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Full text of "FACTS & DOCUMENTS Brigitte Macron Investigation"

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N° 500 


>> MACRON AVANT BRIGITTE 


>> BRIGITTE AVANT MACRON 


8 € 


(p.2) 
(p.5) 





FAITS & DOCUMENTS 





LETTRE D'INFORMATIONS CONFIDENTIELLES FONDÉE PAR EMMANUEL RATIER 


ENQUÊTE LE MYSTÈRE BRIGITTE MACRON 





Les photographies de « Brigitte » pendant ses annĂ©es dans l’enseigne- 
ment ont battu en brÚche les descriptions de « pin-up » en mini-jupe 
intégralement bidonnées, inventées de toutes piÚces afin de créer une 
continuité avec le produit médiatique « Brigitte » lancé en 2015. De cette 
stratégie du mensonge systématique se dégage en fait une relation manipu- 
latrice au monde extérieur: un mode opératoire bien rodé, perfectionné 


année aprÚs année et implacablement exécuté par un couple pervers. 


« L'Histoire tout entiÚre était un palimpseste 
gratté et réécrit aussi souvent que c'était 
nécessaire. » 


George Orwell, 7984, 1949. 


KKK 


« Quand je lis des choses sur notre couple, 
j'ai toujours l’ impression de lire l’histoire 
de quelqu'un d’autre. Pourtant, notre 
histoire est si simple. » 


Brigitte Macron, Elle, 18 août 2017. 


« Oui à des couvertures de magazines avec 
Brigitte. Rien ou presque sur la véritable 
histoire de leur couple. » 


Deux Jeunesses françaises, Hervé 


Algalarrondo, Grasset, 2021. 


« C’est lors d’un dĂźner chez Alain Minc, Ă  
lété 2014, que la future premiÚre dame a 
estimé que son mari devait se jeter dans le 
grand bain de la présidentielle dÚs 2017, et 
ne pas attendre 2022, comme de nombreuses 
personnes lui conseillaient alors, car son 
Ăąge, disait-elle, deviendrait un handicap 
indĂ©passable pour le couple: “On ne peut 
pas attendre 2022. Car on a un Ă©norme 
problùme. Le problùme, c’est moi, c’est ma 
gueule. Donc il faut accĂ©lĂ©rer.” [...] “Ils sont 
un seul”, remarque un intime du couple. 
“Elle a sĂ»rement une ambition politique 
plus forte que lui”, ose un autre. Ces 
confidences en disent long sur son véritable 
rĂŽle, Ă©loignĂ© des “plans com” Ă©laborĂ©s 
pour la presse people et audiovisuelle. De 
nombreux participants à la campagne s’en 
sont vite aperçus. L’un d’entre eux va mĂȘme 
encore plus loin dans l’analyse: “Brigitte a 


crĂ©Ă© l’homme, l’envie, l’ĂȘtre qu'il est. Le 
phĂ©nomĂšne, la machine Macron, elle l’a 
pensé. Elle a senti un potentiel quand il était 
jeune, et lui a donné un destin. Il lui doit 
tout.” Emmanuel Macron ne dit pas autre 
chose, lorsqu'il remercie sa femme le soir 
du premier tour par ces mots qu’on croirait 
sortis d’un soap opera: “À Brigitte, toujours 
présente et encore davantage, sans laquelle 
je ne serais pas moi” ». 


Le Grand Manipulateur, Marc Endeweld, 
Stock, 2019. 


« En commençant par de nombreuses fausses 
informations, jugées plus acceptables par 
l'opinion, l’opĂ©ration Macron a Ă©tĂ© menĂ©e par 
de vrais professionnels de la communication, 
qui ont rĂ©Ă©crit le rĂ©cit et l’ont dĂ©livrĂ© aux 
barbouilleurs complaisants et paresseux, 
qui n’ont procĂ©dĂ© Ă  aucune vĂ©rification. Bel 
exemple de la diffusion systématique de 
falsifications destinĂ©es Ă  tromper l’opinion, de 
Fake news, comme Ăąnonnent les policiers de 
la pensée... [...] Nous sommes les témoins 
d’une opĂ©ration sans prĂ©cĂ©dent dans l’histoire 
électorale française, une fraude monstrueuse, et 
je pùse mes mots: je tomberais dans l’excùs si 
je parlais d’escroquerie en bande organisĂ©e. [...] 
Pendant deux ans, tous les médias ont offert au 
candidat Macron un espace publicitaire gratuit, 
qui Ă©quivaut Ă  des dizaines et des dizaines de 
millions d’euros de publicitĂ© rĂ©dactionnelle, 
renforcé par la publicité comparative, tout 
aussi gratuite, que constituent les divers articles 
et reportages démolissant systématiquement 


certains de ses concurrents ». 
Opération Macron, Eric Stemmelen, 


Éditions du Cerisier, 2019 





du 15 juil. au 1“ sept. 2021 FAITS DOCUMENTS 





ENQUÊTE 


Macron avant Brigitte 


En enquĂȘtant sur les « vertes annĂ©es » d Emmanuel Macron, 
dans le cadre de son enquĂȘte Deux Jeunesses françaises (Op. 
cit.), le journaliste Hervé Algalarrondo a fait chou blanc à 
chaque Ă©tape: « C’est alors que je crois avoir « la » bonne 
idĂ©e, m'adresser Ă  Brigitte. [...] C’est elle qui gĂšre les 
rapports avec la famille Macron. Un Ă©lu bigourdan m'a dit 
sa surprise, lors d’un passage du prĂ©sident Ă  BagnĂšres. Par 
amabilitĂ©, il lui a demandĂ© des nouvelles de sa sƓur, Estelle 
qui vit non loin. Emmanuel Macron s’est tournĂ© vers Brigitte 
pour savoir quoi répondre. » 





Algalarrondo raconte s’ĂȘtre tournĂ© Ă  son tour vers « Brigitte », 
mais s’ĂȘtre retrouvĂ© face au mur mis en place par l’ÉlysĂ©e : 
« J’obtiens assez facilement un rendez-vous avec Pierre- 
Olivier Costa, le directeur de cabinet de Brigitte Macron. 
Étonnamment, notre entrevue n’aura pas lieu Ă  l’ÉlysĂ©e mais 


dans un cafĂ© proche. Je n’ai pas le souvenir d’avoir jamais 


rencontré un collaborateur élyséen hors du palais présidentiel. 
[...] En se levant, Pierre-Olivier Costa me glisse cependant : 


“Naturellement la prĂ©sidente ne pourra pas vous voir sans en 
parler d’abord avec le prĂ©sident” [...] Joseph Zimet [NDA: 
alors directeur de la communication de l'ÉlysĂ©e] commence 
par me dire: “Alors, c’est vous qui prĂ©parez une biographie 
non officielle du prĂ©sident.” » 


C’est donc, selon la biographie officielle, chez sa grand-mùre 
maternelle, Germaine NoguÚs, née Arribet le 5 octobre 
1916 à Tarbes (Hautes-Pyrénées), alors installée à Amiens 
à quelques rues de chez ses parents, qu’ Emmanuel Macron 
aurait passĂ© l’essentiel de son enfance. C’est elle qui l’aurait 
initié à la lecture, faisant office de répétitrice et lui assurant 
ses excellents rĂ©sultats scolaires. C’est encore chez elle 
qu'Emmanuel Macron raconte avoir « passé toutes [ses] 
vacances d'Ă©tĂ© et d’hiver Ă  BagnĂšres-de-Bigorre dans la 
maison familiale. J’y ai appris Ă  marcher, Ă  pĂȘcher, Ă  jouer 
au rugby avec mes grands-parents » (La République des 
Pyrénées, 11 avril 2017). 


Ce qui contredit les affirmations de ses parents sur leurs 
vacances, avec leurs enfants, dans différentes régions de 
France et dans plusieurs pays. Sylvie Bommel présente son 
Ă©poux Jean NoguĂšs (1914-2002) comme enseignant, tandis 
qu'Hervé Algalarrondo décrit un ingénieur des Ponts et 
Chaussées travaillant à Rouen. Toujours selon Algalarrondo, 
Germaine NoguÚs aurait été en poste à Nevers, puis à Poix-de- 
Picardie avant de finir sa carriĂšre Ă  Amiens comme directrice 
du collĂšge Sagebien au sud d’Henriville, le quartier amiĂ©nois 
des Macron et des Trogneux. 


Le personnage de « Manette » a plusieurs utilitĂ©s. D’abord, 
il permet en substance d’expliquer l’absence de photos et 
de souvenirs d'enfance d’Emmanuel Macron: « Ainsi ai-je 
passé mon enfance dans les livres, un peu hors du monde. 
C'Ă©tait une vie immobile » (RĂ©volution). Bien qu'il n’ait 
jamais officiellement habité chez elle, Emmanuel Macron 
sĂšme le doute: « Je me souviens de ces matins tĂŽt oĂč j'allais 
la rejoindre dans sa chambre et oĂč elle racontait ses anecdotes 
de guerre, ses amitiés. Enfant, je reprenais chaque jour le 
fil de la discussion interrompue et je voyageais dans sa vie 
comme on reprend un roman. Et l’odeur du cafĂ© qu’elle allait 


préparer parfois dÚs le milieu de la nuit. Et la porte de ma 
chambre entrouverte dĂšs sept heures du matin lorsque je 
n'Ă©tais pas encore venu la rejoindre, s’exclamant avec une 
inquiĂ©tude feinte: “Tu dors encore?” ». « Selon plusieurs 
témoins, Manette a vécu sa retraite cloßtrée chez elle, au 
milieu des livres. Elle ne sort presque jamais, les piĂšces sont 
plongĂ©es dans la pĂ©nombre. [...] À BagnĂšres-de-Bigorre 
aussi, les volets restaient souvent fermés, on ne la voyait 
jamais dehors » (Deux Jeunesses françaises). 


