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Full text of "FACTS & DOCUMENTS Brigitte Macron Investigation"

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SOMMAIRE 


N° 501 


>> BRIGITTE AVANT 
MACRON (SUITE) 


> ANDRÉ (LOUIS) AUZIÈRE 


>> SI C'EST UN HOMME 2 






8 € 


(p.2) 
(p.6) 
(p.9) 





FAITS & DOCUMENTS 





LETTRE D'INFORMATIONS CONFIDENTIELLES FONDÉE PAR EMMANUEL RATIER 


ENQUÊTE LE MYSTÈRE BRIGITTE MACRON 





Du déluge de mensonges et d’incohérences que constituent les « vertes 
années » de « Brigitte » et d'Emmanuel Macron émerge un prénom commun 
à tous les personnages fantômes de la « légende officielle »: « Jean- 
Michel »... Derniers chapitres de notre enquête explosive sur Brigitte Macron. 


« Si ce n’est toi, c’est donc ton frère. » 


Jean de La Fontaine, Le Loup et l'Agneau, 
1668. 


« Seuls les plus petits secrets ont besoin 
d’être protégés. Les plus gros sont gardés 
par l’incrédulité publique. » 
Marshall McLuhan, Take 
Executive as Dropout, 1972. 


Today. The 


KKK 


Pour illustrer la difficulté à enquêter sur 
« la Michelle Obama française » (Clarin, 
24 avril 2017), voici quelques extraits de 
l'entretien accordé à L’Obs (7 juin 2018) 
par Virginie Linhart dans le cadre de la 
promotion de son documentaire Brigitte 
Macron, un roman français diffusé sur 
France 3 le 13 juin 2018. 


« L’Obs: C’est difficile d’enquêter sur 
Brigitte Macron ? 


Virginie Linhart: Oh! Oui... 
plus que je l’imaginais. 


L’Obs : Sur le fond du sujet ? Sur la forme ? 
NL: Sur tout... |...] 


L'Obs: Quelle a été votre relation avec 
votre “sujet” ? 


VL: Mon producteur [NDA : Georges-Marc 
Benamoul] avait prévenu l’Élysée. Dès que 
j ai commencé à prendre des contacts, j’ai 
été “convoquée” — c’est le terme — par 
Pierre-Olivier Costa [directeur de cabinet 
de « Brigitte »] et par Tristan Bromet [chef 
de cabinet de « Brigitte »]. Et là, durant 
une heure, j’ai eu l’impression de repasser 
le grand oral de Sciences-Po. L’entretien 
était très cordial mais j’ai été passée à la 
question: Qu'est-ce que je veux montrer ? 


Beaucoup 


A quoi je m'intéresse exactement? Qui 
vais-je interviewer ? [...] 


L'Obs : Et? 


VL: [...] J'aurais aimé filmer des séquences 
à l'Élysée, lors de ses voyages, j'ai 
dressé une liste de gens que je souhaitais 
rencontrer, je n'ai rien eu de tout cela. 
Les interviewés, en dehors de ses anciens 
élèves, avaient tous l’aval de l'Élysée et 
faisaient très attention à leurs propos. 


L'Obs : Ne pas avoir pu interviewer Brigitte 
Macron, au final, c’est un handicap ? 


VL: La chape de plomb est telle, à 
l'Élysée, qu’elle n’aurait rien dit et j’aurais 
été obligée d'inclure l’entretien dans le 
documentaire. Donc son refus m’a donné 
une plus grande liberté. 


L’Obs: Le résultat ressemble-t-il à ce que 
vous visiez ? Ou vous laisse-t-1l frustrée ? 


VL: Frustrée, non, car j'ai réalisé ce que 
je pouvais avec ce dont je disposais. J’ai 
l’habitude de travailler sur archives. Or 
pour obtenir celles d’En Marche! durant 
la campagne — meetings, visites, etc. —, 
il fallait expliquer pourquoi, certifier que 
j'avais l’aval de l'Élysée. Un enfer! Je 
les ai attendues très longtemps. On atteint 
un niveau de contrôle, de vérification — 
comment dire ? — assez époustouflant. [...] 
C’est un portrait incarné de 90 minutes. 
Pour le nourrir, j avais besoin de photos 
de Brigitte Macron jeune, des enfants 
petits... qui montrent un itinéraire et nous 
sortent de celles tamponnées par l’agence 
Bestimage. [...] 


L'Obs : Qu'est-ce qui ne sort pas ? 


VL: Tout ce qui concerne sa vie d’avant. 
C’est le black-out total. » 





Brigitte avant Macron (suite) 


Combien d’enfants les Trogneux ont-ils eu? Six, selon la plupart 
des sources ; cinq selon l’ultra-contrôlée page « Famille Trogneux » 
sur Wikipédia. Alors que les prénoms d’ Annie et de Maryvonne 
n'ont été révélés que tardivement, le flou demeure au sujet des 
nièces de « Brigitte ». Non-identifiée, l’une d’elles serait morte, 
selon les dires de « Brigitte », quand elle avait six ans, tandis que 
Christine Boulogne (épouse Haquin), la fille aînée d’ Annie, n’a 
jamais été intégrée à une « légende officielle » qui en a pourtant fait 
des tonnes sur les « imbroglios intergénérationnels », justifiant que 
« pour Brigitte, le critère de l’âge n’a aucun sens » (Les Macron 
du Touquet-Élysée-Plage, Seuil, 2020). En évoquant « Martine et 
Nathalie, ses nièces », Sylvie Bommel a expliqué qu’« à cinq ans, 
la voici déjà tante » (JI venait d’avoir 17 ans, JCLattès, 2019). Or, 
la naissance de Christine Boulogne, le 26 mars 1957, remonterait 
en fait à la troisième année d’une « Brigitte Trogneux » née le 
13 avril 1953. Pourquoi cette nièce a-t-elle été rayée de la biogra- 
phie officielle ? Pourquoi l’identité de sa mère, Annie Boulogne, 
l’aînée de la fratrie, a-t-elle été cachée dans un premier temps ? 
Après Annie, Jean-Claude et Maryvonne, poursuivons notre tour 
d'horizon de la famille Trogneux. 





Monique 


Monique Trogneux, née le 7 août 1940 à Amiens, a épousé 
Jean-Claude Gueudet, issu, comme Gérard Boulogne, 
du réseau paternel du Rotary Club d’Amiens. Picard, Jean- 
Claude Gueudet dirige le deuxième distributeur automobile 
de France avec 158 concessions. Entreprise amiénoise, le 
groupe Gueudet réalisait 1,2 milliard d'euros de chiffre 
d’affaires en 2016, la famille figurant à la 395° position du 
classement des plus grandes fortunes professionnelles de 
France établi par le magazine Challenges avec 200 millions 
d'euros. Nouveaux riches, les frères Gueudet, garagistes de 
père en fils depuis 1880, ont saisi la chance de leur vie quand 
le père de Jean-Claude, Robert Gueudet, a signé en 1920 un 
contrat de distribution avec Louis Renault, devenant bientôt 
le principal concessionnaire de la marque au losange. 


Patrick Gueudet, le frère cadet de Jean-Claude Gueudet, a 
notamment été marié avec Florence Hersant-Boneat (1948- 
2013), belle-fille de Robert Hersant, ancienne directrice des 
relations publiques du Figaro Magazine (1978-88) puis du 
groupe Le Figaro (1988-2004). Issu d’un précédent mariage, 
son fils Édouard Gueudet, installé à Genève, fut vice- 
président de la banque Hottinger & Cie et dirige actuellement le 
développement de CISA Trust Company, une société installant 
des trusts (instrument d’évasion fiscale) dans les îles Vierges 
britanniques pour une richissime clientèle internationale. 
Membre de |’ Automobile club de France (ACF), du Travellers 
Paris, du Polo de Paris et du Service hospitalier de l’Ordre de 
Malte en Suisse (SHOMS), il a notamment relancé, en 2014, 
l’édition suisse du Who's Who (700 entrées). 


Organisatrice de la Coupe du Président au Golf Club d’ Amiens 
à Querrieu, Monique Gueudet est administratrice de Gueudet 
Frères. Son fils, Cyril Gueudet, né le 24 novembre 1966 à 
Amiens, est directeur général de Gueudet Sarva et de Palais de 
ľ Automobile Abbeville. Jean-Claude et Monique Gueudet ont 
deux autres enfants: Anne-Catherine Gueudet et Arnaud 
Gueudet, né le 13 décembre 1972 à Amiens qui a également 


intégré le Groupe Gueudet. 





du 1“ au 30 septembre 2021 FAIT S & DOCUMENTS 
ENQUÊTE 






Jean-Michel 


Jean-Michel Trogneux fut très longtemps dissimulé et reste 
très largement un mystère, un personnage « fantôme ». Son 
existence fut d’abord cantonnée à un document émanent d’une 
société de la famille Trogneux, le procès-verbal de l’assemblée 
générale extraordinaire de la Société d’exploitation des 
établissements Arrasse organisée le 25 mai 2007. 


