pour arriver au pouvoir. si trump ne parle pas comme ça peut se faire aux etats-unis, de dieu, de sa mission à lui, il se distinguera de ces soutiens-là. lui comme vance...
1:09 pm
- elisabeth allain: ca peut surprendre, dans sa bouche. mais il en a besoin. - maud quessard: ca peut surprendre, pour notre perception, de ce côté de l'atlantique, de ce que peut être une république. aux etats-unis, le fait religieux est important. donald trump l'a compris. c'est sur cela qu'il s'est appuyé pour gagner les élections. ce n'est pas si surprenant dans le contexte américain dans ce contexte où il doit soigner les blancs chrétiens conservateurs qui se sentent en déclin et menacés, ceux qui incarnent la ligne de son dauphin, jd vance. - elisabeth allain: il a promis le retour de l'âge d'or aux américains.
1:10 pm
on voit que les bourses et les marchés commencent de plus en plus à en douter. il est revenu sur tous les décrets qu'il a signés. il vend la peau de l'ours avant de l'avoir tué. - maud quessard: oui. là où il joue un jeu délicat, c'est qu'il tire un bilan économique compliqué, parce qu'il a annoncé les droits de douane réciproques pour le 2 avril. on sait qu'il aura un effet "backlash" important, notamment en matière d'inflation.
1:11 pm
ce que trump dit, c'est que c'est de la faute de joe biden et qu'il a hérité d'une économie qui était chancelante. ce n'est pas le cas. il a tenu ce qui est l'équivalent du discours de politique générale devant notre assemblée. c'est un mensonge d'etat que trump a réalisé. l'économie devait être défendue, pour lui, c'est pour ça qu'il veut aller vite dans les droits de douane. ce qui était à son agenda est attendu par le public américain: la question de l'immigration. sur ce plan, les 1ers résultats marquent un 1er recul de l'immigration illégale grâce aux mesures drastiques prises par l'administration trump. ce virage est énorme, économiquement. il est aussi allé sur la question migratoire, elle aussi au sommet de son agenda politique. - elisabeth allain: les effets et les conséquences pour les américains, on n'y
1:12 pm
est pas encore. on a vu, lorsqu'il a confirmé sa position sur les droits de douane sur le canada, le mexique et la chine, le résultat des bourses qui dévissaient au même moment. c'est une séquence inédite. on raconte que ces barrières commerciales pour les principaux partenaires des etats-unis pourraient perturber près de 2,2 milliards de dollars de prêts annuels. le "wall street journal" a eu des mots durs. "trump takes the dumbest tariff plunge." "trump provoque le plongeon de la bourse le plus stupide." on raconte qu'il a vu rouge. c'est la réalité. les marchés commencent à douter de trump. - maud quessard: c'est évident. on comprend que les etats-unis deviennent un pays dans lequel il devient difficile d'investir. pour une raison dont trump s'est vanté, sans comprendre les effets contre-productifs de sa politique, le fait qu'il démantèle l'appareil d'etat...
1:13 pm
il a licencié, puisque c'est le terme employé, dans son show "the apprentice", des milliers de gens qui travaillent et qui sont des fonctionnaires américains qui tiennent les institutions. c'est cet etat fédéral qui vacille. il vend cela aux américains en disant qu'il fait des coupes budgétaires, qu'il récupère de l'argent, mais en réalité, il ne faut pas être grand clerc sur les questions financières, démocratiques ou étatiques pour comprendre que cette grande purge fragilise les etats-unis et leur économie à court terme et à moyen terme, voire à plus long terme. ce que trump a défait en 43 jours, il faudra peut-être des années pour le reconstruire. il faut voir si les démocrates veulent reprendre la main, parce qu'il faudra tenir compte de cet héritage. - elisabeth allain: donald trump ne doit pas oublier que les américains
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l'ont aussi choisi sur des critères économiques. on a beaucoup parlé de la difficulté des démocrates à transformer l'essai. les républicains ne percevaient pas les effets. on commence à s'inquiéter de l'inflation. un nouveau sondage cbs-yougov a été publié juste avant le discours du président. 3/4 des américains estiment que les nouvelles taxes vgont augmenter le coût de la vie. les voitures coûteraient en moyenne 9000 dollars de plus. les américains n'ont pas voté pour ça. - maud quessard: non. mais pour l'instant, trump est dans le déni, et dans une communication politique qui va à l'encontre de tout ça. il le dit au congrès, mais aussi par un canal apprécié de son auditoire, truth social, sa plateforme sur laquelle il refait l'histoire et où il utilise des faits alternatifs. la vérité alternative dont il parlait dans son 1er mandat, il l'utilise pour son 2d mandat.