Ce rĂ©cit d’une « grand-mĂšre dont le parcours s’assimile 
à une parfaite image d’Épinal afin d'illustrer l’ascension 
rĂ©publicaine d’une fille du peuple » (Un Jeune homme si 
parfait, Anne Fulda, Plon, 2017) a servi, dans un premier 
temps, à rassurer François Hollande et les socialistes sur le 
fait qu’« Emmanuel soit de gauche ». La « Maman Ninie » de 
la geste mitterrandienne a-t-elle inspiré aux communicants le 
rÎle attribué à « Manette » ? 


Au tournant des années 1940 et 1950, Germaine NoguÚs, 
parfaite contemporaine de François Mitterrand, a d’ailleurs 
coécrit, pour les éditions Hatier, plusieurs manuels scolaires 
de cours complĂ©mentaires — l’actuel collĂšge —, signĂ©s de son 
double nom d’épouse et de jeune fille, Germaine NoguĂšs- 
Arribet: Histoire de France de Clovis Ă  Henri IV (classe 
de 5°), Découverte de la terre (classe de 6°) et Géographie 
de la France mĂ©tropolitaine et de l’union française (classe 
de 3°). Emmanuel Macron n’a visiblement pas lu ce dernier 
ouvrage, placé sous la direction du géographe Henri Boucau, 
inspecteur gĂ©nĂ©ral de l’Instruction publique sous Vichy, oĂč sa 
chÚre « Manette » écrivait: « Quand ils sont peu nombreux, les 
Ă©trangers s’assimilent assez rapidement. Mais lorsqu'ils sont 
trÚs nombreux, ils conservent leur langue et leur nationalité et 
ils forment dans le pays de véritables ßlots étrangers : il y a des 
villages polonais dans le Nord, et des villages italiens dans 
le Gers. » Sans tomber dans l’anachronisme, on peut tout de 
mĂȘme se demander si cette « Manette » est pas autant « de 
gauche » que « Brigitte » est « de droite »... 





AprÚs avoir été utilisée pour donner à Emmanuel un brevet de 
socialisme, l’histoire de « Manette » permettra d’inverser les 
rĂŽles dans l’épisode de la trahison de François Hollande par 
Emmanuel Macron. On se pince en effet à la lecture du récit 
de l’épisode du dĂ©cĂšs de « Manette » par Nathalie Schuck et 
Ava Djamshidi: « Un drame va briser l’amitiĂ© entre François 
Hollande et son jeune conseiller. Le 13 avril 2013, à l’ñge de 
96 ans, la grand-mÚre chérie d Emmanuel Macron meurt dans 
ses bras. Il s’est rendu Ă  son chevet Ă  Amiens. [...] DĂ©vastĂ© 
par son dĂ©cĂšs, le jeune homme prĂ©vient l'ÉlysĂ©e qu’il 
s’absente quelques jours pour prendre part aux obsùques. 
Le lundi suivant, il est de retour pour une réunion matinale 
prĂ©sidĂ©e par François Hollande. Le chef de l’État ouvre la 
porte, interpelle son conseiller, attablĂ© parmi d’autres. “Ah, 
lui lance-t-il. Tu es là, toi. .”. En filigrane affleure le reproche 
d’une absence prolongĂ©e. Emmanuel Macron reste interdit. 
François Hollande poursuit: “Ah oui, c’est vrai, tu avais 
une histoire de famille.” Des mots maladroits qui brĂ»lent le 
cƓur de cet homme en deuil. Une “histoire de famille“ ? Est- 
ce ainsi qu’il convient d'Ă©voquer la disparition de l’une des 
figures les plus importantes de sa vie ? Le chagrin et la colĂšre 


le submergent. Le conseiller politique Aquilino Morelle, 


(Suite page 4)>> 


FAITS DOCUMENTS du 15 juil. au 1“ sept. 2021 
ENQUÊTE 





_ Les (rares) photographies d’enfance d'Emmanuel Macron 


Issues de l’A/bum des 150 ans de l'Association des anciens Ă©lĂšves de La Providence, ces trois photogra- 
phies, présentées partout comme les trois premiÚres connues d'Emmanuel Macron, le montrent de 
gauche Ă  droite lors de son baptĂȘme, sur le trombinoscope de sa classe de 5° et pendant une leçon. OĂč 
sont passées les traditionnelles photos de bambins en culottes courtes? Et celles sur le tricycle, entouré 
de ses parents? I| n'existerait donc aucune photo d'Emmanuel Macron enfant en famille? Nous raconte- 
ra-t-on bientÎt qu'un incendie survenu chez les Macron aura tout détruit? 


te 





RE 
au BUREAU. | $ 
plg y En cherchant bien, nous avons 


| LENFANT CHÉRI 


PRÉPARE B retrouvĂ© trois autres photogra- 
7e 2 = phies d'Emmanuel Macron dans 
F les années 1980 (toujours sans 
sa famille). Diffusées une seule 
et unique fois dans le n° 3547 de 
Paris Match (10 mai 2017, page 
reproduite ci-contre), ces photo- 
graphies n'ont pas été diffusées 
sur Internet comme c’est dĂ©sor- 
mais l’usage. Inexplicablement 
elles n'ont pas été incorporées 
aux biographies autorisées pro- 
duites ultérieurement. 


= Pour ĂȘtre tout Ă  fait complet, la 

premiĂšre photographie d'Em- 
manuel Macron avec sa famille 
a Ă©tĂ© diffusĂ©e dans le mĂȘme 
exemplaire de Paris Match. Non 


AU NIGERIA 


TT D”, _ datĂ©e, elle semble prise pen- 
DONT LEPÈRE 


Be a mirn, À dant son passage à l'ENA, alors 
RE -Y +: qu'il a déjà quitté le foyer depuis 


an du A ages 





une dizaine d'années. 





>>(Suite de la page 2) 
qui s’est pris d'amitiĂ© pour lui, emmĂšne boire un cafĂ©. 
Macron se fĂąche : « Ce qu’il m’a fait lĂ , je ne lui pardonnerai 
jamais! » Si empathique, son épouse est stupéfaite de ce 
manque d'humanité [sic]. Les amis de François Hollande, 
qui ont vent de l’épisode, relativisent. « Perdre un enfant, 
c’est terrible. Son conjoint, c’est atroce. Une mùre, c’est trùs 
dur. Mais une grand-mùre de plus de 80 ans, c’est dans l’ordre 
des choses... », s'excuse un Hollandais canal historique, en 
levant les yeux au ciel: « On n’allait pas faire une cĂ©rĂ©monie 
Ă  l'ÉlysĂ©e et mettre les drapeaux en berne!» (Madame la 
Présidente). 


Anne Fulda a briĂšvement Ă©voquĂ© la possibilitĂ© qu’ Emmanuel 
Macron ait « failli ĂȘtre adoptĂ© par sa grand-mĂšre », « dĂ©esse 
de son monde enchantĂ© », « reine de son enfance et mĂȘme 
de sa vie d’adulte » (Un Jeune homme si parfait) et HervĂ© 
Algalarrondo, toujours au sujet de cette non-adoption, 
d'imaginer un En finir avec Emmanuel Arribet, miroir de 
l’« autofiction » d’Édouard Louis... 


Dans cette relation qui s’ apparente à de l’instruction en famille 
(aujourd’hui violemment combattue par le gouvernement), 
on peut s'Ă©tonner de la littĂ©rature qu’aurait recommandĂ©e 
« Manette » Ă  son petit-fils. À en croire Candice Nedelec et 
Caroline Derrien, « adolescent, le jeune Macron s’évade en 
lisant. [...] André Gide ou encore Le Roi des Aulnes de Michel 
Tournier sont sur sa table de chevet. Des auteurs que sa bien- 
aimée grand-mÚre maternelle [...] lui a donnés en partage ». 
Attelage étrange que celui composé de cet « adolescent », de 
sa « bien-aimée grand-mÚre » et du Roi des Aulnes, ouvrage 
que Claude Askolovitch cite pas moins de deux fois dans 
son rĂ©cit sur l’enfance d’Emmanuel Macron (Vanity Fair, 
février 2017), comme pour signifier son importance... 


Passons sur André Gide (« familles, je vous hais! »), pour 
nous concentrer sur Le Roi des Aulnes, prix Goncourt 1970, 
synthùse chimiquement pure des obsessions de l’intelligentsia 
Ă  l’époque de sa parution, oĂč Michel Tournier manipule 
pompeusement signes et symboles (le concept de « phorie »), 
joue sur l’ambiguĂŻtĂ© entre jeunesses hitlĂ©riennes et camps de la 
mort (« inversion maligne »), pour rĂ©Ă©crire le mythe de l’ogre 
et, en dĂ©finitive, livrer une Ɠuvre radicalement pĂ©dophile : 
« Les fesses des enfants vivantes, frémissantes, toujours en 
Ă©veil, parfois haves et creusĂ©es, l’instant d’aprĂšs souriantes 
et naïvement optimistes, expressives comme des visages. » 
La bien Ă©trange mention de cette Ɠuvre dans la biographie 
officielle d'Emmanuel Macron serait-elle un de ces signes 
qu’il affectionne tant? Une clĂ© de lecture? Sa « lĂ©gende 
officielle » serait-elle constituĂ©e d’« inversions malignes » ? 
À quel personnage correspondrait le petit juif sauvĂ© au milieu 
des autres enfants sacrifiés lors du dénouement ? Qui, dans 
la geste macronienne, serait donc l’ogre Abel Tiffauges, 
« vieux comme le monde, immortel comme lui », ne pouvant 
avoir «qu'un pÚre et une mÚre putatifs, et des enfants 
d'adoption » ? 