Là, un Jean-Michel Trogneux émarge comme actionnaire 
et scrutateur aux côtés de son neveu Jean-Alexandre 
Trogneux (directeur général) et de son frère, Jean-Claude 
Trogneux (président du conseil d'administration). Les statuts 
de cette société anonyme (SA) y sont modifiés pour en faire 
une société par actions simplifiée (SAS), un changement qui 
s’inscrit dans un mouvement général au niveau statutaire pour 
les entreprises de ce type en France. Donc rien d’anormal. 
SOCIETE D'EXPLOITATION DES ETABLISSEMENTS ARRASSE 
SOCIETE ANONYME AU CAPITAL DE 152.449,02 EUROS 


Siège social : 14 rue des Vi ux 80000 - AMIENS 


ergea 
N° 721 720 779 RCS AMIENS 


PROCES VERBAL DES DELIBERATIONS 
DE L’ASSEMBLEE GENERALE EXTRAORDINAIRE 
DU 25 MAI 2007 


» L'assemblée est présidée par Monsieur Jean-Claude TROGNEUX, agissant en 
~ qualité de Président du Conseil d'Administration. 


Monsieur Jean-Michel TROGNEUX et Monsieur Jean-Alexandre TROGNEUX, les 
deux actionnaires représentant tant par eux-mêmes que comme mandataires le plus 
“ grand nombre de voix et acceptant cette fonction, sont appelés comme scrutateurs. 





Mais quand cette modification est déposée au greffe du 
tribunal de commerce d’Amiens, le 17 octobre 2007, soit 
trois jours avant le mariage entre « Brigitte » et Emmanuel 
Macron, Jean-Michel Trogneux a disparu des statuts. Il 
ne réapparaîtra plus jamais. Rappelons ici, que selon sa 
biographie officielle, « Brigitte » est restée actionnaire de la 
société familiale jusqu’en 2007... comme « Jean-Michel ». 


Une de nos correspondantes, Natacha Rey, dont nous révélons 
l'identité à des fins de protection car elle a été menacée pour 
avoir effectué ces recherches, a demandé pendant des mois, en 
vain, l’acte de naissance de Jean-Michel Trogneux. 






Suite à votre demande du 24 mars 2021, nous regrettons de ne voir vous adresser votre extrait sans 
filiation concernant l'acte de naissance de Jean-Michel TROGNEUX. 


Cet acte ne se trouvant pas en notre possession. 








Nous vous invitons à vous mettre en rapport avec la M 
détient cet acte. 







Le 29 septembre 2017, 
dans la foulée de l’élection 
d Emmanuel Macron, cette 
société sera rebaptisée SAS 
Les spécialités picardes et 
déplacée au 1, rue Delambre, 
adresse du fief des Trogneux. 
L'ancienne _ domiciliation, 
le 14, rue des Vergeaux à 
Amiens, où est sis L’Atelier Jean Trogneux, est indiquée dans 
les annuaires en ligne comme étant l’adresse de Jean-Michel 
Trogneux. Mais comme à ses deux autres adresses, rue Dragon 
à Bastia et rue Sautel à Paris (l’adresse n’existe même pas...), 
aucun témoin ne l’y a vu et les lignes téléphoniques semblent 
désespérément mortes. 





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(imen omera Pcie de usisennor de Jes- \ fiche) TROGNELX 








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« Né vers 1944 » selon Geneanet, un Jean-Michel Trogneux 
scolarisé à La Providence est inscrit sur le site Trombi comme 
étant né le 11 février 1945, une date confirmée par l’état-civil 
d'Amiens du Courrier Picard. C’est en 2018 qu’apparaît le 
seul cliché connu de Jean-Michel Trogneux, une photo de la 
famille Trogneux diffusée en illustration (donc non légendée), 
le 13 juin 2018 sur France 3 dans le documentaire Brigitte 
Macron, un roman français. On peut logiquement déduire 
que Jean-Michel Trogneux est le petit garçon, 
le premier en partant de la gauche. 





Quand est diffusé pour la première fois ce cliché, Jean- 
Michel Trogneux est toujours vivant puisqu'il figure encore 
sur le faire-part de décès de son grand-frère Jean-Claude 
Trogneux cinq mois plus tard. En mai 2019, les archives 
du Courrier picard et les faire-part de naissance de Brigitte 
Trogneux (cf. F&D 500) et de décès de Maryvonne Farcy 
sont exhumés par Sylvie Bommel et viennent confirmer son 
existence. Était-ce pour cacher l’existence de Jean-Michel que 
« Brigitte » avait menti sur la date du décès de Maryvonne 
dans son entretien à Elle en août 2017? 


Sylvie Bommel est la première (et la seule) à avoir 
incorporé, en 2019, Jean-Michel Trogneux au storytelling de 
« Brigitte » : « Oui, quand, au printemps 1994, ils comprennent 
qu’ Emmanuel est épris de sa professeure de théâtre, [...] le 
frère aîné de Brigitte, Jean-Michel Trogneux, passe un savon à 
sa sœur sur le mode : “Tu dois cesser cette relation, tu ne peux 
pas te comporter comme cela” » (cité par Le Figaro, 8 mai 
2019). Bizarrement, ce témoignage ne figure pas dans Jl venait 
d’avoir 17 ans, la biographie qu’elle vient pourtant de publier. 
En tout et pour tout, le nom de Jean-Michel Trogneux y apparaît 
deux fois. La première, quand Bommel recopie le faire-part de 
naissance de « Brigitte » et une seconde fois quand elle évoque 
l’acte du premier mariage de « Brigitte », mariage dont Jean- 
Michel aurait été le témoin aux côtés de son frère Jean-Claude 
(nous reviendrons sur ce mariage). 


On ne trouve ni trace de mariage, ni d’adresse de Jean-Michel 
Trogneux hormis dans le Bulletin officiel des annonces civiles 
et commerciales du 12 juin 1973 où un « Jean-Michel, Henri 
Trogneux » se porte acquéreur de la bijouterie Gallice sise 25, 
rue des Boucheries à Toulon (Var), adresse qui lui tient lieu de 
domiciliation. Par ailleurs, dans son édition du 9 mai 2019 (soit 
une semaine après la sortie du livre de Sylvie Bommel), le jour- 
nal allemand Die Rheinpfalz, principal quotidien du Palatinat 
rhénan, a consacré un article sur le passage de Jean-Michel 


FAITS DOCUMENTS du 1“ au 30 septembre 2021 
ENQUÊTE 





Trogneux dans la région. Un certain Roland Weich nous 
apprend que, dans les années 1960, Jean-Michel Trogneux a été 
sous-officier à la caserne du 10° régiment du génie au « Quartier 
Martin » de Spire (fermée en 1986), jouant parallèlement au 
hockey sur gazon dans l’équipe du Blau-Weiss Speyer pendant 
la saison 1967-1968: « Dans une lettre à Franz-Joachim 
Bechmann, son ancien coéquipier du club, l’ancien joueur de 
hockey bleu et blanc Roland Weich [...] rappelle le séjour de ce 
descendant du fondateur de la dynastie du chocolat Trogneux 
d'Amiens dans le nord de la France. La lettre précise: “J'étais 
ami avec Jean-Michel. Un jour, il m’a invité chez ses parents à 
Amiens en Picardie. J'ai fait la connaissance de toute la famille 
avec leurs six enfants, dont Brigitte Marie-Claude, dite Bibi. 
À table, elle s’asseyait toujours face à moi.” » L'absence de 
renseignements plus précis sur Jean-Michel Trogneux ainsi que 
la mention du deuxième prénom et du surnom de « Brigitte », 
rendent cette description pour le moins insolite... 


Jean-Michel Trogneux, celui dont le nom a disparu de 
la saga familiale.…. 





Truchtersheim 


Un des épisodes de la vie de Brigitte avant Macron sur lequel a 
le plus insisté ce que Le Monde appelle la « légende officielle » 
est le passage de « Brigitte » en Alsace. Mais (là encore...) 
l’histoire fut écrite puis réécrite. La première fois que l’on 
entendit parler de l’Alsace fut le 8 mai 2017 au travers de 
deux publications locales. La première, France 3 Grand Est, 
rapportait avoir retrouvé un tract d’une campagne électorale 
à Truchtersheim où « Brigitte » avait figuré en tête d’une liste 
d'opposition aux élections municipales du 12 mars 1989. Dans 
le même temps, L'Alsace révélait que « Brigitte a vécu au 
moins à deux reprises en Alsace. Le premier épisode date du 
milieu des années 1970: elle suit alors son premier mari, le 
banquier André-Louis Auzière qui est un temps en poste à 
Strasbourg. On ly retrouve ensuite au milieu des années 1980. 
Elle a entre-temps passé un CAPES de Lettres. Elle enseigne 
au collège de Truchtersheim — commune où elle habite avec ses 
enfants, qui y sont scolarisés — puis à l’établissement protestant 
Lucie-Berger à Strasbourg. Elle sera d’ailleurs candidate 
(malheureuse) aux municipales en 1989 à Truchtersheim. Elle 
revient à Amiens, sa ville natale, en 1991. » 


Passons sur la Fake news du CAPES pour préciser tout de suite que 
lorsque l’épisode fut narré (avec à la clef ses témoins accrédités) 
dans sa version définitive, d’abord dans Society (26 mai 2017) 
puis dans Brigitte Macron. L'Affranchie, « Brigitte » avait cette 
fois vécu à Truchtersheim entre 1986 et 1991 et s’était recyclée 
dans l’enseignement au lycée Lucie-Berger de Strasbourg. On 
n’entendit plus jamais parler du premier séjour dans les années 
1970, ni du collège de Truchtersheim. 