1:15 pm
il maquille les chiffres. pour l'instant, si le prix des oeufs augmente aux etats-unis, ce n'est pas de son fait, d'après lui. il ne pourra peut-être pas tenir comme ça pendant des mois. pour l'instant, il joue sur les temps court et moyen. il ne s'en sort pas si mal, au détriment peut-être des américains, à moyen terme, mais à court terme, c'est au détriment de ses partenaires commerciaux stratégiques, comme les canadiens et les européens. - elisabeth allain: on va en parler. trump a admis que ça allait bouger pour les américains, mais que ça allait aller. il veut atteindre un budget à l'équilibre. sur les droits de douane, le canal du panama... on voit qu'il met en oeuvre une politique du bâton. au-delà de la question économique, de la question de l'ukraine
1:16 pm
avec les européens et des droits de douane, l'allemagne s'inquiète, mais aussi les etats autour... ca a l'air de fonctionner. on a appris que les chinois avaient cédé la société qui contrôlait le passage du canal de panama à un américain. ca semble fonctionner. - maud quessard: c'est un consortium américain. c'est la stratégie de la pression maximale et de comment il tord le bras sur tous les deals qu'il a à conclure, qu'ils soient commerciaux ou facilitant les intérêts économiques vitaux des etats-unis, comme pour le canal de panama. il y a un héritage historique important pour trump. evidemment, il y a aussi la nécessité de vouloir faire pression plus au nord.
1:17 pm
ce qui se passe sur le canal de panama sert ses intérêts au nord. c'est ce qu'il rappelait pendant son discours au congrès en évoquant le groenland. ce qui se passe au panama, c'est une pression maximale qui peut se traduire de la même manière, pour lui, sur des enjeux plus sécuritaires et afin de sécuriser des intérêts économiques vitaux. - elisabeth allain: "nous ne voulons pas devenir américains", c'est ce qu'a dit le premier ministre danois en réponse aux propos de trump sur le groenland. cette île de l'arctique s'inquiète, entre son souhait d'indépendance et la peur d'une ingérence américaine de plus en plus exprimée. - loin de les avoir oubliés, donald trump adresse à nouveau un message très clair aux habitants du groenland. - donald trump: nous soutenons fermement votre droit à décider de votre propre avenir, et si vous le voulez, nous vous souhaitons la bienvenue aux etats-unis d'amérique, mais nous avons vraiment besoin du groenland pour notre sécurité
1:18 pm
nationale et internationale, et je pense que nous allons l'obtenir. d'une manière ou d'une autre, nous l'obtiendrons. - un discours qui résonne aux oreilles des 57 000 habitants de cette immense île de l'arctique, eux qui sont attendus aux urnes la semaine prochaine, le 11 mars, pour décider de l'avenir du territoire autonome danois. ici, à nuuk, les avis des électeurs sont partagés entre volonté d'indépendance vis-à-vis du danemark et craintes des ambitions de donald trump. - bien sûr, nous voulons être indépendants du danemark car nous sommes considérés comme des citoyens de seconde zone par les danois, mais la question économique se pose toujours. - nous sommes en amérique du nord et si le danemark ne peut pas défendre le groenland, trump doit agir. il dit certaines choses parce qu'il veut réveiller le danemark. - réveillé, le danemark l'est bien,
1:19 pm
ce mercredi, affirmant que la visée de donald trump ne se produira pas. comme d'autres puissances mondiales, les etats-unis convoitent le groenland pour ses minéraux, son pétrole et ses routes maritimes et commerciales potentielles. mais selon un récent sondage, 85 % des groenlandais s'opposent à l'idée de faire partie des etats-unis. craignant par ailleurs de voir le prochain scrutin se tenir sous influence étrangère, le parlement groenlandais a adopté ce mardi une loi interdisant les dons anonymes ou étrangers aux partis politiques locaux. - elisabeth allain: maud quessard, on vient de voir ce sujet sur le groenland. l'actualité oblige à en parler, avec ces élections qui se rapprochent. donald trump réitère ses propositions. il a dit beaucoup de choses qu'il n'avait pas faites, avec son 1er mandat.