Au premier degré, le vrai mystÚre reste la quasi-absence 
de clichĂ©s d’Emmanuel Macron pendant son enfance. Une 
enfance qui se déroule pourtant dans les années 1980 et 1990, 
époque de la démocratisation massive de la photographie 
et du film familial, Ăąge d’or du PolaroĂŻd, du camĂ©scope, 
des séances interminables de diapositives et des albums 


du 15 juil. au 1“ sept. 2021 FAITS & DOCUMENTS 
ENQUÊTE 






photos volumineux. Sylvie Bommel exprime parfaitement 
l Ă©tonnement que suscite l’examen du « dossier Macron » et la 
contradiction flagrante entre son plan com’ basĂ© sur l’intimitĂ© 
et ce manque de photographies qui, logiquement, auraient pu 
et dĂ» rendre attendrissant le « produit Macron » : « J’ai eu tant 
de mal à trouver des copains d’Emmanuel. [...] Il ne parlait 
jamais de sa famille, me raconte son plus proche camarade 
du lycée. C'était le seul de la classe dont nous ne savions 
rien, ni l'endroit oĂč il passait ses vacances, ni la profession 
de ses parents [NDA : son plus proche camarade de lycée est 
Renaud Dartevelle, le témoin accrédité sur cette période, 
qui, par ailleurs, a expliquĂ© s’ĂȘtre rendu chez ses parents... ]. 
[...] On est bien en mal d’ailleurs de trouver des photos de 
ses jeunes annĂ©es. Quand, devenu adulte pour de bon, il s’est 
lancé dans la campagne présidentielle, plusieurs analystes 
politiques remarquÚrent que sa communication était inspirée 
de celle d'Obama. Si tel est le cas, il a négligé la partie petite 
enfance. Quiconque s'intĂ©resse Ă  l’ancien prĂ©sident des États- 
Unis d'AmĂ©rique peut s’attendrir devant le bĂ©bĂ© Barack en 
barboteuse, le choupinet en train de manier sa premiĂšre batte 


de base-ball, le gosse avec deux trous Ă  la place des dents de 
lait, bref le voir grandir. L'album photo de notre Président 


Ă  nous commence l’annĂ©e de ses dix ans. Le clichĂ© est pris 
dans le chƓur de la chapelle de La Providence, Emmanuel lit 
un passage de la Bible. À son cou, une mĂ©daille brille, il la 
porte pour la premiĂšre fois, ce jour est celui de son baptĂȘme. 
[...] Françoise et Jean-Michel entretiennent un rapport distant 
avec les choses de la religion. Certes, ils se sont mariés à 
l’église pour le plaisir du dĂ©corum et de leurs familles mais 
pas question de faire baptiser le bébé » (Op. Cit.). 


` 


Chaque Ă©pisode donnant lieu Ă  plusieurs versions 
contradictoires, Sylvie Bommel est la seule Ă  faire remonter 
ce baptĂȘme Ă  l’annĂ©e de ses dix ans. Selon la plupart des 
biographies, Emmanuel Macron aurait tenu Ă  se faire baptiser 
Ă  l’ñge de 12 ans. Aussi l’épisode est-il prĂ©sentĂ© comme 
antérieur à son entrée à La Providence dans Madame la 
Présidente, ce que contredit la source de la photographie à 
savoir l Album des 150 ans de l’ Association des anciens Ă©lĂšves 
de La Providence (cf. Encadré Les (rares) photographies 
d'enfance d’ Emmanuel Macron). Quoi qu’il en soit, il est pour 
le moins étonnant que les premiers clichés de la « légende 
officielle » d Emmanuel Macron soient ces trois photos prises 
dans le cadre scolaire (et non pas familial), une série datée de 
son annĂ©e de 5°, c’est-Ă -dire de l’annĂ©e 1989-1990, soit douze 
ans aprĂšs sa naissance. 


Ayant expliquĂ© Ă  La Croix que ce baptĂȘme rĂ©sultait d’un 
« choix personnel », Emmanuel Macron prĂ©cise « n’avoir 
jamais Ă©tĂ© trĂšs assidu aux offices, mais je n’assiste plus 
à rien. En tant que président de la République, cela va de 
soi, mais à titre individuel aussi » (Président cambrioleur). 
Sur l’épisode du baptĂȘme, sont donnĂ©s comme marraine et 
parrain Germaine NoguĂšs, sa grand-mĂšre et son oncle Jean- 
Michel NoguÚs. Au sujet de ce dernier, Hervé Algalarrondo 
a rĂ©ussi Ă  glaner quelques maigres informations auprĂšs d’un 
certain « Martin », un « témoin » dont nous ne savons rien... 
Présenté comme le frÚre de Françoise NoguÚs, Jean-Michel 
NoguĂšs aurait Ă©tĂ© l’espoir déçu de Germaine NoguĂšs de 
forger une rĂ©ussite, ce qui expliquerait qu’elle aurait, des 
années aprÚs, retenté le coup avec « Emmanuel ». 





Né en 1940 et décédé en 2006, Jean-Michel NoguÚs ne serait 
devenu « que » mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste « Ă  cause d’une jeunesse 
troublée » (Deux Jeunesses françaises). Un peu léger pour 
un oncle auquel « Emmanuel » aurait accordé suffisamment 
d'importance pour en faire son tardif parrain... 


Nous sommes donc en prĂ©sence d’un deuxiĂšme personnage 
« fantÎme » portant lui aussi le prénom de Jean-Michel. AprÚs 
Jean-Michel Macron, le pùre, voici Jean-Michel Noguùs, l’oncle. 
Dans une redondance curieuse, il se trouve que « Jean-Michel » 
n’est autre que le deuxiĂšme prĂ©nom oubliĂ© d’Emmanuel, Jean- 
Michel, Frédéric Macron (cf. Encadré). 





| | 
L'Ă©nigme que constitue la biographie d'Emmanuel | 


Macron a maintenant un prénom « Jean-Michel », son | 
deuxiÚme prénom oublié dans sa fiche d'inscription à 
Sciences-Po Paris (section internationale, 2001). Un 
prénom qui, dans une bien étrange redondance, se 
trouve ĂȘtre celui de deux personnages « fantĂŽmes » de 
la geste macronienne, Ă  savoir son pĂšre, Jean-Michel 
Macron et son oncle et parrain Jean-Michel NoguĂšs... 





Brigitte avant Macron 


Chef de bande belle et rebelle ou adolescente 
en souffrance ? 


Tenter de retracer la vie de Brigitte avant Macron se révÚle 
tout aussi dĂ©licat que d’écrire la biographie de Macron 
avant Brigitte. Notre tentative d’établir prĂ©cisĂ©ment un CV 
de « Brigitte » a donné un petit aperçu de la difficulté de 
la tĂąche. Comme pour les « vertes annĂ©es » d’Emmanuel 
Macron, chaque épisode semble avoir son témoin accrédité 
déroulant ce que Le Monde appelle la « légende officielle ». 


Pour sa scolaritĂ© chez les sƓurs, au SacrĂ©-CƓur Ă  Amiens, Ă  
défaut des habituelles photos de classe, Maëlle Brun (Brigitte 
Macron. L’Affranchie) ne produit qu’un tĂ©moignage, celui 
d’une « BĂ©atrice Leroux », recoupĂ© avec ceux d’«une 
proche » et de « plusieurs amies du SacrĂ©-CƓur ». Loin d’ĂȘtre 
avare en poncifs sur « l’évolution de la sociĂ©tĂ©, de la place 
des femmes » dans le sillage de Mai 68, la biographie donne 
finalement trĂšs peu de biscuits Ă  se mettre sous la dent, en 
dehors de la vague Ă©vocation d’une « bande Ă  Brigitte ». 


Biographie officielle, « proposée par Michel Taubmann », 
Brigitte Macron. L'Affranchie est l’ouvrage qui est allĂ© le 
plus loin dans la reproduction du CV bidon de « Brigitte » 
(fausse mention trĂšs bien au bac, faux CAPES, etc.). 


FAITS DOCUMENTS du 15 juil. au 1“ sept. 2021 
ENQUÊTE 





_ Le problĂšme des photographies 
de l’enfant « Brigitte » 


Nous avons présenté à un photographe profes- 
sionnel (n'Ă©tant pas au fait de notre enquĂȘte) 
ces clichĂ©s de l’enfant « Brigitte » publiĂ©s pour 

. la premiĂšre fois en 2018 par Virginie Linhart 
dans son documentaire Brigitte Macron, un 
roman français. Examinant la premiÚre, censée : 
accréditer le passage de « Brigitte » au Sacré- 
CƓur Ă  Amiens, notre expert a dĂ©crit une 
photo trÚs travaillée au moyen de plusieurs 
filtres, rendant compliquée la datation précise 
de l'originale. Pour la seconde (en couleur, ce 
que nous ne pouvons ici restituer), le mĂȘme 
photographe l’a jugĂ©e tout Ă  fait authentique, 
sans retouches, mais l’a datĂ©e du milieu des 
années 1980. Nous ferait-on passer des photo- 
-graphies de sa fille, Tiphaine AuziÚre, née en 
1984, pour des photos de « Brigitte »? 








du 15 juil. au 1“ sept. 2021 FAITS A DOCUMENTS 
ENQUÊTE 


On ne s’étonnera donc pas que la description proposĂ©e de la 
jeunesse de « Brigitte » soit directement tirée de son entretien 
stratégique donné à Elle (18 août 2017), peu aprÚs son arrivée 
Ă  l’ÉlysĂ©e et curieusement intitulĂ© Appelez-moi Brigitte ! : « Je 
n'Ă©tais pas une jeune fille trĂšs sage. J’ Ă©tais souvent collĂ©e pour 
impertinence. Parce qu’à l’école du SacrĂ©-CƓur d’ Amiens, je 
ne baissais pas les yeux, jamais. Et on ne me faisait pas entrer 
dans le crùne une chose à laquelle je ne croyais pas. » 