Dans ce sous-tiroir de la « légende officielle », tout semble avoir 
été scénarisé pour banaliser le futur détournement de mineur. 
Ici le témoignage balisé est produit par le « fils de Simone Uhl, 
l’une de ses amies de Truchtersheim : le jeune Renaud s’est en 
effet lié avec Sébastien et Laurence Auzière, mais il est aussi 
très intéressé par la conversation de leur mère. .. “Il devait avoir 
dans les douze ans et il était subjugué par elle. Vous savez, elle 
est jolie” » (rapporté par Maëlle Brun). 


Même témoignage chez Sylvie Bommel avec ce « fils d’une 
voisine [qui] la vénère depuis qu’elle lui a demandé de la 
tutoyer, faveur qu'aucun adulte étranger à sa famille ne lui 
avait encore accordée. “Il était un peu amoureux d’elle, je 
crois”, raconte la maman que je soupçonne d’imaginer son 
fils à l'Élysée. [...] En 1989, Claude [Bronn] aujourd’hui 
décédé, décide de briguer la mairie, détenue par la droite. Il 
monte une liste sans étiquette afin, dit-il, d'apporter du sang 
neuf dans le conseil municipal, majoritairement composé 
d’autochtones. [...] Le médecin a besoin de quatorze 
candidats pour composer sa liste. Il propose à sa nouvelle amie 
d’en être. Quant à la réaction de Brigitte, les avis divergent 
[NDA: comme toujours]. “Elle était enthousiaste, elle se 
voyait déjà maire adjoint, elle émettait des tas de propositions 
pour les jeunes, par exemple, elle voulait créer un skatepark”, 
affirment les uns. “[...] D’une manière générale, elle ne 
s’intéressait pas du tout à la politique”, répliquent les autres » 
(Il venait d’avoir 17 ans). Et en même temps... 


En plus d’être saugrenue, cette histoire de skatepark sonne 
faux, de par les racines et les origines sociales de « Brigitte » 
d’abord, mais aussi parce que ce type de structure n’existe 
alors en France qu’à Lège-Cap-Ferret d’où ce sport, venu 
de Californie, ne prendra son véritable essor en France qu’à 
partir de 1991, année de la venue de Tony Hawk en Gironde. 
Or, la « légende officielle » de « Brigitte » ne mentionne 
aucun lien avec la Californie avant 2014 et aucun lien avec 
Lège-Cap-Ferret. À moins que ce lien n’ait été caché... 


Aussi extravagant qu’improbable - une candidature dans un 
petit village alsacien où l’on vient d’arriver et où l’on n’a 
pas vocation à rester ? -, cet épisode pourrait faire l’objet 
d’une enquête plus approfondie. Tous renseignements 
complémentaires seraient les bienvenus. En attendant, nous 
avons examiné le matériel de campagne électoral présenté 
en mai2017 par France 3 Grand Est, un «document 
qui dormait, bien rangé dans les tiroirs d’une famille de 
Truchtersheim et qui fait désormais figure de collector [sic]. » 
Nous avons passé le document au logiciel de restauration de 
photographies proposé par le site d’archives généalogiques 
israélien MyHeritage. Le moins que l’on puisse dire, c’est 
que le résultat est étonnant... 





du 1% au 30 septembre 2021 FAITS DOCUMENTS 
ENQUÊTE 


Les enfants de « Brigitte » 


Ce qui surprend dans la « légende officielle », c’est la violence 
non dite qu’elle contient en substance, avec ce ménage brisé, 
ces trois enfants prenant peu ou prou le parti du très jeune 
amant et de leur mère contre ce père qui finit par mourir 
dans la solitude la plus complète. Les enfants de « Brigitte » 
qu’Emmanuel ne cesse de citer publiquement, non seulement 
dans Révolution mais aussi lors de son discours de mariage 
le 20 octobre 2007: « Je voudrais remercier les enfants de 
Brigitte, grâce à eux, ça a eu la force d’une évidence. Je 
voudrais vous remercier de nous avoir acceptés, de nous avoir 
aimés comme nous étions. Quelque chose de pas tout à fait 
commun, un couple pas tout à fait normal même si je n’aime 
pas cet adjectif, mais un couple qui existe. » Cette description 
du couple ne sonne pas comme se référant simplement à une 
différence d’âge, ni même à un détournement de mineur. 
Comme s’il y avait autre chose... Cette impression est 
confirmée à la lecture de Révolution avec la description 
du mariage, « consécration officielle d’un amour d’abord 
clandestin, souvent caché, incompris de beaucoup avant de 
s'imposer à eux. » 


Sébastien 


Après avoir longtemps censuré son profil, Geneanet 
mentionne aujourd’hui l’acte de naissance d’un Sébastien 
Auzière, né le lundi 1‘ septembre 1975 à Amiens. Mais 
dans les archives du Courrier picard (3 septembre 1977), 
on trouve un Sébastien Auzière né à Issy-les-Moulineaux 
(Hauts-de-Seine). De son cursus, il est rapporté qu'il a 
étudié à l’École nationale de la statistique et de l’analyse de 
l'information (ENSAI) (diplômé en 1999) où il rencontre 
Christelle Lorenzato, épousée le 6 octobre 2001 au Touquet 
(trois enfants, Nicolas, Camille et Paul). Haut cadre chez 
Sanofi, la Big Pharma dirigée par Serge Weinberg, cette 
dernière y officie, selon la terminologie en vigueur, comme 
Deputy Global Head biostatistique oncologie. Après avoir 
suivi des études de marketing à l’Institut français de la mode 
(2000-2007), Sébastien Auzière a rejoint Kantar Health, 
un groupe d’études des marchés spécialisé dans l’industrie 
pharmaceutique dont il est senior vice-président pour la 
France. Présenté comme responsable des réseaux sociaux 
du mouvement En Marche! en 2017, il restera relativement 
discret pendant la campagne avant d’apparaître publiquement 
à partir du grand meeting de Bercy. | 





Laurence 


Acte de naissance à l’appui, Geneanet présente une 
Laurence Christine Alexandra Auzière, née le 26 avril 
1977 à Amiens. Mais dans les archives du Courrier picard 
(28 avril), on trouve à l’état-civil une Laurence Auzière née 
à Croix (Nord), lieu où résidait alors « Brigitte » selon la 
« légende officielle ». Dans le faire-part de naissance publié 
le même jour dans le Courrier picard, Laurence Auzière est 
née, cette fois, à la clinique Sainte-Thérèse à Paris X VIF. 
Sylvie Bommel, qui a consulté les mêmes archives que nous, 
a jugé préférable de ne pas relever ces incohérences flagrantes 
(cf. Un étrange faire-part). Contemporaine d’ Emmanuel 
Macron, Laurence Auzière est celle qui a assumé dans la 





légende l’élément de langage « finchelsteinien » du « fou 
qui sait tout sur tout », passant pour avoir été membre de la 
troupe de théâtre par laquelle se sont rencontrés « Brigitte » 
et son beau-père (cf. Les Macron). Cardiologue à Vincennes, 
elle a épousé, le 18 juin 2005 à Toulouse (Haute-Garonne), 
Guillaume Jourdan, radiologue (trois enfants, Emma, 
Thomas et Alice). Le couple est aujourd’hui en instance de 
divorce. Discrète, elle s’est affichée publiquement lors du 
meeting de Bercy du 17 avril 2017 puis au soir du premier 
tour porte de Versailles et lors de la cérémonie d’investiture. 
Ouverte, sa liste d’amis sur Facebook (78 membres, pour 
l’essentiel rattachés à sa famille, avec la présence notable du 
paparazzo Sébastien Valiela) suggère qu’elle joue un rôle 
de pivot entre les équipes de communication et les différents 
membres du clan familial. 


Tiphaine 


Tiphaine Monique Marie Auzière, née le 30 janvier 1984 à 
Amiens (selon l’acte de naissance mentionné par Geneanet) et 
à Croix dans le Nord (selon les archives du Courrier picard à 
la BNF), avait 11 ans lorsque « Brigitte » a connu Emmanuel 
Macron. Celle dont la ressemblance avec « Brigitte » est 
frappante partagerait avec Jean-Michel Trogneux la pratique 
du hockey sur gazon selon les portraits qui lui sont consacrés. 
Tandis que ses aînés restaient relativement en retrait, Tiphaine 
Auzière s’est très tôt et pleinement engagée aux côtés de son 
beau-père, montant un comité de soutien à Saint-Josse (Pas- 
de-Calaiïs) où elle s’est installée avec Antoine Choteau, né le 
9 mai 1979 à Croix (Nord), gastro-entérologue et hépatologue, 
avec qui elle a contracté un PACS le 3 février 2010 à 
Lille (deux enfants, Élise et Aurèle). Étrange personnage, 
aujourd’hui visé par une plainte pour « injure » déposée par 
le maire LR du Touquet Daniel Fasquelle, que cet Antoine 
Choteau qui utilise Twitter quasi exclusivement pour relayer 
le paparazzo Sébastien Valiela, un des principaux hommes de 
main de Michèle Marchand, la papesse de la presse people 
au service du couple présidentiel. 


