... - fatimata wane: vous êtes sur france 24 et vous avez raison. bienvenue dans votre journal de l'afrique. a la une, le nouveau président ghanéen est à bamako pour aider à une réintégration des pays de l'aes au sein de la cédéao.

quelles sont les ambitions de john dramani mahama et ses chances de réussir? eléments d'explication à suivre. une fuite de gaz qui fait du bruit au sénégal, sur un champ gazier situé à côté de la mauritanie. un incident survenu il y a plus de 15 jours, mais le public vient seulement d'être tenu au courant. nous irons sur place dans ce journal. en cette journée internationale des droits des femmes, focus sur le rôle essentiel et souvent méconnu des femmes dans l'histoire de l'afrique noire. contrairement aux idées reçues, leur engagement ne date pas d'hier. dès les périodes précoloniales, elles ont été des actrices majeures dans des domaines traditionnellement masculins tels que la politique et l'armée. pour en parler, nous retrouverons, depuis ottawa, pascasie minani passy, professeur à l'université d'ottawa et auteur de "les femmes dans l'histoire en afrique noire".

on ouvre ce journal par la visite du nouveau président ghanéen à bamako. john dramani mahama entame une tournée dans les pays de l'alliance des etats du sahel, mali, burkina faso et niger. objectif: militer pour leur réintégration au sein de la communauté économique des etats de l'afrique de l'ouest. plus de détails avec notre correspondant régional, serge daniel. - serge daniel: dès son élection à la tête du ghana en décembre dernier, le président john dramani mahama n'a pas caché son intention de nouer d'excellentes relations avec les pays de l'alliance des etats du sahel, le mali, le burkina faso et le niger. il a même nommé assez rapidement un conseiller spécial chargé des relations avec ces pays. le voilà qui descend sur le terrain, en commençant par une visite au mali. "revenir au sein de la cédéao, c'est notre grande famille,

nous allons travailler ensemble", sera le 1er message qu'il fera passer à bamako. mais à bamako, les autorités estiment qu'il est trop tard pour revenir au sein de l'organisation régionale, mais qu'en revanche, l'aes peut consolider ses rapports avec les pays de la cédéao, notamment en matière de libre circulation des biens et des personnes. mais que ce soit à bamako, à niamey ou à ouagadougou, le président pourrait proposer à ses pairs d'intégrer l'initiative d'accra en matière de lutte contre le terrorisme. c'est une initiative différente de celle de la communauté économique des etats de l'afrique de l'ouest, et le ghana pourrait peut-être prendre le leadership, en disant à ses interlocuteurs de venir pour qu'ils travaillent ensemble dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. - fatimata wane: une fuite de gaz fait du bruit au sénégal, car elle concerne un champ gazier partagé avec la mauritanie.

l'incident est arrivé il y a plus de 15 jours, mais l'etat vient tout juste de communiquer dessus. il assure que toutes les mesures nécessaires ont été prises pour limiter l'impact environnemental, et que l'opérateur bp travaille à une solution rapide. notre correspondant à dakar, elimane ndao, nous en dit plus. - elimane ndao: l'incident est survenu dans la nuit du 19 au 20 février 2025, dans un puits situé à 120km des côtes sénégalaises, renseigne un communiqué publié par les ministères de l'environnement et de l'energie du sénégal. le communiqué informe que l'etat sénégalais a enjoint l'opérateur britannique bp à déployer les grands moyens pour une gestion rigoureuse de cette situation. l'inquiétude commençait à monter ces derniers jours, surtout chez les communautés de pêcheurs, mais aussi d'organisations civiles de la société sénégalaise, comme le think tank lex africa, qui travaille sur la question des hydrocarbures sénégalais depuis de nombreuses années, et qui informe que ce genre de fuite peut avoir des impacts désastreux sur l'environnement,

l'écosystème marin et la pêche. les ministères de l'environnement et de l'energie du sénégal informent qu'une surveillance multimodale est en cours sur le site, via le déploiement de drones, d'hélicoptères et d'engins sous-marins. c'est un début délicat pour le gta, ce gisement de gaz à cheval entre le sénégal et la mauritanie, dont le 1er puits a été foré avec succès il y a un peu plus de deux mois. - fatimata wane: les soutiens du président touadéra organisent ce 8 mars un concert regroupant les artistes vedettes du pays "pour appeler à la candidature du président", selon les organisateurs. mais ça a l'allure d'une campagne électorale avant l'heure lancée par le pouvoir en place, ce que dénonce l'opposition. a bangui, la correspondance de pacôme pabandji. - plusieurs grands noms de la culture centrafricaine