En Ă©crivant JI venait d’avoir 17 ans, Sylvie Bommel a cherchĂ© 
Ă  donner de la chair Ă  cette histoire. Elle rapporte ne pas 
avoir trouvĂ© de camarades de classe (mĂȘme pas la « BĂ©atrice 
Leroux » de Maëlle Brun et de Michel Taubmann ?), 
hormis une certaine « Annie, identifiée grùce à des amis 
picards », mais le témoignage, aussi général que succinct (huit 
lignes sur les priĂšres du matin), ne raconte rien de personnel 
et n'apporte, en fin de compte, rien de nouveau. Pour ĂȘtre 
complet, au dĂ©tour d’un entretien Ă  Planet Paris Montmartre 
(décembre 2020), une certaine Pascale Deliens a indiqué, sans 
plus de précisions, avoir « croisé Brigitte Trogneux dans un 
pensionnat religieux à Amiens ». En fait, les rares photos de 
l’enfance de « Brigitte » (et non pas de l’adolescence) furent 
diffusées sur France 3, le 13 juin 2018, dans Brigitte Macron, 
un roman français, le documentaire de Virginie Linhart (cf. 
Le problÚme des photographies de l'enfant « Brigitte »). Ces 
photographies présentent-elles vraiment notre « Brigitte » ? 
AprĂšs examen, rien n’est moins sĂ»r... 


‘APPELEZ -MOI 
BRIGITTE! 


TOUT OU PRESQUE A ETE ECRIT SUR BRIGITTE MACRON, MAIS ELLE 
N'AVAIT JAMAIS PRIS LA PAROLE. POUR LA PREMIERE FOIS, 
L'EPOUSE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE RACONTE SON ENFANCE, 
SON HISTOIRE D'AMOUR, SA VIE À L'ELYSÉE, SES DOUTES 
ET SES COMBATS. CONFIDENCES D'UNE FEMME LIBRE. 


pae ERIN DOHERTY «x OUVIA DE LAMBERTERSE monoceans MARK SELIGER 





Le seul vrai témoin autorisé à s'exprimer sur les « vertes 
années » de « Brigitte » est... « Brigitte ». Qui tient 


d’ailleurs Ă  ce qu'on l'appelle « Brigitte » (Elle, 18 aoĂ»t 
2017). Nous voilà bien avancés... 





Lors de la premiĂšre couverture de Paris Match (14 avril 2016) 
consacrée aux Macron, on lit sous la plume de Caroline 
Pigozzi, héritiÚre de la Simca et « vaticaniste » à ses heures 
perdues, que Brigitte « aime danser dans les surprises-parties 
de l’époque, elle porte des minijupes moulantes et, entre 
deux whisky-coca et rocks endiablés, ose flirter derriÚre les 
tentures ». Intégrée à la biographie officielle, la belle histoire 
sera reprise partout les yeux fermées. 


Dans Les Macron, cela donne: « “Depuis toujours, la petite 
derniĂšre des Trogneux frappe les esprits par sa bonne humeur 
contagieuse, son goĂ»t de la fĂȘte et son parler vrai, souvent 
drÎle. « Elle avait un cÎté olé-olé et tranchaït par son style avec 





F AITS & DOCUMENTS du 15 juil. au 1* sept. 2021 


ENQUÊTE 


ses frùres et sƓurs”, raconte une vieille connaissance. “Elle 
s’est toujours habillĂ©e assez mini [NDA : faux], promenant ses 
grandes guiboles toutes minces, ne quittant jamais ses verres 
noirs”, ajoute encore une rĂ©sidente de la station. Un cĂŽtĂ© 
midinette, peu farouche... qui lui fait raconter, la soixantaine 
entamĂ©e, son faible pour “la masculinitĂ© Ă  l’état brut” d’un 
Clint Eastwood. [...] Au Touquet, comme à « la Pro » ou 
plus tard Ă  Paris, Ă  Saint-Louis-de-Gonzague — « Franklin » 


pour les initiĂ©s —, la future Ă©pouse Macron fait l’unanimitĂ©. 
Du moins chez ceux qui acceptent ici d’en dire un peu ». 


Dans Brigitte Macron. L’Affranchie, on retrouve Ă©videmment 
cette « fĂȘtarde invĂ©tĂ©rĂ©e affublĂ©e d’un kilt ultra-mini, [qui] danse 
jusqu’à l’aube des rocks de choc sur les notes de John Lee Hooker. 
Quand elle n’écoute pas en boucle les 33 tours de Johnny. Une 
adolescence assez dĂ©lurĂ©e Ă  l’opposĂ© du sage Emmanuel. » 


«Rebelle, effrontĂ©e, elle se souvient qu’elle Ă©tait collĂ©e tout le 
temps, notamment par la tante du chanteur Hugues Aufray. 
[...] “Je ne rentrerai jamais dans le rang” s’amuse-t-elle en 
se souvenant que sa grand-mĂšre maternelle, qui habitait Ă  
la maison, lui passait tout. Car elle est jolie, sexy, la jeune 
Brigitte Trogneux » (Un Jeune homme si parfait). Il est bien 
dommage de ne pas disposer de photographies de la jeune et 
resplendissante « Brigitte ». 


On remarque au passage plusieurs incohérences, comme 
son emploi trĂšs frĂ©quent, quand elle s’exprime en privĂ©, 
d'expressions en anglais (type «it’s a shame! >»), des tics 
de langage qui portent Ă  penser qu’elle ait vĂ©cu de maniĂšre 
prolongée dans un pays anglophone. Pourtant, dans sa 
« légende officielle », son seul antécédent connu en la matiÚre 
est un simple sĂ©jour aux États-Unis dans une famille de 
croque-morts alors qu’elle Ă©tait adolescente (Ă©pisode rapportĂ© 
dans Madame la Présidente). 


En 2020, sous la plume de Renaud Dély, laïcard fossilisé du 
Grand Orient de France, le récit de la jeunesse de « Brigitte » 
devient carrément grotesque: « DÚs 14-15 ans, Brigitte se 
lùche. Elle troque son uniforme bleu marine de collégienne de 
l’austĂšre SacrĂ©-CƓur d’ Amiens, jupe plissĂ©e, pull et collant, 
pour le dress code décontracté, mini-short et mini-jupe. Elle peut 
un temps oublier sa scolarité corsetée par la routine catholique : 
les “Je vous salue Marie, pleine de grñce”; les “Notre Pùre 
qui ĂȘtes aux cieux”; les sĂ©ances de confession; les leçons de 
maintien ; les colles pour impertinence... » (Les Macron du 
Touquet ÉlysĂ©e-Plage, Seuil, 2020). Un manque de travail du 
zélé Renaud Dély puisque la légende de la « Brigitte » pin-up 
charismatique a été nettement mise en sourdine à partir de 2018. 
Cette description qui voulait à tout prix créer une cohérence, 
une continuité entre les « vertes 
années » et le personnage de 
« Brigitte » présenté à partir de 
2015-2016, créature travaillée 
au bistouri, « griffée » LVMH 
ne quittant jamais sa minijupe 
et ses stilettos, ne collait plus 
en effet avec la « Brigitte » en 
cardigan dans les bois, présentée 
dans Brigitte Macron, un roman 
français (cf. Quelle prof était 
« Brigitte » ?). 





En fait, comme le sous-entendent Caroline Derrien et 
Candice Nedelec («Du moins chez ceux qui acceptent 
ici d’en dire un peu »), et comme le reconnaissent tous les 
journalistes un tant soit peu honnĂȘtes, le vĂ©ritable problĂšme 
est l’absence de tĂ©moins et l’impossibilitĂ© de sortir de la 
visite guidée, du circuit balisé par les communicants, gardiens 
dĂ©vouĂ©s de la vie privĂ©e du couple. Pour I venait d’avoir 17 
ans (paru en 2019), Sylvie Bommel a fait encore chou blanc 
en passant pas moins de « deux jours à traßner dans les bars, 
boutiques, casinos et autres lieux de plaisir du Touquet » à 
la recherche de personnes qui auraient connu « Brigitte » 
dans la fleur de l’ñge. Elle finit par trouver trois joueuses de 
golf qui, sous le coup de l’anonymat, rapportent quelques 
banalitĂ©s, expliquant toutefois que « Brigitte n’était pas de ces 
filles autour desquelles les garçons se pressent. Elle n’avait 
pas tellement de succĂšs, elle n’était pas parmi les plus jolies 
d’ailleurs, c'Ă©tait plutĂŽt la bonne copine, toujours partante 
pour s’amuser, assez exubĂ©rante. » Ces « tĂ©moins » ont-elles 
été placées dans les pattes de la journaliste pour raconter la 
nouvelle version réécrite de la « légende officielle » ? 


Telle cette énigmatique « Pascale, ancienne copine de Brigitte 
de deux jours son aßnée » qui croisera aussi la route de Sylvie 
Bommel, mais ne lui donnera pas d’autre information que: 
« On nous disait qu'il fallait absolument avoir les enfants 
avant nos trente ans ». 