Passée par l’Université Paris I-Panthéon Sorbonne, juriste, 
défenseur syndical à la CFDT, Tiphaine Auzière a quitté le 
cabinet Opal’ Juris du Pas-de-Calais et s’est mise en retrait 
du barreau de Boulogne-sur-Mer où elle avait prêté serment 
en 2009 pour ouvrir une permanence d’'En Marche! au 
Touquet, puis devenir secrétaire de la section locale du parti 
présidentiel. Signe de l’intérêt qui lui est porté en haut lieu, 
Henri de Castries, l’ancien patron d’ AXA et président du 
comité de sélection du Groupe Bilderberg, est venu la soutenir 
lors des élections législatives de 2017 alors qu’elle n’était que 
la suppléante de Thibaut Guilluy dans la 4° circonscription 
du Pas-de-Calais (battu par Daniel Fasquelle). Elle est 
montée au créneau pour défendre « Brigitte », moquée pour 
son physique par le président brésilien Jair Bolsonaro et 
a participé à l’opération de communication destinée à faire 
accepter aux Français les mesures Covid-19 (Europe 1, 
16 octobre 2020). A l'international, The Times et le Daily 
Mail ont couvert sa reconversion dans l’enseignement avec 
le lancement du lycée Autrement très largement médiatisé 
en France (cf. Point de Vue, 19 août 2020), bien que 
l’expérience ait tourné court puisqu'elle quittera ses fonctions 
à la présidence de l’association chapeautant ce lycée privé 





FAITS DOCUMENTS du 1“ au 30 septembre 2021 
ENQUÊTE 





Cet avis tient lieu d'invitation. = M 
50, r. Dentert-Rochereau, Amiens È 


Sébastien a cikai 
nonger la npionanse de sa pema 


Ruè Giorlette, 1 bls 
Christophe, ignaucourt ; AUZIERE 
urence, ix (Nord), résidence 
= Flandre », rue Holden, 91. 





en avril 2021. On retrouve l’aussi pesante que sordide 
atmosphère propre aux Macron dans le lycée Autrement au 
sein duquel Tiphaine Auzière s’était associée à Christophe 
Cadet, rencontré durant sa scolarité à l’Institution Saint-Jean 
à Douai, un agrégé d’histoire décrit comme « homosexuel 
assumé, vivant toujours avec sa mère», organisant des 
« bringues d’enfer », l’occasion pour lui de « danser avec les 
élèves ». Ont été évoquées « les polémiques sur son style, 
sa proximité avec certains garçons, cette tendance à souvent 
parler d’homosexualité — en 2003, il a réuni ses troupes dans 
la chapelle pour les faire gamberger sur le sujet ». Finalement 
renvoyé de l’Institution Saint-Jean, Christophe Cadet fut 
également renvoyé en 2019 de la prépa privée Intégrale, à 
la suite de « nouveaux bruits de couloir »...Paru dans Paris 
Match (9 octobre 2020), ce portrait de Tiphaine Auzière 
servait aussi (et surtout) à débarrasser la « légende officielle » 
d’un fantôme gênant, un certain André-Louis Auzière... 





du 17 au 30 septembre 2021 FAITS DOCUMENTS 


ENQUÊTE 


André (-Louis) Auzière 


Dans Madame la Présidente, \ ouvrage que Nathalie Schuck et 
Ava Djamshidi ont consacré exclusivement à « Brigitte », le 
passage relatif au premier époux est minuscule : « C’est pour lui 
[Emmanuel Macron] qu’elle a pris tous les risques, renonçant 
à la voie tracée sur le chemin d’une vie paisible : à 21 ans, les 
noces avec André-Louis Auzière, de deux ans son aîné, au 
Touquet. C’était en 1974, la même année que le mariage des 
parents d’Emmanuel Macron. Elle rêve d’avoir des enfants et, 
un an plus tard, Sébastien voit le jour, puis Laurence deux ans 
après — la même année que le président — et Tiphaine, enfin, 
l’année suivante [NDA : faux]. Son premier mari est cadre de 
banque au Crédit du Nord à Lille, puis directeur de la Banque 
française du commerce extérieur à Strasbourg. À ses côtés, elle 
mène une vie confortable à Truchtersheim d’abord, dans le 
Bas-Rhin, à Amiens ensuite. » Après son mariage, « Brigitte » 
aurait brièvement été représentante pour Renault à Paris, avant 
de se faire embaucher en 1982 comme attachée de presse de 
la Chambre de commerce du Nord-Pas-de-Calais, puis de 
bifurquer vers l’enseignement. 


En 2017, dans Un Jeune homme si parfait, Anne Fulda 
s’étonnait que « Brigitte » « évoque peu André-Louis Auzière, 
son ex-mari banquier. Par pudeur, par discrétion? Parce 
qu'il y a des choses qu’elle ne veut pas, ne peut pas dire ? » 
La même année, le site de Capital résumait l’impression 
générale: « Un véritable fantôme. Pas une photo de lui sur la 
Toile. Pas une image dans les épais catalogues des agences de 
presse. Pas une ligne ou presque sur son parcours de banquier 
dans les biographies. Mais qu’est-il donc arrivé à l’ex-mari 
de Brigitte Macron ? “Mon père va très bien mais il souhaite 
rester dans l’anonymat le plus complet”, explique Tiphaine 
Auzière. Ouste, les curieux ! » 


D'abord, ce mariage à 21 ans avec un austère cadre de banque 
colle assez peu avec les aspirations de la « Brigitte », jeune et 
jolie, fille de la bonne bourgeoisie provinciale, happée par Mai 
68, rebelle et délurée. En admettant qu’elle soit restée dans le 
rang, ce mariage ne colle pas non plus avec son milieu social 
d’origine (voir les mariages de son frère et de ses trois sœurs). 


D'ailleurs, les biographes officiels reconnaissent tous en 
substance cette incohérence: « Elle a l’embarras du choix 
parmi les fils de grandes familles locales. [...] Dans son 
entourage, on s’attend donc à la voir suivre ce schéma. Elle a 
du succès et côtoie depuis toujours les beaux partis de la ville. 
[...] Mais elle rêve d’autres horizons que ceux de la bourgeoisie 
du cru. Et elle a envie de voir plus loin qu’ Amiens » (Brigitte 
Macron. L’Affranchie); « Brigitte attend une autre vie. Un 
prince charmant plus exotique » (Les Macron du Touquet- 
Élysée-Plage). 


On sent ainsi une certaine déception chez Maëlle Brun quand 
vient la description de cette liaison qui s’est nouée au Touquet 
(« le dépaysement n’est pas extravagant »), avec cet homme 
à propos duquel le peu d'informations confère, tout au plus, 
« une petite aura de mystère ». Après avoir tenté la « légère 
émancipation sans rupture avec son milieu », Maëlle Brun se 
résout à l’hypothèse d’une « façon de rentrer dans le rang sans 
s’en rendre compte » pour former « un couple uni bien que 
peu assorti, selon les amis d’alors que nous avons interrogés ». 


Par la suite, les récits de la vie du couple semblent écrits pour 
coller à la classe moyenne salariée des années 1970 et 1980 la 
plus ordinaire et la plus fade, milieu social auquel « Brigitte » 
n’a pourtant jamais appartenu : « “Bibi”, surnom donné par les 
siens, veut d’abord fonder une famille, sensible de surcroît à 
la petite enfance [sic]. Avant de revenir à Amiens, les Auzière 
vivent à Lille puis à Strasbourg. Lui est nommé là-bas à la - 


direction de la Banque française du commerce extérieur, 
absorbée plus tard par le Crédit national » (Les Macron). 


Dans la foulée de l'élection d’Emmanuel Macron, dans 
les rédactions parisiennes, beaucoup se mirent en quête de 
raconter l’histoire d’ André-Louis Auzière, ce premier mari 
« fantôme ». Mais plus les mois et les années passaient, plus 
restait désespérément introuvable le cocu de l’histoire, ce 
père de famille qui s’était fait « piquer » son épouse (et ses 
enfants) par un adolescent. En outre, face aux pressions de 
l'Élysée, nombre de journalistes renonçaient à rechercher 
« l’homme effacé ». Jusqu'à ce que, le 8 octobre 2020, 
une communication parue dans Paris Match annonce 
officiellement son décès. Désespérément vide, le dossier était 
donc refermé. Et le mystère ne serait jamais résolu... 


La journaliste qui a le plus enquêté sur André-Louis Auzière 
est incontestablement Sylvie Bommel. Chargée de coucher la 
« légende officielle » dans son article fleuve Et Brigitte créa 
Macron paru dans Pop Story en mai 2016, elle écrivait qu'après 
l’arrivée d’ Emmanuel dans la vie de « Brigitte », «on ne le 
revit pas à Amiens, on le supposa parti à Paris, mais en vérité 
personne n’en savait rien. Anéanti, effacé. Comme s’il n’avait 
pas existé. Au point de ne pas vouloir croiser son ex-belle-famille 
à l’enterrement de sa mère ». Elle se lancera malgré tout à sa 
recherche, un jeu de piste qui constituera l’essentiel d’ M venait 
d’avoir 17 ans, sa seconde enquête parue en 2019. En vain... 


