... - fatimata wane: vous êtes sur france 24 et vous avez raison. bienvenue dans votre journal de l'afrique. a la une ce soir, les candidats à l'élection présidentielle gabonaise du 12 avril sont désormais connus. 23 personnalités ont déposé leur dossier, mais 4 seulement ont été retenus, parmi lesquels le président de la transition, brice oligui nguema, qui se présente en indépendant. et un opposant de taille est absent de la liste, et nous verrons pourquoi... et nous irons au sénégal pour un reportage en casamance

avec la réouverture du 1er musée dédié à la culture diola. une ethnie habituellement réservée, et qui tente de préserver ses rites et ses traditions menacée par les évolutions de la société. vous verrez que certains se battent pour préserver des pratiques ancestrales. la crise politique s'enlise en guinée-bissau. le président umaro sissoco embalo, dont le mandat devait s'achever fin février, entend rester au pouvoir, soutenu par une cour suprême politisée. face à lui, une opposition unie dénonce une dérive autoritaire et une assemblée nationale dissoute. alors que la répression s'intensifie et que l'armée reste en embuscade, la cédéao, critiquée pour son manque d'impartialité, peine à peser sur la situation. quels sont les enjeux? analyse avec notre invité, vincent foucher, chercheur au cnrs. c'est le focus politique du jta de ce dimanche soir.

les gabonais connaissent désormais les noms des prétendants à la présidentielle du 12 avril. parmi eux, le président actuel de la transition, brice oligui nguema, qui a annoncé sa mise en disponibilité de l'armée, mais aussi d'anciens ministres, des figures de la société civile et plusieurs candidates. l'opposant albert ondo ossa, lui, est absent de la liste. pour plus de précisions, on retrouve notre correspondant à libreville, ismaël obiang nzé. - ismaël obiang nze: ils étaient 23 à avoir déposé leur dossier de candidature à la présidentielle. après examen des différents dossiers par la commission nationale d'organisation et de coordination des élections et du référendum, 4 candidatures ont été retenues, selon le ministère de l'intérieur. - il s'agit de monsieur alain claude bilie by nze, essingone joseph, iloko boussiengui et oligui nguema brice clotaire.

- ismaël obiang nze: 19 prétendants, parmi lesquels 4 femmes, ont vu leur dossier rejeté et disposent de 72 heures pour faire appel de la décision auprès de la cour constitutionnelle. on rappelle que cette présidentielle du 12 avril prochain exclut de la course certaines grandes figures politiques du pays. il s'agit notamment des membres des organes de la transition et ceux frappés par le critère d'âge compris entre 35 et 70 ans. - fatimata wane: direction le sénégal, où les diolas se battent pour préserver leur culture. rites, croyances et pratiques ancestrales façonnent l'identité de cette communauté présente en casamance, en gambie et en guinée-bissau. pour transmettre cet héritage aux générations futures, un musée entièrement restauré rouvre ses portes à mlomp, dans le sud du sénégal. une renaissance attendue après des années de fermeture.

- au coeur des bois sacrés de la casamance, le maan sibilé sambou, roi et figure centrale de la communauté diola de mlomp, petit village à plus de 500km au sud de dakar. - dans tout le royaume, personne ne peut s'habiller comme moi. mon balai que j'ai toujours dans la main est mon arme, et il représente l'unité de notre peuple diola. - ce matin, sa majesté visite une ferme qu'il a octroyé aux femmes. les diolas perpétuent une tradition ancestrale en cultivant le riz et en pratiquant le maraîchage, le roi oeuvre pour préserver ce patrimoine depuis son intronisation en 2022. - notre culture repose sur la sacralité et les secrets, et son socle, ce sont les bois sacrés. nous y pratiquons nos rites et sacrifices pour, par exemple, demander à dieu beaucoup de pluies pour cultiver le riz à l'approche de l'hivernage. nous nous devons donc de les protéger. - une culture et un savoir-faire qui se matérialisent dans ces cases à impluvium, emblèmes de l'architecture diola.

ces habitations connues pour leur toit en forme d'entonnoir recueillent l'eau de pluie et régulent la température. il en reste moins d'une dizaine dans la région. - c'est entièrement naturel, entièrement écologique parce qu'il y a un réel souci d'utiliser les matériaux qu'on trouve directement sur place, un réel souci de s'adapter également à l'environnement parce que la casamance est une région où il pleut beaucoup. - celle-ci a été restaurée à l'identique par la fondation bhs, la banque de l'habitat du sénégal. ce qui a permis la réouverture du musée qu'elle abrite. une quarantaine d'objets y sont exposés. la plupart servent aux nombreux rituels diolas. - nos ancêtres vivaient là. nos papas et nous, on commence à le perdre. je l'ai fait pour qu'on puisse le maintenir, et nos enfants essaieront de le maintenir, et ça fera du bien, notre religion animiste ne va pas se perdre. - le musée consacre sa 1re exposition