DÚs 2016, « Brigitte » a mystérieusement confié à Philippe 
Besson avoir été une « adolescente en souffrance » (VSD, 
9 septembre 2016). Plus tard, elle précisera dans son entretien 
Ă  Elle (18 aoĂ»t 2017): «Je n’ai pas apprĂ©ciĂ© l’adolescence 
et c’est pour ça que j'ai aimĂ© passer une partie de ma vie 
professionnelle au milieu des ados, il y a tant de fĂȘlures en eux. 
[...] Ils ne sont jamais lĂ  oĂč ils se trouvent. Je me souviens 
d’avoir Ă©prouvĂ© ce sentiment ». Quelle fĂȘlure « Brigitte » a-t- 
elle essayĂ© de camoufler en s’inventant une adolescence rebelle 
et délurée ? Une adolescence fictive, impossible à étayer, y 
compris pour ses bienveillantes biographes... Que veut dire 
« Brigitte » en expliquant ne pas avoir Ă©tĂ© lĂ  oĂč elle se trouvait ? 


Dans Les Macron du Touquet ÉlysĂ©e-Plage Renaud DĂ©ly 
et Marie Huret ont anglé sur le rapport du couple avec Le 
Touquet. Comme souvent, la parole est laissée à des témoins 
« accrĂ©ditĂ©s », en l’occurrence Jean-Luc Van-Godtsenhoven, 
l'héritier des cabines de plages VIC, qui raconte comment il 
a formé enfant, au Touquet, une bande avec « Brigitte », 
Michel Sardou et Patrick Balkany (nés respectivement en 
1947 et en 1948, ce qui ne colle donc pas...). Anecdote reprise 
abondamment dans les contenus Prisma/6MĂ©dias sans qu'il ne 
soit jamais demandé à Patrick Balkany ou à Michel Sardou de 
confirmer ou d’infirmer l’information. 





Dans le mĂȘme ouvrage, les auteurs tentent aussi de raconter 
les amitiés touquettoises liant « Brigitte » à quelques people 
du petit Paris de la communication des affaires. Notamment 
le pittoresque binĂŽme formĂ© par l’ex-gudarde repentie 
Anne MĂ©aux et par son golem, l’essayiste multi-casquettes 
Mathieu Laine. Le cas de Mathieu Laine est rapidement 
évacué, ce dernier étant, comme souvent, hors sujet. Tout 
d’abord, « la rencontre avec Brigitte survient plus tard, au tout 
dĂ©but de l’annĂ©e 2016, Ă  Bercy ». Ensuite, « Mathieu Laine et 
Emmanuel Macron ne se sont jamais vus au Touquet ». 





Quant Ă  Anne MĂ©aux, son tĂ©moignage sur « Brigitte » qu’elle 
est censée connaßtre depuis toujours, donne l'impression 
d’une reconstruction franchement approximative. La scùne 
est ainsi racontée : 


« Emmanuel Macron retient discrÚtement une invitée par 
le bras. “Attends un instant, Anne, ne pars pas comme ça, 
Brigitte va venir t embrasser. Vous vous ĂȘtes bien connues 
au Touquet...”. Nous sommes en mars 2015, au ministùre 
de l'Économie et des Finances, à Bercy. [...] Surprise par 
lapostrophe d’Emmanuel Macron, elle patiente un instant. 
Et voilà une autre blonde montée sur des échasses surgir des 
appartements privĂ©s du ministre, Brigitte Macron : “Bonjour 
Anne, comment vas-tu, ça fait un bail ! Depuis tout ce temps... 
[...] Les boums dans les garages, tu te souviens ?” interroge 
Brigitte. “Et L’ Ascot Bar? Et Le Chatham ? veut-elle savoir. 
Et le Bip-Bip, toi aussi tu allais au Bip-Bip ?” Tous les gosses 
friqués de la station y ont dansé. Du bout des lÚvres, Anne 
acquiesce : “Euh oui, oui, bien sĂ»r...” » 


AprĂšs ce rĂ©cit d'introduction, les auteurs racontent l’entretien 
que leur a accordĂ© Anne MĂ©aux au siĂšge d’Image 7, dans le 
courant de l’annĂ©e 2019 pour aborder sa jeunesse commune 
avec « Brigitte ». Ce qui donne: 


« Brigitte ? Oui, on a dû se croiser un peu aux soirées du 
tennis... [...] Brigitte a un an de plus que moi. Je n’ai pas 
de souvenirs trÚs précis. Moi, je traßnais beaucoup avec la 
bande de mon frÚre, qui est de sept ans plus ùgé que moi. On 
a fait pas mal de trucs... » Concernant son rapport à Brigitte 
Macron, l’entretien s’arrĂȘte lĂ  et dĂ©vie vers des gĂ©nĂ©ralitĂ©s. 


Pourquoi aussi peu d’informations dĂ©livrĂ©es de la part de celle 
qui fut pourtant conseillĂšre municipale du Touquet entre 1977 
et 1983 ? A-t-elle seulement déjà croisé « Brigitte » avant 2015? 


Pourquoi tout ce cinĂ©ma alors qu’un an avant la pseudo- 
enquĂȘte de Renaud DĂ©ly et de Marie Huret, Nathalie 
Schuck et Ava Djamshidi écrivaient à propos de « Brigitte » 
et d’ Anne MĂ©aux qu’« elles ont chacune, cela rapproche, une 
maison au Touquet. C’est à Bercy. le 8 mars 2015, qu'elles 
ont fait connaissance » (Madame la Présidente). Les grandes 
retrouvailles jouées par « Brigitte » ce jour-là relevait donc, 
une fois de plus, du pur théùtre... 


Quand vient le moment d’aborder le mariage entre 
« Brigitte » et Emmanuel Macron, le 20 octobre 2007 au 
Touquet, Caroline Derrien et Candice Nedelec relĂšvent une 
amnésie encore plus surprenante dans le passé touquettois de 
« Brigitte », celle de Léonce Deprez, cacique de la politique 
locale, maire du Touquet entre 1969 et 1995 et entre 2001 
et 2008 : « L’édile qui a fait des dizaines de matchs de tennis 
en double avec le pĂšre de Brigitte connaĂźt bien la famille de 
chocolatiers. Beaucoup moins la benjamine. » 


Étrange tĂ©moignage ou plutĂŽt absence de tĂ©moignage qui 
encore une fois ne colle pas d’une part Ă  la personnalitĂ© 
« solaire » de cette fille du cru, issue d’une famille de notables 
amis, qu'il est censé avoir marié une premiÚre fois en 1974, 
dont il a marié le fils Sébastien en 2001, et dont il connaßt 
bien le nouveau compagnon, puisque dÚs son arrivée dans la 
station balnĂ©aire nous dit LibĂ©ration (8 mai 2017), « “Manu” 
joue au tennis avec l’historique maire UDF LĂ©once Deprez ». 


du 15 juil. au 1“ sept. 2021 FAITS & DOCUMENTS 
ENQUÊTE 


Les Trogneux 


L'histoire de la famille Trogneux est bien documentée. 
Originaire du village de Vaulx (Pas-de-Calais), cette famille 
paysanne Ă©tait qualifiĂ©e sous l’ancien rĂ©gime de « fermiers 
propriétaires », ce qui suggÚre une certaine aisance matérielle. 
Mais, pour une raison inconnue, ce statut social s’effondre sous 
Louis XV avec plusieurs générations de manouvriers. En 1834, 
en deux semaines, sont enregistrĂ©s les actes de dĂ©cĂšs d’AndrĂ© 
Trogneux, de son Ă©pouse et de leur fils de dix-neuf ans, la 
famille décimée laissant derriÚre elle une orpheline, Horeillie 
Trogneux. Devenue fileuse, cette fille-mĂšre donnera naissance 
Ă  Marc Étienne Xavier Trogneux (1952-1911). NĂ© de pĂšre 
inconnu, ce garçon pùtissier à Amiens est considéré comme le 
fondateur de la lignée dans la mythologie familiale entretenue 
par le clan. Une page Wikipedia « Famille Trogneux » lui 
est mĂȘme consacrĂ©e, chose tout Ă  fait inhabituelle pour cette 
famille ne se rattachant ni à la noblesse (quelle qu’elle soit), 
ni aux grandes dynasties de la bourgeoisie et du monde des 
affaires. Les Trogneux sont en fait des commerçants réussissant 
(grosse PME), ne disposant a priori ni de capital culturel, 
ni d’une vĂ©ritable surface sociale. En bref, les Trogneux se 
rattachent à la catégorie des « nouveaux riches » (sans que cela 
soit péjoratif) et évoluent pleinement dans ce milieu. Aussi le 
pÚre de « Brigitte », Jean Georges Trogneux, né le 26 avril 
1909 à Amiens et décédé le 15 janvier 1994, a-t-1l épousé, le 
26 septembre 1931 à Amiens, Simone Pujol, née le 18 août 
1913 et dĂ©cĂ©dĂ©e le 18 fĂ©vrier 1998 Ă  Amiens, la fille d’un 
nĂ©gociant en vins et spiritueux originaire de l’ AriĂšge. 


La vraie réussite de Jean Trogneux fut consacrée par sa 
prĂ©sidence du Rotary Club d’ Amiens, fondĂ© en 1938 (District 
1520, sis au 2, rue de Noyon au Grand Hîtel de l’ Univers) 
et regroupant environ 70 membres de la bourgeoisie locale 
dont les représentants des familles Y vert (catalogues Y vert & 
Tellier), Désérable (les quincailliers Mr Bricolage), Gueudet 
(les concessionnaires automobiles Gueudet), Boulogne (le 
grossiste sanitaire et chauffage Ets Boulogne), etc. C’est dans 
ce réseau que Jean Trogneux mariera ses filles, passant ainsi 
Ă  l’échelon supĂ©rieur sur le plan social. 