En introduction, Bommel annonce sa démarche, expliquant que 
« la version officielle de sa rencontre avec le lycéen Emmanuel, 
l’ancienne professeure l’a déjà livrée. Sa communication est 
strictement encadrée, je n’aurais rien gagné à la questionner ». 
Se présentant comme « bienveillante mais obstinée », préférant 
le « rôle de détective à celui de confidente », son récit fait le 
même effet que celui d'Hervé Algalarrondo, celui d’une 
journaliste qui n’a pas choisi le bon angle et qui passe toute son 
enquête à essayer de poursuivre une route qui se révèle, de toute 
évidence, être une impasse. Mais, avant même de commencer 
son enquête, Sylvie Bommel ne maîtrise pas son dossier alors 
qu’elle a pourtant consacré un long portrait à « Brigitte » en 
2016. Prenons un extrait: « Fin 2014, un article dressant le 
portrait du ministre de l'Économie dévoile pour la première 
fois le prénom et l’âge de son épouse mais elle n’a pas encore 
de visage [...] Un dîner donné par le patron d’Emmanuel, 
François [Hollande] en l’honneur du roi d’Espagne me permet 
enfin de découvrir, en juin 2015, la silhouette de la dame ». 


Or 1- L'article auquel Sylvie Bommel fait référence, 
Emmanuel Macron, l'envol d’un libéral de gauche (Le Monde, 
28 août 2014) est loin d’être le premier à révéler le prénom 
de « Brigitte » puisque dans son édition du 17 mai 2012, Le 
Courrier picard a donné son identité en faisant parler son 
frère, un certain « Jean Trogneux » (sans doute s’agissait- 
il de Jean-Claude ?). C’est pourquoi l’information figurait 
dans le n° 290 de Faits & Documents paru en novembre 2012. 









ENQ 


2- Le dîner donné le 2 juin 
2015 en l’honneur du roi 
d'Espagne est certes sa 
première sortie officielle 
mais son visage est déjà 
bien connu puisqu'elle 
a fait la couverture de 
Closer (5 septembre 2014), 


de VSD (5mars 2015) Fa ie 
et s’est montrée dans f Te 
L'Express (22 octobre ENERON | 


2014), des publications ne 
pouvant être qualifiées de 
« confidentielles ». Sylvie 
Bommel a-t-elle préféré 
oublier ces premières photos datées du mois d’août 2014, 
époque où « Brigitte » n’avait pas encore « les plus belles 
jambes de Paris » ? 


Sous prétexte de « juste distance avec mes héros [sic] », 
la journaliste n’aurait-elle en fait que demander à croire et 
à sourcer « coûte que coûte » la geste macronienne? Ou 
aurait-elle fait machine arrière après avoir compris quelque 
chose qu'il valait mieux ne pas comprendre ? On peut aussi 
s'interroger sur sa complaisance au sujet du détournement 
de mineur opéré par « Brigitte » sur Emmanuel ». Comme 
son nom l'indique, Sauvegarde adolescence à Paris, 
l’association de protection de l’enfance dont Sylvie Bommel 
est administratrice, n’opère pas à Amiens... 


En outre, Sylvie Bommel ne coupe pas aux éternels témoins 
« accrédités » par les communicants, tel Jean-Baptiste 
Deshayes, le metteur en scène de la pièce jouée lors de leur 
rencontre: « J’ai fait la connaissance de Tiphaine, la petite 
dernière de la famille. Elle avait une dizaine d’années et 
était toute contente de voir des grands chez elle. Plus tard, 
M. Auzière est rentré de son travail. J’avais imaginé que 
Brigitte aurait un mari aussi extraverti qu'elle. Ce n’était 
vraiment pas le cas mais il a été très gentil. » Bref, un témoin 
avait vu André-Louis Auzière... 


Dans sa recherche du premier mari fantôme dont elle découvre 
qu’il s’appellerait non pas André-Louis, mais André, 
Louis Auzière, Sylvie Bommel apporte finalement assez 
peu d’éléments nouveaux. Alors que la recherche du mari 
disparu a occupé l’essentiel de son enquête, les informations 
recueillies, une fois compilées, tiennent en quelques lignes. 
Il serait ainsi le fils d’un administrateur colonial, Louis 
Auzière, né en 1915 (Roglo indique commissaire aux 
comptes en Afrique centrale, né le 18 mai 1917 à Paris 
XT? et décédé le 29 avril 1985 à Paris Ve), successivement 
en poste au Soudan (1940), en Algérie (1943), en Afrique 
équatoriale française (1947) et au Cameroun (1950). II est 
par conséquent difficile de trouver un acte de naissance 
d'André Auzière, puisque ce dernier serait né le 28 février 
1951, à Éséka, petite bourgade de ce pays d’Afrique centrale. 
De retour en métropole après un dernier poste occupé par 
son père à Tananarive (Madagascar) entre 1954 et 1963, il 
aurait été inscrit au lycée Carnot, puis, à l’issue de ses études 
supérieures (lesquelles ?), serait entré au Crédit du Nord à 
Lille. Il aurait rencontré « Brigitte » lors d’un week-end au 
Touquet passé chez des amis et l’aurait épousée. 


FAITS DOCUMENTS du 1% au 30 septembre 2021 
UÊTE 





Le couple se serait installé en banlieue lilloise, à Croix, à 
la résidence Flandre, une construction typique des années 
1960 (trois barres de douze étages pour 574 logements) — un 
environnement qui cadre peu avec le capital économique du 
couple —, puis, « André » aurait été muté en Alsace, comme 
sous-directeur de la délégation régionale de la Banque 
française du commerce extérieur. En 1991, le couple aurait 
quitté l’ Alsace pour Amiens, un an avant l’entrée en jeu 
d Emmanuel Macron. Pour la suite, nous sommes priés de 
prendre pour argent comptant la version de Tiphaine Auzière 
qui, dans Brigitte Macron, un roman français, explique: 
« Mon papa travaillait à Lille, il revenait le week-end. La 
semaine, j'étais avec ma mère et le week-end avec mon papa 
et maman allait voir Emmanuel. » En marge, Sylvie Bommel 
s’est lancée à la recherche de la mère d'André Auzière, 
Renée Costes, dont on apprend qu’elle aurait vécu à Cannes 
jusqu’à son décès en 2014. La base Geneanet indique que ce 
décès est survenu en 2019. Quoi qu’il en soit, l’homonymie 
de la mère du fantôme avec « Renée Costes Viager » rend la 
moindre recherche très compliquée... Serait-ce précisément 
étudié pour ? 


Une fois passées les conclusions un peu faibles, vient le 
temps des questions pour Sylvie Bommel. Ce qu’elle écrit 
alors laisse pantois: « La probabilité qu’ André connaisse un 
tel destin est de l’ordre de l’infiniment petit. Autant dire qu’il 
est unique au monde. De ce drame bourgeois qui s’est noué 
en 1994 en Picardie, il est le seul personnage muet ? Du début 
à la fin de la pièce. Les deux autres, la femme et l’amant ne 
détestent pas, quoi qu'ils en disent, évoquer les débuts de leur 
histoire mais toujours ils effacent le mari. [...] Que ressent ce 
père et grand-père [...] quand il entend un autre, tout Président 
qu'il soit, utiliser des articles possessifs (“mes enfants”, “mes 
petits-enfants”) pour parler de sa descendance ? Comme si 
lui, André, n’avait jamais existé. [...]Qu’un homme ayant 
exercé une activité professionnelle de cadre supérieur dans 


le secteur bancaire puisse disparaître des radars à ce point 
est surprenant. À moins qu’une société spécialisée dans le 
nettoyage du Net n'ait été mandatée pour y faire le ménage. 
Ce n’est qu’une supposition, comment prouver le néant? 
[...] “I était gentil. Très gentil.” “Un garçon charmant.” 
“Adorable.” “Une crème d’homme.” [...] Quoi d'autre? 
“Grand et mince.” “Intelligent”, avec la variante “très 
intelligent”. “Discret” (j'avais remarqué). Un ami du couple: 
“Dans les dîners, il laissait toujours parler sa femme, lui ne 
disait pas un mot.” “Un homme rigoureux, très droit, toujours 
prêt à rendre service à un collègue”, pour un de ses anciens 
patrons. Droit peut-être mais maladroit, ce qui n’est pas 
incompatible. Ils sont si nombreux à me l’avoir spontanément 
raconté ce jour où André s’est pris les doigts dans la tondeuse 
à gazon et qu'il a fallu l’emmener aux urgences pour des 
points de suture. C’est sans doute une des rares fois où il s’est 
fait remarquer. Les plus critiques parlent d’un homme “un 
peu taciturne”, voire “pas fun du tout”. Une amie de Brigitte 
synthétise : “Euh, comment vous dire, c’est difficile de s’en 
souvenir, il était si neutre. Un peu comme de l’eau tiède à côté 
d’elle, tellement pétillante.” [...] Dans les archives du secteur 


bancaire, André Auzière a laissé encore moins de traces que 
dans les mémoires. Pas un rapport, pas un colloque, rien 
qui ne le fasse exister.[...] A part l’épisode de la tondeuse 


` 


à gazon précédemment relaté, les mémoires sont blanches. 