à la spiritualité et au rôle de la femme dans la culture diola. - fatimata wane: on passe au kenya, où les autrices ont compris que pour bâtir une société inclusive, il était essentiel d'offrir un modèle de femmes fortes. alors que la société kényane repose sur le patriarcat, de plus en plus de livres ou de dessins animés jeunesse mettent en scène de jeunes héroïnes noires, maîtresses de leur destin. - une petite fille africaine qui va changer le monde... un personnage inhabituel imaginé à nairobi dans ce studio. a chaque épisode, sema résout des défis grâce aux sciences ou à la technologie. l'idée, mettre en avant des modèles féminins inspirants pour la jeune génération kényane. - en grandissant, je ne voyais pas vraiment de personnages qui me ressemblaient, parlaient comme moi ou représentaient la réalité d'où je viens. alors avoir sema au centre d'un monde d'innovation peut montrer aux filles qu'elles peuvent être ingénieures,

innovatrices, expertes en technologie. - pour construire la société de demain, il faut pouvoir dire les choses. cette auteure a écrit une histoire sur le consentement. entièrement édité au kenya, le livre coûte 10 euros, un budget important. alors elle se rend dans les écoles pour que tous les enfants y aient accès. - il n'y avait pas de littérature qui parlait spécifiquement de l'autonomie corporelle, écrite par une kényane, publiée ici ou imprimée ici, et il était donc très important pour moi de mettre en avant ces histoires, par nous, pour nous. - le travail de sensibilisation aux questions féministes est laborieux au kenya. alors des organisations multiplient les initiatives. - nous avons décidé de créer ce slogan, "nous sommes des enfants féministes", afin de commencer à avoir des conversations féministes adaptées à l'âge avec les enfants, pour les aider à comprendre et à leur donner

un langage autour de certains problèmes. - en 2024, le kenya a enregistré près de 170 cas de féminicides. les artistes kényanes espèrent contribuer à éduquer la société pour faire diminuer ce nombre. - fatimata wane: la suite de la visite du président ghanéen dans les pays de l'aes. après le mali avant le burkina faso, il est entretenu avec le président tiani au niger. il a été question des négociations à l'accès aux ports ghanéens, les pays de l'aes en étant dépourvus. le ministre français de l'intérieur est au maroc pour renforcer

la coopération judiciaire entre les deux pays. gérald darmanin a rencontré son homologue pour lutter contre le terrorisme, le crime organisé et les expulsions d'immigrés illégaux en france. la guinée-bissau est à un tournant. le président umaro sissoco embalo, contesté depuis son élection, s'accroche au pouvoir au-delà de son mandat officiel qui devait s'arrêter le 27 février, s'appuyant sur une cour suprême décrite comme sous influence. face à lui, l'opposition tente de s'organiser, dans un contexte de fortes tensions politiques et d'une répression accrue. nous avons reçu pour en parler vincent foucher, chercheur au cnrs et spécialiste de la région. il nous explique les origines de cette crise politique en guinée-bissau. - vincent foucher: cette crise, on pourrait la dater au moins à 2019. l'élection du président sissoco embalo, qui avait été extrêmement contestée et qui s'était terminée par une décision de la cour suprême et par une intervention, pas trop

violente, pas meurtrière en tout cas, de l'armée... au fond, depuis ce moment, on est dans une situation de tension politique. on a vu un rebondissement en 2023 avec un coup d'etat allégué par le président embalo. il l'avait utilisé pour dissoudre l'assemblée nationale. on est dans une forme de flou institutionnel. les institutions ne sont absolument pas capables de produire des conditions consensuelles, acceptées par tous et crédibles. on est dans une sorte de règne de l'état de fait. - fatimata wane: dites-nous plus largement quel regard vous portez sur la présidence d'embalo? on a dit que même son élection était un peu entachée. mais est-il toujours populaire auprès de la population? - vincent foucher: il est très difficile, en guinée-bissau, d'être clair sur la popularité. il n'y a pas de sondages d'opinion très crédibles qui permettraient de savoir exactement où l'on en est.

par ailleurs, on a des divisions fortes entre la population urbaine et les différents blocs ethnorégionaux, qui ont des histoires politiques différentes avec le pouvoir, avec l'etat tel qu'il s'est formé à la suite de la lutte d'indépendance contre les portugais et le pigc, le parti dominant qui a mené la lutte et qui a été le parti unique jusqu'aux années 90, et qui reste un parti très important, actuellement dans l'opposition. - fatimata wane: vous pourrez retrouver l'intégralité de cet entretien sur notre site internet. c'est ainsi que nous refermons notre journal de l'afrique. merci à tous ceux qui nous ont suivi partout dans le monde, et en particulier de bissau à rabat en passant par mlomp. restez avec nous car l'actualité continue sur france 24. sous-titrage en direct eva france st'501