Sa prĂ©sidence du Rotary Club d’ Amiens vient en effet couronner sa 
réussite économique acquise grùce à une carriÚre de commerçant 
prospĂšre qui, hormis un Ă©chec d'implantation Ă  Nantes, a ouvert 
boutique Ă  Arras, Ă  Saint-Quentin et Ă  Lille. Son influence 
sociale tient Ă  un engagement dans les instances sportives locales 
— crĂ©ation en 1971 du ComitĂ© rĂ©gional olympique et sportif 
(CROS) de Picardie puis présidence de la Ligue picarde de tennis 
— qui lui a valu une mĂ©daille d’or de la Jeunesse et des Sports, 
une médaille vermeil de la Fédération française de Tennis, une 
distinction des Palmes académiques au grade de chevalier et le 
prix du dirigeant sportif de l’annĂ©e dĂ©cernĂ© par l Association des 
écrivains sportifs (fondée en 1931 par Tristan Bernard). 


Au Touquet, il a présidé l UPRAT, un club fonctionnant par 
cooptation et regroupant les grosses fortunes touquettoises, 
soit deux cents familles au total. En 2006, Emmanuel Macron 
fera son entrĂ©e au conseil d'administration de l’'UPRAT oĂč il 
lui sera proposé de se porter candidat aux élections municipales 
de 2008, ce qu'il refusera car une telle candidature eut 
nĂ©cessitĂ© d’adhĂ©rer Ă  PUMP (cf. La Ligne droite du Picard 
Macron, Le Courier picard, 26 janvier 2015). 





FAITS DOCUMENTS du 15 juil. au 1“ sept. 2021 


ENQUÊTE 


Un frÚre et un enfant cachés dans la généalogie de « Brigitte » ? 


Passons sur les détails biographiques bidon quant 


au « professeur en classe préparatoire » et au pas- 


sage au lycée Henri-IV pour nous concentrer sur les 





: Brigitte TROGNEUX | 
| DR Mere, Machia ati Que BAM Bibi 
| 

| 

| 


. 
LA 
. 


quatre enfants nés d'un premier mariage avec 
AndrĂ© AuziĂšre (officiellement « Brigitte » n’a que 
trois enfants, SĂ©bastien, Laurence et Tiphaine), 
mentionnés à gauche (page Geneanet en septembre 
2017) comme Ă  droite (page Geneanet en juin 
2021). Entre ces deux captures d'écran, « Brigitte » 
est passĂ©e de quatre Ă  cinq frĂšres et sƓurs. Si les 
noms de ses sƓurs, Annie et Maryvonne ont Ă©tĂ© 
dévoilés, c'est bien un deuxiÚme frÚre qui est 


NĂ©e be 19 avil 1953 - Amiens, 20000, Somme, Picardie. France 

Âge 6kans 

Professeur de lettres au fvcée de La Providence $ Amieas, palt au Ivcée Heuri-TV à Paris et en chasses ! 
préparstoires du lvcÚe Saint-Louis de Gonrigue 





apparu, un certain « Jean-Michel ». Dans la base 
généalogique Roglo (ci-dessous), une photographie 
du fils aßné, Jean-Claude, illustre faussement la 
page du pĂšre Jean. Deux enfants n'y apparaissent 
toujours pas: Maryvonne et Jean-Michel. L'examen 


biographiques des frĂšres et des sƓurs de « Brigitte » 


confirmera que Jean-Michel Trogneux est bien un 
nouveau personnage fantĂŽme. Que leur patronyme 
soit Macron, NoguÚs ou Trogneux, tous nos « fan- 
tÎmes » répondent désormais au prénom de 
« Jean-Michel »...Reste en suspens la question d’un 
hypothétique quatriÚme enfant de « Brigitte »... 


Brigitte TROGNEUX 


(Bngttte MACRON) 
(Braite Marie-Claude TROGNEUX) 
Brigitte Macron , Madame AuciĂšre-Macron . BAM Bis 


» Néele 13 avri 1253 - Amiens, 80000 Somme, Hauts-de-France, France 
. Àge 63 ans 
» Professeur de lettres au lycée de La Providence à Amiens, 
puis au ycée Henri à Paris et en classes préparatoires du lycée Saint-Louis de Gonzague 


1 média disponible 
Parents Parents 
. Jean] TROGNEUX 1909 1994 Jean TROGNEUX 1909-1994 
| + Sone PILE 1013 1698 . Simone PUJOL 1913-1998 
Union(s) et enfant(s) Union(s) et enfant(s) | 





Catais NordPas-de Calais France avec Ermenual MACRON 1977 


Frùres et sƓurs 
: S len  TROGNEUX ca 1032 


i + 





Monée le 72 juin 1974, Le Touquot-PansFlage 67520, Pas-de-Calais Nord-Pas-de-Calais 
France avec AMHÉAUZIERE 1951, divorcĂ©s en 2006 dont 





D 
D XX pofi cemu) AUZIERE 1973 
Q Lamence AUZIERE /977 
Ć  Tiphaine AUZIERE J884 
Manée je 20 oCobre 2007, HÎtel Westminster, - Le Touquet Pade Plage, 62520 Pasde 





- X 1933 
Hiiqué TROGNEUX 1641 
N. TROGNEUX ca 1941 





EE 





Ćž Jean Trogneux # 





Parents 


+ Jean Trogneux 1881-1951 
«+ Marguerite Lucie Chartier 1884-1973 


Mariages et enfants 


« Marié le 26 septembre 1931 Amiens (Somme), avec Simone Pujol 1913-1996, dont 


. Annie 

Ăš Jean-Clauce 
« Monique 

s Brigitte 1953 





+ Mariée le 22 juin 1974 Le Touquet-Panis-Piage 62520 Pas-de-Calais, Nord-Pas-de-Cslais, France avet André AURERE 
. g Sébastien AUZIÈRE 1975 
.» o' XX fproñi censuré} AUZIERE 1975 
a À LawemeAUZIERE 1977 
a Q Tiphaine AUZIERE 1984 


Frùres et sƓurs 


Ăš Ọ Annie TROGNEUX ca 1932 

. Jean-Claude TROGNEUX 1933-2618 
Ăš Ọ Maryvonne TROGNEUX ca 1934-1981 
s Q Monique TROGNEUX 1941 

o Jean-Michel TROGNEUX ca 1944 


«+ Manée je 20 octobre 2007. HÎtel Westminster. - Le Touquet-Psris-Plage. 62520, Pas-de-Calais, Nond-Pas-de-Calsis France. avec Emmanuel MACRON 1977 


ieantrogneuvoean Trogneu] 


« Fondateur de la chocolaterie Trogneux à Amiens 
e Ne le 26 avri 1909 - Amiens (Somme) 

e Décédé le 15 janvier 1994 - Amiens (Somme) 

e Âge au dĂ©cĂšs : 84 ans 


(Jean Georges Trogneux) 
| 
| 


1951-2019 , divorcés en 2006 dont 





Trùs proche des Trogneux, l’avocat Patrick Doussot se 
portera finalement candidat. Battu par Daniel Fasquelle, il 
se verra confier des années plus tard par Emmanuel Macron 
une mission dans le cadre des jeux Olympiques de 2024 Ă  
Paris. Trésorier des Républicains, soutien de François Fillon 
en 2017, Daniel Fasquelle qui fut Ă  l’AssemblĂ©e nationale 
en premiĂšre ligne lors du scandale Alstom tout en Ă©tant 
notoirement en froid avec le clan Trogneux-Macron au niveau 
local (plainte déposée pour menaces contre le compagnon de 
Tiphaine AuziĂšre), reste toutefois publiquement silencieux 
quand il s’agit d’évoquer le prĂ©sident de la RĂ©publique. 





Cette neutralitĂ© rĂ©sulterait-elle d’une attitude de soldat loyal 
envers Nicolas SarkĂŒzy ? Daniel Fasquelle, dont l’épouse, 
avocate au barreau de Boulogne-sur-Mer, passe pour avoir 
brodé des doudous lors de la naissance des petits-enfants de 
Brigitte, est-1l au fait des secrets si bien gardés de la vie privée 
du couple présidentiel ? 


Notons ici que la date d’arrivĂ©e des Trogneux au Touquet 
donnĂ©e par Sylvie Bommel est 1950, annĂ©e oĂč Jean 
Trogneux « investit dans une résidence secondaire ». Les 
Macron du Touquet ÉlysĂ©e-Plage donne, selon les dires de 
« Brigitte », « 1958 ou 1959 — il faudrait que je retrouve 
l’acte de propriĂ©tĂ© ». Nous ne sommes plus Ă  une petite 
incohĂ©rence prĂšs, d’autant qu’au dĂ©but de la mĂ©diatisation du 
couple, la villa touquettoise fut présentée comme la propriété 
d’ Emmanuel Macron... 


L'ouvrage prĂ©cĂ©demment citĂ© prĂ©cise que les frĂšres et les sƓurs 
de Brigitte possùdent tous une maison au Touquet. C’est donc 
« Brigitte » qui aurait hérité de la premiÚre propriété acquise 
par la famille, la MonĂ©jan, Ă©valuĂ©e Ă  1,4 million d’euros, sans 
compter la rente des baux commerciaux compris dans la villa. 
À Amiens oĂč ils se targuent de peser sur la vie politique locale, 
les Trogneux soutiennent aujourd’hui le maire UDI Brigitte 
Fouré et passent pour avoir joué un rÎle de premier plan, quand, 
en 1989, Gilles de Robien a délogé le maire communiste René 
Lamps qui tenait l’hîtel de ville depuis 1971. 