On se croirait dans un épisode de Black Mirror où les officines 
du Président auraient trouvé le moyen de pénétrer dans les 
cerveaux de ses anciennes connaissances pour tout y effacer. » 











Plus qu’un « fantôme », André-Louis ou André, Louis Auzière 
serait-il un personnage fictif? Non, conclut toutefois Sylvie 
Bommel qui se réfère à un document (non reproduit), un acte de 
mariage qui « précise qu’André est stagiaire hors cadre (statut 
qui, en jargon bancaire, correspond à cadre débutant) et que sa 
jeune épouse est étudiante. Un contrat de mariage a été enregistré 
chez un notaire d’ Amiens, une décision sans doute dictée par 
les parents mais lesquels ? Est-ce le père d’ André, commissaire 
aux comptes, qui préfère que les choses soient carrées ou bien 
les Trogneux qui pensent déjà à transmettre à leur fille leur villa 
touquettoise ? Les témoins, eux aussi, semblent relever d’un 
choix parental. Du côté du marié, le registre d’état-civil porte 
les signatures de Georges Costes, 66 ans, son oncle maternel 
et de Jacques Naudy, un collègue de son père, patron d’un 
grand cabinet d’expertise comptable. Brigitte, elle, est assistée 
de ses deux grands frères, Jean-Claude et Jean-Michel. » Ce 
document a-t-il été créé a posteriori et placé opportunément sur 
la route de Sylvie Bommel ? 


Cette question s’impose une fois consultés les (rares) 
documents relatifs au premier époux « fantôme ». En effet, 
André-Louis Auzière fait une brève apparition dans un film 


—— Le Carnet Touquettois 


du “au 30 septembre 2021 FAITS DOCUMENTS 
ENQUÊTE 


de famille (où l’on ne voit jamais « Brigitte » et les enfants) 
livré par l'Élysée à Virginie Linhart et diffusé en 2018 dans 
Brigitte Macron, un roman français. L'année suivante fut 
diffusée « l’unique » photographie du premier mari prise lors 
de son mariage avec « Brigitte » le 22 juin 1974 au Touquet. 
Le problème, c’est qu'entre 2018 et 2019, André-Louis 
Auzière n’est pas seulement devenu André Auzière, il a aussi 
singulièrement changé d’apparence (cf. Un étrange faire-part 
de mariage). 


Après la rencontre avec Emmanuel Macron, une nouvelle 
zone d’ombre se dessine autour du divorce entre « Brigitte » 
et André Auzière. Une incohérence supplémentaire apparaît 
dans la « légende officielle ». Sous-entendant que le divorce 
était intervenu dès le début de leur relation, 1l fut expliqué 
dans un premier temps que « pour vivre librement son coup de 
cœur, Brigitte Trogneux divorce » (cf. Gala, 1° juillet 2015, 
VSD, 9 juillet 2015, etc.). Tantôt il fut rapporté que « Brigitte » 
avait attendu le décès de ses parents pour divorcer, tantôt que 
le divorce était intervenu avant l’entrée d’Emmanuel Macron 
à Sciences-Po Paris, ce qui, dans les deux cas, situait ce 
divorce au tournant des années 1990 et 2000 (cf. L'Express 
du 13 avril 2016 par exemple). Ce n’est que plus tard que sera 
donnée la date aujourd’hui communément admise, à savoir 
une résidence séparée prononcée par le juge en mai 2005 et 
un divorce prononcé le 26 janvier 2006. 


Le mariage de Mile TROGNEUX 


et de M. AUZIERE 


bonheur aux jeunes mariés, meta a 


vice-président eP Aa e 








Sept mois après la parution du livre de Sylvie Bommel, le décès 
d’André Auzière dans le XV° arrondissement de Paris, daté du 
24 décembre 2019, puis son incinération le 28 décembre 2019 
au cimetière du Père-Lachaise dans le XX®° arrondissement 
de Paris, furent d’abord très discrètement annoncés sur le 
forum de Roglo par Philippe Prové le 31 décembre 2019, 
avant d’être officialisés dans Paris Match (8 octobre 2020). 
Histoire incroyable que celle de cet homme s’étant fait piquer 
son épouse (et ses enfants) par un adolescent avec en bout de 
course un divorce prononcé douze ans après les faits alors qu’il 
aurait obtenu sans problème, dans de telles conditions, la garde 
des enfants. Par la suite, il serait décédé dans la plus grande 
discrétion, ne laissant aucune trace derrière lui. Un homme 
introuvable même pour les journalistes les plus chevronnés. 
Tout cela ne tient pas la route une seconde... Si André Auzière 
n’a pas existé, comme n’ose pas le conclure Sylvie Bommel, 
qui est donc le père des enfants de « Brigitte » ? 


Si c’est un homme ? 


Le mystère entourant le personnage d’ André-Louis Auzière 
(devenu à la faveur d’une ultime réécriture André, Louis 
Auzière en 2019, soit un an avant son décès...) a entraîné 
des erreurs dans de nombreuses publications. L’homme 
étant introuvable, beaucoup l’ont confondu avec un quasi- 
homonyme, un certain Jean-Louis, André Auzière. 












Tiphaine Auzière, Catherine 
Barbaroux, Laurence Haïm : ces 

femmes qui entourent Emmanuel 
Macron 


Baptiste Erondel è Le 25 avril 2017 













Avocate de profession, Tiphaine Auzière, 33 ans, est la plus jeune des trois 
enfants de Brigitte Macron, issus de son précédent mariage avec le banquier 
Jean-Louis Auzière. Ayant grandi à Amiens, elle a suivi sa scolarité au lycée où sa 
mère enseignait et où Emmanuel Macron avait étudié. «Il a pris sa place 
naturellement dans la famille, Quand je sortais trop tard, il m'engueulait 






L'erreur est compréhensible, d’autant que contrairement 
à André, Louis, les sources ne manquent pas pour écrire la 
biographie de Jean-Louis, André, né le 28 février 1943 à 
Meudon (Hauts-de-Seine), soit le même jour — un 28 février 
— qu’ André, Louis. Après des études de droit et de langues 
étrangères, Jean-Louis Auzière a fait carrière dans l’industrie 
du luxe où il a occupé successivement des postes de directeur 
commercial et marketing chez Fabergé (1972-1978) puis 
chez Revlon (1978-1981) avant de rejoindre les Parfums 
Grès comme directeur général (1981-1987). Toujours dans 
le même secteur, il a lancé et présidé Indipar à Jouy-en- 
Josas (Yvelines), tout en intégrant diverses organisations 
professionnelles, ayant ainsi été secrétaire général de la 
Fédération des cristalleries et verreries à la main et mixtes 
et du Comité des Arts de la Table. Conseiller du commerce 
extérieur de la France (1983 et 1996), chevalier de l’ordre du 
Mérite (2012), il a prêté serment devant la Cour d’appel de 
Caen en février 2021, devenant ainsi conciliateur de justice 
dans la juridiction de Lisieux (Calvados). 





FAITS DOCUMENTS du 1“ au 30 septembre 2021 
ENQUÊTE 








Avant de se fixer dans la région de Honfleur, Jean-Louis 
Auzière mentionnait au Who's Who, dans les années 1980, une 
résidence secondaire à Cannes, la villa Les Aquarelles située 
avenue de Vallauris. Le 7 mai 1966, il a épousé Susan Spray, 
interprète, aujourd’hui bénévole au sein de l’association 
culturelle Meudon 7°art à Meudon (Hauts-de-Seine). De cette 
première union, il est le père de Pascal Auzière, directeur 
de la stratégie commerciale des laboratoires URGO, et, à ce 
titre, vice-président du pôle des entreprises de la filière santé 
de la région Bourgogne-Franche-Comté (BFCare). Celui-ci 
figure au Bottin mondain aux côtés de son épouse Isabelle 
de Sury d’Aspremont et de leurs quatre enfants. Nettement 
plus discret, son autre fils, Marc Auzière, est responsable 
d’affaires à L’ Argus à Versailles. 





Selon la base généalogique Roglo, Jean-Louis Auzière, né en 
1943, serait l’oncle d'André Auzière, né en 1951, ce dernier 
étant en effet le fils de son frère aîné, Louis Auzière (1917- 
1985). Circulez, il n’y a rien à voir... Sauf qu’à y regarder de 
plus près, la base Roglo, d'habitude rigoureuse, se prend les 
pieds dans le tapis, multipliant les incohérences grossières. Il est 
en effet fortement improbable qu’il y ait vingt-six ans d’écart 
entre Jean-Louis et son frère aîné, Louis Auzière, et que sa 
mère, Germaine Bary, l’ait mis au monde à l’âge de 46 ans... 