1:20 pm
là, c'est autre chose. il y a un risque pour le groenland? - maud quessard: oui, parce qu'on est sur un projet de plus long terme. dans son esprit, il veut régner sur les etats-unis de la même manière qu'un poutine. dans l'histoire américaine, trump se réfère aux présidents qui ont fait le tournant de la fin du xixe siècle et du début du xxe siècle,
1:21 pm
comme theodore roosevelt, perçu comme un président fort et montré comme cela. avec l'histoire du groenland, trump veut jouer les jeux de puissance avec des compétiteurs stratégiques: la chine et la russie. le groenland est bien situé pour jouer à ce jeu-là. on est dans la région de l'arctique, où les compétitions de puissance sont accrues, notamment avec la russie. c'est aussi un signe de puissance qu'il veut envoyer à ses principaux compétiteurs. c'est aussi une façon de servir les intérêts de poutine. cette velléité expansionniste de trump est en miroir de ce qui se passe en ukraine. il ne faut pas déconnecter les 2. - elisabeth allain: où se situent les européens dans tout ça? partenaires ou adversaires? - maud quessard: ils n'ont pas été mentionnés tant que ça dans ce discours. trump n'a parlé que de volodymyr zelensky
1:22 pm
en montrant qu'il avait pris une revanche sur ce qu'il considère comme un président à abattre, presque pas légitime, sur le même registre que poutine. la position de trump et de vance, c'est que les européens s'occupent de leurs affaires, et les etats-unis continuent leur route en ayant des relations commerciales à leur avantage avec les européens... - elisabeth allain: on a du souci à se faire? on a parlé des droits de douane. les européens sont dans l'expectative, les allemands sont inquiets. si les allemands sont concernés, les autres aussi? - maud quessard: trump n'a plus d'allié. il ne traite pas bien ces alliés parce qu'il estime que ses partenaires économiques le traitent mal, en particulier les européens. là, les européens sont dans un moment plus grave, et ce qu'on sent en filigrane dans ce discours au congrès,
1:23 pm
c'est qu'on a un changement de pied tellement nationaliste que l'amérique de trump ne partage plus les valeurs d'un monde libre qu'il partageait autrefois avec les européens. c'est ce signal fort qu'il faut prendre en compte à la veille d'un grand sommet qui se tiendra à bruxelles demain, où des réponses devront être apportées. - elisabeth allain: les 27 se rassembleront à bruxelles pour parler de l'ukraine et des réponses à apporter en vue de ce virage stratégique amorcé par les américains. on a appris qu'emmanuel macron, qui s'adressera aux français à 20h, recevra viktor orban et tentera de le mettre sur la ligne européenne. ce sera compliqué. c'est le plus trumpiste des européens. emmanuel macron pourrait retourner à washington accompagné de keir starmer pour encadrer zelensky. ce sera le voyage retour à la maison-blanche. c'est une bonne idée?
1:24 pm
- maud quessard: c'est l'idée de montrer ce qu'est le pilier européen de l'otan. la grande-bretagne et la france sont 2 puissances nucléaires qui sont désormais entraînées et sont porteuses d'un message, celui d'une prise en charge de la sécurité européenne par les européens et de l'autonomie stratégique qui avaient été défendues par le président macron dans son discours de 2017 à la sorbonne, et que trump n'a pas comprises. emmanuel macron a fait preuve de pédagogie à plusieurs reprises
1:25 pm
avec donald trump. il s'est s'exprimé en anglais, de la même manière que son allié de toujours, la grande-bretagne, qui nourrit une relation spéciale avec les etats-unis. c'est ce rôle de la grande-bretagne qui sera importante. - elisabeth allain: ca fait un soutien à volodymyr zelensky que l'on voit s'illustrer dans une forme de revirement inattendu. on l'a vu extrêmement fort dans cette séquence au bureau ovale. on a vu ce que ça a eu pour conséquence: la suspension de l'aide américaine hier. retourner à washington accompagné des britanniques et des français, ça pourrait l'aider? ca ne bloquera pas donald trump? - maud quessard: tout est une question de coûts
1:26 pm
et de bénéfices pour trump, qui a une vision mercantiliste des choses. il veut apparaître comme un faiseur de paix. il l'a aussi dit dans son discours. il vise le prix nobel de la paix et se charger du dossier ukrainien. ca lui est égal de fâcher les européens s'il obtient ce qu'il veut. il veut en sortir la tête haute, comme un gagnant, un leader, parce qu'il veut affirmer le leadership américain à l'étranger et aussi sur son propre territoire. il faut être habile et maintenir un dialogue diplomatique. ce n'est pas parce que trump et jd vance n'ont pas respecté de protocole diplomatique en recevant un européen parmi d'autres que l'europe ne peut pas parler d'une seule voix, même autour de 2 pays comme la grande-bretagne, la france, l'allemagne ou la pologne. c'était ce qui était discuté dimanche dernier à londres. l'europe peut montrer qu'elle est une puissance
1:27 pm
avec laquelle il faut compter, notamment sur les questions commerciales, qui intéressent donald trump. - elisabeth allain: l'europe a intérêt à se montrer unie à bruxelles demain. on sait que l'italie fait aussi partie des grandes inconnues de demain. y croyez-vous? pensez-vous possible cette unité affichée? - maud quessard: l'unité des 27? peut-être pas. ce serait se voiler la face et tenir un faux discours. l'europe géographique est divisée avec des courants qui sont presque au nombre de 3: le flanc est, l'europe du nord, concernée par la menace russe, et l'europe du sud, qui n'a pas les mêmes préoccupations sécuritaires, et enfin ce qu'on appelait au temps de la guerre froide l'europe de l'ouest, qui essaye de maintenir le lien transatlantique
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