Dans cette famille, selon sa biographie officielle, « Brigitte » 
est, comme Jacques Chirac, « l’enfant du miracle », puisque 
sa mùre, quand elle l’a mise au monde, le 13 avril 1953, avait 
39 ans, un Ăąge trĂšs avancĂ© pour l’époque. Cette diffĂ©rence 
d'Ăąge avec ses autres frĂšres et sƓurs a Ă©tĂ© grossiĂšrement 
exploitée et intégrée au storytelling du couple avec des 
considĂ©rations du type: « Mℱ° Macron Ă©prouve dĂ©jĂ  ces 
Ă©carts gĂ©nĂ©rationnels avant d’aimer un homme que vingt- 
quatre annĂ©es sĂ©parent d’elle. » (Les Macron); « À cinq ans, 
la voici dĂ©jĂ  tante. Dans les repas de famille, on l’assied avec 
Martine et Nathalie, ses niùces. Trùs tît, les repùres d’ñge 
ont Ă©tĂ© brouillĂ©s pour la petite Brigitte. Sa sƓur aĂźnĂ©e, Anne- 
Marie, a vingt et un ans quand elle voit le jour. Maryvonne, 
la troisiĂšme de la fratrie, dĂ©croche son brevet l’annĂ©e oĂč sa 
petite sƓur reçoit l’onction du baptĂȘme. À huit ans, quand 
Brigitte joue avec sa poupée, son frÚre Jean-Claude berce 
un vrai bĂ©bĂ©, Jean-Alexandre. » (Zl venait d’avoir 17 ans); 
« de tels imbroglios intergénérationnels expliquent que, pour 
Brigitte, le critùre de l’ñge n’a aucun sens. Essentiel point 
commun avec Emmanuel Macron » (Les Macron du Touquet 
ÉlysĂ©e-Plage). 


du 15 juil. au 1“ sept. 2021 FAITS & DOCUMENTS 
ENQUÊTE 








Rappelons ici que la question n’est pas la diffĂ©rence d’ñge, 
mais bien celle d’un dĂ©tournement de mineur en milieu 
scolaire. Il est étrange que la date de naissance de « Brigitte » 
n’ait Ă©tĂ© rendue publique qu’en mai 2016, avec la parution, 
dans l’éphĂ©mĂšre revue Pop Story (arrĂȘtĂ©e au deuxiĂšme 
numĂ©ro), d’une longue enquĂȘte de Sylvie Bommel intitulĂ©e 
Et Brigitte créa Macron. Dans la geste macronienne, le 
« 13 avril » correspond au décÚs de « Manette » survenu 
trois avant que la date de naissance de « Brigitte » ne soit 
donnĂ©e. Dans l’histoire, le 13 avril 1953 est la date du 
lancement de MK-Ultra, le tristement célÚbre programme de 
contrĂŽle mental de la CIA. 


Avec Il venait d'avoir 17 ans, paru trois ans aprĂšs son premier 
portrait de « Brigitte », Sylvie Bommel a notĂ© qu’en 1953 
le prénom avait en fait été donné bien en amont du pic de 
« Brigitte » intervenu en 1957, soit neuf mois aprĂšs l’onde de 
choc « BB » provoquée par le film de Roger Vadim, Et Dieu... 
créa la femme. Sylvie Bommel reconnaissant en substance 
son erreur de 2016 quand elle avait Ă©crit qu’«on l’appela 
Brigitte, prénom dans le vent grùce à une ingénue à la beauté 
provocante ». Ce qui n’était donc qu’une supposition... Dans 
son second portrait de « Brigitte », Sylvie Bommel recopie 
l’encadrĂ© paru dans Le Courrier picard du 15 avril 1953 dans 
lequel la famille Trogneux annonce la naissance de « Brigitte ». 


Jean-Claude. Mary- 
vonne, Monique et Jean-Michel 
TROGNEUX ont la grande joie de 
vous annoncer la naissance de leur 
petite sƓur Brigitte. 

Amiens, 1, rue Delambre. 


Anne-Marie, 


Nous avons également consulté cette archive à la BibliothÚque 
nationale de France. L’état-civil reproduit dans le mĂȘme 
numĂ©ro du Courrier picard donne bien la naissance d’une 
« Brigitte Trogneux », mais le 14 avril 1953, et non pas le 13. 


m 7 
ETAT CIVIL D'AMIENS 


DU 14 AVRIL 


—  TROGNEUX Bri 
Pi. # À 


Nalssances, 
rue Albéric-de-Calonne, 


tto, 
OY 
Martine, rue Dargent, 26 : DELPIERRE 


MichĂšle, rue Elol-Morel, 157 : TETAZ 
RĂ©jane, place Victor-Pauchet ;: DUFLOS 
Maryvonne, place Victor-Pauchet ; MEN: 
TION Jacques, rue RĂŽbherf-le-Cog, 260, 





Pourquoi Sylvie Bommel n’a-t-elle pas rapportĂ© cette (petite) 
incohĂ©rence (une de plus...) ? Il peut s’agir, bien sĂ»r, d’une 
naissance survenue dans la nuit du 13 au 14, quoique l’extrait 
d'acte de naissance mentionné par Geneanet indique une 
naissance Ă  15h00. 


Retracer les biographies des différents membres du clan 
Trogneux révÚle une anomalie de taille. Il est partout écrit, 
depuis 2016, que les Trogneux ont eu six enfants, comme 
le montre le Carnet mondain du Courrier picard reproduit 
ci-contre. C’est ce que l’on trouve chez Caroline Derrien 
et Candice Nedelec (Les Macron), chez Maëlle Brun 
(« benjamine de six enfants ». Brigitte Macron. L'Affranchie), 
Sylvie Bommel (« sixiÚme enfant, puisque deux autres sont nés 
pendant l’ Occupation », Il venait d’avoir 17 ans), etc. 


Une autre biographie, La Confidente, explique que ses parents 
ont « déjà élevé trois garçons et deux filles » lors de sa nais- 
sance, mais cette version semble relever de l’erreur grossiùre, 
puisqu'il est généralement admis que les Trogneux aurait eu 
deux garçons et trois filles avant l’arrivĂ©e de « Brigitte ». 


Or la trÚs contrÎlée page Wikipédia de la famille Trogneux 
mentionne bien cinq enfants. 







De ce mariage, naĂźt Jean Georges Trogneux le 26 avril 1909 Ă  
Amiens“. Le 26 septembre 1931 Ă  Amiens, il Ă©pouse Simone Marie 
Madeleine Pujol*. De ce mariage naissent cinq enfants dont Jean 
Claude en 1933 et Brigitte en 1953. II meurt Ă  Amiens le 

15 janvier 1994“. 


Depuis le milieu du xxe siÚcle, la famille Trogneux est « solidement 
enracinée » au Touquet-Paris-PlageŸ. 















Annie 


Anne-Marie GisÚle Marguerite dite « Annie » Trogneux, 
nĂ©e le 9 juillet 1932 Ă  Amiens. L’aĂźnĂ©e, dont le nom a Ă©tĂ© 
caché dans un premier temps, a épousé Gérard Boulogne, 
membre du Rotary Club d’Amiens, issu comme sa future 
Ă©pouse d’une famille de commerçants du centre-ville. Une 
affaire dont ce dernier se targue d’avoir fait un « acteur 
incontournable du secteur sanitaire-chauffage du nord 
de la France ». Avec ses quelque 15 millions d’euros de 
chiffre d’affaires annuel et ses quelque 40 salariĂ©s, les 
Établissements Boulogne sont aujourd’hui dirigĂ©s par leur 
fils, Thierry Boulogne, né le 28 février 1968 à Amiens. 
Sa sƓur aĂźnĂ©e, Christine Boulogne, nĂ©e le 26 mars 1957 Ă  
Amiens a épousé en 1983 Benoßt Haquin, né le 4 mai 1954 à 
Brégy (Oise), gros exploitant agricole (GAEC Haquin Rémi 
et Benoßt), maire de son village natal depuis 1989 et président 
de la communauté de communes du Pays de Valois de 2014 à 
2020. Par le mariage d’un des quatre enfants du couple avec 
une Reynal de Saint-Michel, les Trogneux sont désormais 
alliés à cette célÚbre famille de békés de Martinique, famille 
elle-mĂȘme alliĂ©e aux Hayot, entre autres. Bien qu'Ă©tant 
sa premiÚre niÚce connue et malgré leur appartenance à la 
mĂȘme gĂ©nĂ©ration, Christine Haquin, la fille aĂźnĂ©e d’Annie 
Trogneux, n’a pas Ă©tĂ© incorporĂ©e au storytelling. 


FAITS DOCUMENTS du 15 juil. au 1° sept. 2021 
ENQUÊTE 





Jean-Claude 


Jean-Claude Marie Joseph Trogneux est né le 14 août 
1933 Ă  Amiens. Au dĂ©but des annĂ©es 1970, l’aĂźnĂ© des fils 
prendra la suite de son pĂšre Ă  la tĂȘte de la Maison Trogneux 
comme prĂ©sident de Jean Trogneux la Maison des BaptĂȘmes, 
mais aussi dans les instances sportives avec la présidence du 
Tennis club d’ Amiens et l’organisation de la « Promenade », 
une randonnée cycliste annuelle entre Amiens et Le Touquet. 


Jean-Claude Trogneux a épousé en premiÚres noces, le 
14 juin 1960, Ă  Amiens, DaniĂšle Courbot, un trĂšs beau 
parti puisque cette derniĂšre est la benjamine des enfants 
d'Henri Courbot, patron de l’entreprise de BTP du mĂȘme 


nom, Ă  l’époque prĂ©sident du Syndicat professionnel des 


entrepreneurs de travaux publics de France et d'Outre-Mer, 
membre du bureau du CNPF (actuel MEDEE), président 


de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris et de 
l’AssemblĂ©e des chambres de commerce de la CommunautĂ© 


économique européenne. 