sont montés sur scène pour un concert "d'appel à la candidature"du président faustin-archange touadéra. depuis quelques semaines déjà, différents mouvements et organisations dits de soutien au chef de l'etat centrafricain se mobilisent. ces entités sont chapeautées par le ministre conseiller spécial du président touadéra, sani yalo. - le mcu ne s'est pas encore prononcé. il ne faut pas accuser le mcu. il ne faudrait pas également que les autres d'en face aient peur. pour le moment, c'est le peuple et les comités de soutien qui se sont levés pour demander au président d'être candidat, parce qu'ils croient au président. vous voyez toutes les mobilisations qu'il y a à bangui et en province. le mcu ne s'est pas encore prononcé. qu'ils restent tranquilles! le moment viendra où le mcu va se présenter, va se prononcer, et à ce moment, on sera en campagne officiellement. - mais pour l'opposition, le pouvoir enfreint la loi en organisant ces manifestations, qui ont tout l'air d'une campagne électorale avant l'heure.

- c'est le "remake" du scénario qui a entouré la mise en place de cette nouvelle constitution que nous ne reconnaissons pas. nous ne sommes pas en période électorale. il n'y a pas de corps électoral, puisque le processus de révision des listes électorales est en cours. pourquoi toute cette agitation? les agitations que vous voyez ne confèrent aucune légitimité à qui que ce soit. au-delà des textes sur lesquels le président a prêté serment, il s'agit de respecter sa parole. - le pays attend les élections législatives et présidentielles, prévues en décembre prochain. des élections pour lesquelles la communauté internationale souhaite voir l'opposition participer alors que l'opposition, elle, demande un dialogue direct avec le président touadéra avant de se prononcer. - fatimata wane: au burkina faso, l'armée a mené plusieurs opérations contre des groupes armés en février, neutralisant 73 terroristes présumés. parmi eux, abdoul kalirou, un cadre du groupe de soutien à l'islam

et aux musulmans, longtemps recherché pour ses attaques et exactions. un coup dur pour les djihadistes encore actifs dans la région. en guinée-bissau, la présidentielle et les législatives auront finalement lieu le 23 novembre, une semaine plus tôt que prévu, selon un décret du président umaro sissoco embalo. l'opposition, qui conteste la légitimité du chef de l'etat depuis le 27 février, a boycotté la réunion sur la date du scrutin. embalo, de son côté, a déjà annoncé sa candidature à sa propre succession. - fatimata wane: en ce 8 mars, focus sur le rôle souvent méconnu des femmes dans l'histoire de l'afrique noire. contrairement aux idées reçues, leur engagement ne date pas d'hier. dès les périodes précoloniales, elles occupaient des rôles clés en politique et dans l'armée. mais la colonisation a renforcé les valeurs patriarcales, les reléguant à la sphère privée. comment cette transition a-t-elle marqué leur place dans la société? pascasie minanie passy, professeur à l'université d'ottawa,

nous éclaire. - pascasie minani passy: le bouleversement des rapports sociaux s'est fait progressivement, mais ça s'est fait stratégiquement. on peut, par exemple, parler de l'éducation genrée qui a été instaurée, c'est-à-dire donner accès à l'éducation académique aux garçons, pour les préparer à la gestion de ce qui découle du public, et forcer les jeunes filles à faire des études les préparant à être de bonnes mères, de bonnes épouses. a un autre niveau, c'est tout simplement l'élimination physique des femmes qui jouaient un rôle de leadership. par exemple, l'élimination physique des amazones. ce sont les français qui ont éliminé les amazones. on peut aussi parler de yaa asantewaa, des ashantis au ghana. ce sont les britanniques qui l'ont poussée à l'exil.

bref, éliminer les leaders féminines, les femmes au pouvoir, qui dirigeaient, comme les reines mères, les reines, les militaires, les faire sortir des postes de décision, puis instaurer un système d'éducation genré. - fatimata wane: retrouvez l'intégralité de cet entretien sur notre site internet. c'est ainsi que nous refermons notre journal de l'afrique.