Germaine Marie Barv 1896-1979 
Boss Marius Auzière 893-1975 
| 


| 
Louis Auzière 1917-1983 
| 
André-Louis Auzière 1951-2019 





Par conséquent, il est impossible 1— que Louis Auzière, né en 
1917, soit le frère de Jean-Louis Auzière, né en 1943; 2- que 
Germaine Bary et Marius Auzière, parents avérés de Jean- 
Louis Auzière (mentionnés au Who’s Who), aient vécu aux dates 
indiquées par Roglo. Il est donc entendu 1- que cette généalogie 
est totalement incohérente; 2- qu’ André-Louis Auzière reste 
un personnage totalement introuvable, un personnage fantôme. 
Quasi-homonymes, tous deux nés un 28 février et tous deux 
mariés à 23 ans, André, Louis Auzière et Jean-Louis, André 
Auzière ne seraient-ils qu’une seule et même personne ? 


Pour explorer cette piste, il nous fallait comparer physique- 
ment l’ André Auzière de la dernière mouture de la « légende 
officielle » (mettons de côté la tondeuse à gazon), avec 
Jean-Louis Auzière, personnage à l’existence avérée. Des 
photographies de ce 
dernier sont dispo- 
nibles en accès libre 
sur la page Facebook 
de sa seconde épouse, 
Catherine  Audoy. 
Une fois prise en 
compte l’œuvre du 
temps, le André, 
Louis Auzière du 
faire-part de mariage 
et le Jean-Louis 
Auzière dont les 
clichés sont dispo- 
nibles sur Internet 
semblent bien être 
une seule et unique 
personne. 





Jean-Louis Auzière ne peut toutefois pas être le premier 
époux de « Brigitte » puisque sa première épouse n’est autre 
que Susan Spray et qu'aucun divorce n'apparaît en 1990 au 
Who's Who (22° édition). Nous aurait-on présenté la photo 
du mariage entre Susan Spray et Jean-Louis Auzière comme 
une photo du mariage entre « Brigitte » et André Auzière ? 
L'étrange faire-part des Échos du Touquet disponible à la 
BNF serait-il tiré d’un fac-similé falsifié ? 


Si Jean-Louis Auzière n’est pas le premier époux de 
« Brigitte » et qu’il n’est pas apparenté à la famille Trogneux, 
quel est donc son rôle dans cette affaire ? La réponse est peut- 
être à aller chercher du côté de son second mariage, le 21 juin 
2003, avec Catherine Audoy, née le 2 avril 1944 à Bazas 
(Gironde). Sur l’antériorité de leur relation par rapport à ce 
mariage, on trouve un indice dans Je voulais voir la guerre 
(La Martinière, 2000). Le couple figure en effet dans les 
remerciements de cet ouvrage autobiographique d’Isabel 
Ellsen, journaliste à Europe 1 et au JDD, devenue photographe 
de guerre, décédée le 18 octobre 2012 à 53 ans d’une rupture 
d’anévrisme. Avec Christian Courtin-Clarins (cosmétiques 
Clarins, parfums Thierry Mugler, Swarovski, etc.), le couple 
fait partie des rares personnalités remerciées à ne pas se 
rattacher au journalisme et à la production audiovisuelle. 


Peu d'informations sont disponibles au sujet de Catherine 
Audoy (épouse Auzière), Google signalant, comme souvent au 
cours de notre enquête, que « certains résultats peuvent avoir été 
supprimés conformément à la loi européenne sur la protection des 
données ». Est-elle apparentée à la famille Audoy propriétaire 
du Château Cos Labory à Saint-Estèphe et du vignoble voisin, 
le Château Andron-Blanquet ? Quelques recherches montrent 
qu’elle a vécu dans les années 1960 dans la ville-nouvelle de 
Mourenx (Pyrénées-Atlantiques). Mais, originaire de Gironde, 
c'est au bord du bassin d’Arcachon et plus précisément à 
Lège-Cap-Ferret que sa famille a ses attaches. Aux Jacquets, 
réside par exemple son frère, Philippe Audoy, un aquarelliste 
connu localement (cf. Audoy, peintre du Bassin, Sud Ouest, 
13 décembre 2003) ayant notamment inspiré le personnage de 
Mathieu dans Les Yeux de cendre, le roman de Jeanne Faivre 
d’Arcier paru au Cherche Midi en 2006. 


Par leur mère, également dessinatrice, Philippe et Catherine 
Audoy ont une demi-sœur, Isabelle Lamou. Rattachée à la 
droite de conviction, cette dernière a longtemps été conseillère 
municipale de Lège-Cap-Ferret (troisième adjointe, jusqu’en 
2016, chargée des affaires maritimes, du littoral et de 
l’environnement auprès de Michel Sammarcelli). 


Peintre et dessinatrice, Catherine Audoy a vécu et travaillé 
aux États-Unis (trois ans précisait-elle à Ouest France en 
mai 2013) et en Extrême-Orient. Aujourd’hui installée dans 
le Pays d’Auge entre Touques et Honfleur où son époux, 
Jean-Louis Auzière est gérant de la société Tosca, sise 19, rue 
Charrière Saint-Léonard, elle appartient au collectif normand 
Contre-courant, une association d’artistes plasticiens installée 
à Villerville (Calvados) et publie, sur sa page Facebook, 
ses œuvres (cf. Bulletin municipal de Honfleur, juin 2018). 
Spécialiste des portraits, elle peint notamment des visages 
d'enfants dont la ressemblance avec les petits-enfants de 
« Brigitte » est pour le moins troublante, comme si ces derniers 
étaient les modèles... 





du 1“ au 30 septembre 2021 FAITS DOCUMENTS 
ENQUÊTE 






Il va sans dire que nous n’aurions pas 
publié de clichés de ces enfants s’ils 
n’avaient pas été exhibés à la presse, 
en mai 2017, lors de l’investiture de 
celui qui se considère comme leur 
« grand-père »... On remarque que 
dans les commentaires Catherine 
Audoy ironise sur l’appartenance de 
ces petites filles à sa famille, comme 
si le sujet était tabou. 


Audoy-auziere 
La similitude entre le visage de ces Re RTS 
enfants et les dessins de Catherine 
Audoy n’est rien à côté de la ressemblance entre cette dernière 
et Sébastien, Laurence et Tiphaine Auzière, les enfants de 


« Brigitte ». 








Catherine Audoy, celle dont Emmanuel Macron a pris la place ? 


Mettons ici de côté les Auzière, Jean-Louis, André et 
André, Louis puisqu'ils ne sont que des pièces rapportées 
de l’histoire. Gardons Catherine et « Brigitte » qui semblent 
se partager le rôle de mère de Sébastien, de Laurence et de 
Tiphaine. Or, quoi qu’en dise la doxa LGBT, il faut bien un 
papa et une maman pour faire des enfants. Il faudrait donc 
que « Brigitte » ou Catherine Audoy fusse le papa. À moins 
que ce papa ne soit un des personnages fantômes croisés dans 
notre biographie? Jean-Michel Trogneux aurait-il fondé 
une famille avec Catherine Audoy ? Jean-Michel Trogneux 
était-il atteint de ce trouble psychiatrique qu’est la dysphorie 
de genre? Aurait-il eu recours, sur le tard, à une opération 
GRS (Gender Reassignment Surgery) de type MTF (Male- 
to-Female)? Après sa « réassignation de genre », aurait-il 
choisi « Brigitte » comme prénom? « Brigitte » et Jean- 
Michel Trogneux ne sont-ils qu’une seule et même personne ? 
À quel « choix vital » « Brigitte » fait-elle référence dans 
Elle (18 août 2017) ? On peine en effet à croire qu’il s’agisse 
d’un « simple » divorce quand on lit: « Je sais que j’ai fait 
du mal à mes enfants, et c’est la chose que je me reproche 


le plus. Mais je ne pouvais pas ne pas le faire. Il y a des 
moments dans votre vie où vous faites des choix vitaux. Et 


pour moi, ça l’a été. » 


Pourquoi les communicants de l’Élysée ont-ils été incapables 
de fournir une photographie de « Brigitte » enfant? Une 
photographie de « Brigitte » enceinte ? Une photographie de 
« Brigitte » jeune mère de famille avec ses trois enfants ? À 
quelle époque de sa vie correspond la période pendant laquelle 
« Brigitte » a systématiquement caché son cou ? La petite sur 
les genoux de Simone Pujol sur la photo de famille, seul cliché 
connu de Jean-Michel Trogneux, est-elle Christine Haquin, 
la première nièce effacée de la « légende » officielle »? Les 
communicants auraient-ils allumé plusieurs contre-feux 





simultanément et créé sciemment plusieurs zones d’ombre 
dans le storytelling pour se donner le temps de composer et de 
déposer des fac-similés modifiés à la BNF censés accréditer 
la « légende officielle »? Auraient-ils truffé ces fac-similés 
d’incohérences grossières (deux lieux de naissance, messages 
codés, etc.) pour mieux brouiller les pistes et faire reculer 
les curieux ? Pourquoi chaque enfant de « Brigitte » est-il 
né à deux endroits différents selon des actes de naissance 
mentionnés par Geneanet ou à l’état-civil du Courrier picard, 
avec parfois trois lieux de naissance distincts si l’on ajoute le 
Carnet mondain ? 