Le couple aura quatre enfants dont Jean-Alexandre Trogneux, 
nĂ© le 26 avril 1961 Ă  Amiens, qui, Ă  son tour, reprendra l’ affaire 
familiale en juillet 2016, n’hĂ©sitant pas Ă  s’afficher en soutien 
du couple prĂ©sidentiel. Ce diplĂŽmĂ© de l’ESCP a ouvert une 
nouvelle boutique rue Saint-Jean au Touquet en avril 2019. De 
son mariage, le 10 juin 1989 à Montigny-sur-l’Hallue (Somme) 
avec Véronique Catteau, sont nés Jean-Baptiste Trogneux 
(1993), marié à une Chinoise de Hong Kong (un fils, Sin Yin) 
et une fille Margaux (1996). InstallĂ©e dans l’Essonne, sa sƓur, 
Martine Trogneux, née le 12 avril 1964, médecin généraliste 
à Longjumeau, a épousé Hacene Abbar, chirurgien maxillo- 
facial et stomatologue Ă  Arpajon (quatre enfants: Maxime, 
Baptiste, Jules et Tom). Quant aux deux autres enfants de 
Jean-Claude et de DaniĂšle Trogneux, seul le prĂ©nom d’une 
fille, Nathalie, est connu. 





Le 26 septembre 1990 Ă  Amiens, Jean-Claude Trogneux a 
épousé en secondes noces Brigitte Poillion. Ce remariage crée 
une relative confusion puisqu'il y a maintenant deux Brigitte 
Trogneux dans la famille, de sorte que l’on ne sait quelle est 
des deux la « Brigitte Trogneux » présente dans les statuts des 
sociĂ©tĂ©s familiales. Est-ce notre « Brigitte » comme l’indique 
sa biographe officielle MaĂ«lle Brun (jusqu’en 2007 prĂ©cise- 
t-elle) oĂč est-ce Brigitte Trogneux, nĂ©e Poillion, comme le 
rapporte Geneanet ? 


De son premier mariage avec Alain-Georges Deledicque, 
médecin né le 17 janvier 1944 à Roubaix (Nord), directeur de 
centres de thalassothérapie successivement à Oléron, Carnac, 
Quiberon, Dinard, Deauville et Siouville-Hague, ancien 
conseiller municipal Ă  Saint-Trojan (1976), membre du 
Rotary et trésorier de la Société française de thalassothérapie, 
cette Brigitte Trogneux est la mÚre du réalisateur Robin 
Deledicque, aujourd’hui engagĂ© au sein de LREM. 


Jean-Claude Trogneux qui, au départ, aurait mené une guerre 
rude Ă  « Brigitte et Emmanuel » avant d’accepter son beau- 
frÚre aprÚs son entrée à PENA (ce qui, dans ce milieu tout 
à fait « chabrolien », semble assez crédible) est décédé le 
9 novembre 2018. 


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Étonnamment, c’est Emmanuel Macron, d'habitude si frileux 
pour se dĂ©placer Ă  Amiens dans ses fonctions de chef de l’État, 
qui a prononcĂ© l’éloge funĂšbre de son beau-frĂšre, le 13 novembre 
2018 en l’église Saint-Martin dans le quartier d’Henriville 
complÚtement bouclé et interdit à la presse ce jour-là (cf. « Un 
discours Ă©mouvant d’ Emmanuel Macron », Le Courrier picard, 
14 novembre 2018). 


JEAN TROGNEUX LA MAISON DES BAPTEMES 


Re de Poe De me Pme Re 
PROCES-VERBAL 
DE L'ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE ANNUELLE 
EN DATE DU MARDI 10 MAI 1994 


L'An Mit Neuf Cent Quatre Vingt Quatorze, 

Le Mardi 10 Mai, 

A 18 Heures, 

Les Actionnaires de la Société "JEAN TROGNEUX LA MAISON DES BAPTEMES", 
Société Anonyme au Capital de 250 000 Francs divisé en 2 000 actions de 125 Francs, se sont réunis 
au SiÚge Social en Assemblée Générale Ordinaire Annuelle à la suite de la convocation qui leur a été 
faite par lettre. 

QUATRIEME RESOLUTION 


L'Assemblée Générale décide de nommer en qualité d'Administrateur Madame Brigitte 
TROGNEUX, déjà Actionnaire, en remplacement de Monsieur Jean TROGNEUX, décédé 


Cette nomination est faite pour la durée restant à courir du mandat de son prédecesseur, 
soit jusqu'à l'issue de l'Assemblée Générale Ordinaire Annuelle qui se tiendra en 1999 et qui statuera 
sur les comptes de l'exercice écoulé. 

Cette résolution, mise aux voix, est adoptée à l'unanimité. 

Madame Brigitte TROGNEUX, ici présente, a déclaré accepter la fonction qui vient de 
lui ĂȘtre confĂ©rĂ©e, et n'ĂȘtre frappĂ©e d'aucune incapacitĂ© ou interdiction faisant obstacle Ă  l'exercice 
desdites fonctions. 

L'ordre du jour étant épuisé et personne ne demandant plus la parole, le Président déclare 
la séance levée. 


De tout ce que dessus il a été dressé le présent procÚs-verbal qui, aprés lecture, a été 
signé par les membres du bureau. 


smbunAL DE COMMERCE D'AMIENS 

DÉPÔT D JUIL 20% 

E Iw 

N SFS- pss teose 


Quelle « Brigitte Trogneux » apparaßt dans les statuts 
de Jean Trogneux La Maison des BaptĂȘmes, sociĂ©tĂ© 


se transmettant de pÚre en fils ? Notre « Brigitte » ou 
Brigitte Poillion, seconde Ă©pouse du chef de famille, 
Jean-Claude Trogneux ? 








FAITS & DOCUMENTS 
ENQUÊTE 








du 15 juil. au 17 sept. 2021 





Maryvonne 


L'identitĂ© de cette sƓur n’a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e que tardivement par 
« Brigitte », dans son entretien à Elle (18 août 2017). Sa date 
de naissance n’est pas connue prĂ©cisĂ©ment. Selon les bases de 
données généalogiques, on trouve 1934 (Geneanet) ou 1938 
(MyHeritage). Elle avait 23 ans lors de sa mort comme l’indique 
lavis de décÚs paru dans Le Courrier picard du 25 février 1960 
oĂč est relatĂ© l’accident de la route qui l’a emportĂ©e, ainsi que son 
Ă©poux Paul Farcy, fils d’ Alphonse Farcy, prĂ©sident fondateur 
d’une puissante coopĂ©rative agricole de la rĂ©gion, La Solidaire, sise 
à Albert, à vingt kilomùtres d’ Amiens. Avec cet accident mortel 
intervenu le 24 février 1960 à Orvillers-Sorel, le couple laisse 
derriÚre lui une petite fille ùgée de cinq mois, Nathalie Farcy. 
Nouvelle incohérence, cette derniÚre est présentée par Geneanet 
comme Ă©tant nĂ©e en 1955. Le fait qu’elle porte le mĂȘme prĂ©nom 
qu’une des filles de Jean-Claude Trogneux pose la question 
d’une Ă©ventuelle adoption par son oncle. Cette question renvoyant 
à celle des niÚces de « Brigitte », question mise sur la table lors de 
la médiatisation, par « Brigitte », du décÚs de Maryvonne. Avec à 
la clef, un nouvel imbroglio biographique... 


Dans Elle, « Brigitte » assure en effet que lors du décÚs prématuré 
de Maryvonne, elle « avait 8 ans. [Ma sƓur] est avec moi tous 
les jours de ma vie. Un an aprĂšs, une de mes niĂšces de 6 ans est 
partie. » Or la Brigitte Trogneux née en avril 1953 avait 6 ans 
et non pas 8, le 24 fĂ©vrier 1960. À cette pĂ©riode de la vie oĂč 
les annĂ©es sont longues et oĂč les souvenirs restent gravĂ©s dans 
la mémoire, cette erreur est pour le moins incompréhensible. 
D'autant que la rĂ©vĂ©lation des dĂ©cĂšs d’une sƓur, puis d’une 
niùce, constitue la substantifique moelle de l’interview à Elle. 
Une communication plus que contrÎlée dont on ne peut imaginer 
qu’elle n’ait pas Ă©tĂ© lue, relue et vĂ©rifiĂ©e par le couple prĂ©sidentiel 
et leurs Ă©quipes de communicants. L’« erreur » (un mensonge ?) 
ne fut pas rectifiée dans Brigitte Macron. L'Affranchie, la 
biographie officielle de « Brigitte » parue quelques mois plus 
tard: « En 1961, elle est ĂągĂ©e de huit ans lorsque sa sƓur aĂźnĂ©e, 
enceinte, se tue avec son mari dans un accident de voiture ». En 
revanche, la cause du décÚs de la niÚce de six ans est cette fois 
donnée : « une appendicite aiguë ». | 


Si elle n’a pas identifiĂ© la niĂšce « ĂągĂ©e de six ans », dĂ©cĂ©dĂ©e « un 
an plus tard »—nous non plus —, Sylvie Bommel a Ă©tĂ© la premiĂšre Ă  
donner la véritable date du décÚs de Maryvonne Farcy et à établir 
que « Brigitte » aurait eu six ans en vérité. Mais la journaliste a 
cherché à justifier la grossiÚre erreur de datation de « Brigitte » 
en convoquant un pédopsychiatre appelé à disserter sur une 
«confusion perdurant toute la vie Ă  la suite d’un Ă©vĂ©nement 
traumatique ». Notons encore que Sylvie Bommel indique que la 
photo de l’accident « se retrouve le lendemain en premiĂšre page 
du Courrier picard », ce qui n’est pas tout Ă  fait exact, puisque, 
vérification faite, la photo a été publiée en troisiÚme page. Quoi 
qu’il en soit, nous voilĂ  face Ă  un nouvel Ă©pisode de la vie de 
« Brigitte » ayant fait l’objet d’une rĂ©Ă©criture... 

(Suite au prochain numéro)