Les faire-part de naissance de « Brigitte » et de décès de 
Maryvonne Farcy seraient-ils, comme le faire-part du 
mariage, issus de fac-similés modifiés destinés à accréditer 
l’existence d’une Brigitte Trogneux, « enfant du miracle », 
née huit ans après son plus jeune frère, lui-même né treize ans 
après sa sœur aînée ? Quelles sont les attaches des Macron 
avec Honfleur où résident Jean-Louis et Catherine Auzière ? 
Pour quelles raisons s’y rendent-ils au moins une fois par an 
à la Toussaint ? Dans les environs, où David de Rothschild 
a longtemps été maire de Pont-l’Évêque, les Macron ont 
également passé du bon temps dans la villa que Jean-Michel 
Darrois et Bettina Rheims possèdent sur la côte normande 
(cf. Le Point, 8 mai 2017). Pourquoi si diserts sur Le Touquet, 
les journalistes ne s’intéressent-ils jamais aux liens du couple 
avec le Pays d’Auge? A-t-on décalé le divorce entre André 
Auzière et « Brigitte » du tournant des années 2000 à 2006 dans 
la dernière mouture de la « légende officielle » pour casser la 
continuité chronologique avec la vie maritale de Catherine 
Audoy ? Pourquoi, après le « renfort » de Michèle Marchand, 
la communication macronienne a-t-elle tenu à nous montrer des 
photos de « Brigitte » en maillot de bain ? Le sexe du nudiste 
croisé opportunément sur la plage de Biarritz (Paris Match, 
11 août 2016) sur lequel louchait Emmanuel Macron n’était- 
il donc qu'un « plaisant dérivatif » ? Quelle fêlure « Brigitte » 
a-t-elle essayé de camoufler en s’inventant une adolescence 
rebelle et délurée? Pourquoi « Brigitte » rechigne-t-elle à 
s’épancher sur son passé? A-t-elle peur d’en voir ressurgir 
Jean-Michel, ce petit garçon écrasé par les personnalités de son 
père Jean et de son grand frère Jean-Claude ? Ce petit garçon 
chétif, aux attaches fines et au cœur perturbé se sachant exclu 
d'avance de l’enseigne Jean Trogneux, de père en fils? Cet 
adolescent en souffrance auquel on ne fera pas entrer dans le 
crâne que, sans contrefaçon, il n’est qu’un garçon ? 


La création de la « légende officielle » aurait-elle suivi le 
schéma de l’«inversion maligne » de Michel Tournier ? 
Tel l’ Abel Tiffauges du Roi des Aulnes, Jean-Michel aurait- 
il craqué pour le jeune Emmanuel, situé « dans la catégorie 
des enfants d’une surprenante maturité intellectuelle — qui 
paraissent avoir tout lu et tout compris de naissance — en 
contradiction avec un retard physique qui donne un air 
d’ingénuité à tout ce qu’ils disent » ? 


Longtemps sur sa page Facebook (privée), Natacha Rey s’est 
questionnée sur le physique « hors norme » de « Brigitte », sur 
la « largeur de son cou, de ses épaules, sur la longueur de sa 
cage thoracique par rapport au bas du corps si étroit, dépourvu 
de taille. D'où cette silhouette déséquilibrée, cette démarche 
virile, toujours à grandes enjambées, cette façon de s’asseoir 
naturellement les jambes écartées. » 


FAITS DOCUMENTS du 1“ au 30 septembre 2021 
ENQUÊTE 








Après la diffusion de Brigitte 
Macron, un roman fran- 
çais qui révélait incidem- 
ment l'existence physique 
de Jean-Michel Trogneux, 
Natacha Rey a posté, sur la 
même plateforme, cet as- 
semblage plus que troublant 
mettant  côte-à-côte lac- 
tuelle « Brigitte » et « Jean- 
Michel » à l’aube de son adolescence (cf. Page 3). 





Devenue notre correspondante dans le cadre de cette enquête, 
Natacha Rey a contacté, le 22 juin dernier, Catherine Audoy (à 
partir du contact professionnel donné par l’intéressée sur Internet) 
afin de lui présenter les multiples incohérences nichées dans 
les « vertes années » de « Brigitte ». Si la réponse n’est jamais 
venue, le résultat fut immédiat puisque dans la foulée, le 13 juillet 
2021, Natacha Rey a vu débouler la gendarmerie à son domicile. 
Embarquée, elle a été placée en garde-à-vue (sans convocation) 
au prétexte d’une plainte déposée par Catherine Audoy auprès du 
procureur de la République de Lisieux (où Jean-Louis Auzière 
officie comme conciliateur de justice). Notre correspondante a 
été relâchée après cinq heures d’interrogatoire musclé, avec à la 
clef leçon de morale, humiliations et menaces en tout genre. Il 
lui a été demandé la liste des journalistes avec qui elle avait été 
en contact (nous n’étions pas les seuls) et son téléphone a été 
saisi. Natacha Rey avait-elle touché le nerf sensible en exposant 
simplement la similitude physique entre Jean-Michel Trogneux 
et l’actuelle « Première dame » et en démontrant l’impossibilité 
que Jean-Louis Auzière fût le cousin d’un André-Louis Auzière, 
improbable premier époux de « Brigitte » ? 


Précisons ici que la République française donne le droit aux 
transgenres de pouvoir changer leur prénom, leur certificat 
de naissance et de se marier selon leur sexe post-opératoire. 
Ceci expliquerait-il l’impossibilité d’obtenir une copie du 
certificat de naissance de Jean-Michel Trogneux ? Aurait-il été 
définitivement modifié? Dans ce cas se pose la question des 
enfants et du statut de père. Jean-Louis Auzière aurait-il adopté 
les enfants de Jean-Michel Trogneux devenu « Brigitte » ? Une 
fois la question du père adoptif réglée, les auteurs de la « légende 
officielle » se seraient-ils inspirés de ce dernier pour créer de 
toute pièce un double à la fois très similaire (patronyme, date 
de naissance) et très différent (parcours professionnel) pour 
servir un storytelling à la presse ? 


Au premier abord, recher- 
cher le nom du premier 
époux de la «légende 
officielle >» renvoie au 
André-Louis Auzière du 
montage viral «le mari, 
l'épouse et lamant » que 
chacun aura reçu au moins 
une fois sur sa boîte mail ou sur son application de messagerie 
électronique. Tirée d’un montage censé représenter le jeune 
Emmanuel Macron en compagnie de « Brigitte » et d’ André-Louis 
Auzière, cette photographie est la première qui apparaît lorsqu'une 
recherche sur le sujet est effectuée à partir de Google, la com- 
munication présidentielle s’étant bien gardée de faire jouer son 
dispositif de déréférencement sur ce faux André-Louis Auzière. 


André-Louis < 
Auzière 


Banquier 


Date de naissance : 28 février 1951 
Date de décès : décembre 2019 


Épouse : Brigitte Macron (m. 1974-2006) 


Page 12 





Un faux à propos duquel le député Insoumis François Ruffin, 
ancien élève de La Providence, a expliqué qu'il s’agissait bien 
du recadrage fait à la va-vite d’une photographie de groupe des 
professeurs avec un ajout du jeune Emmanuel Macron et une 
légende bidon, le supposé « mari » étant en fait M. Hugo, un 
professeur de français du lycée. Comme pour l’ affaire Mathieu 
Gallet, les Macron ont-ils sciemment alimenté la rumeur sur ce 
faux André-Louis Auzière ? Un faux permettant de discréditer 
à l’avance les sceptiques ef en même temps d'imprimer dans 
l'inconscient collectif l’existence du premier époux fantôme ? 
Dans la même veine, on peut s’interroger sur l’identité des insti- 
gateurs de SecretNews, site parodique lancé parallèlement à En 
Marche !, qui a publié nombre de pastiches sur « Brigitte » dont 
une carte d'identité bidonnée vieillissant l’individu de dix ans. 
Mise en lumière pour ses faux comptes Twitter et ses campagnes 
d’intox dans l’affaire Benalla, la communication présidentielle 
fabrique-t-elle et diffuse-t-elle aussi ces Fake news grossières 
afin de « déminer » les légitimes questions sur le passé de 
« Brigitte » en les ridiculisant a priori? « Brigitte » se moque- 
t-elle du monde quand elle déclare crânement: « Quand je lis 
des choses sur notre couple, j’ai toujours l'impression de lire 
l’histoire de quelqu’un d’autre » ? 


De quoi le couple présidentiel a-t-il peur? FF Emmanuel 
Macron se montre-t-il si procédurier | LES 
avec des plaintes déposés tous 
azimuts contre les journalistes dans la 
foulée de l’élection présidentielle, des 
publications les plus professionnelles 
(La Lettre A pour une brève tirée des 
MacronLeaks) jusqu’à la presse people 
(le paparazzi Thibaut Daliphard pour 
«harcèlement et tentative d’atteinte 
à la vie privée ») en passant par les 
plaintes déposées contre de simples 
internautes et autres mises en demeure 
adressées aux journaux pour que 
soient supprimés des commentaires 
hostiles à la « Présidente » (cf. par 
exemple L'Union, 14 février 2019)? 
Pour avoir rapporté une opération de 
chirurgie esthétique de « Brigitte » en 
juillet 2019, Closer a été condamné à 
10000 euros d’amende, sans toutefois 
que Christophe Barbier qui avait 
ironisé sur le passage de la « première 
dame » sous le bistouri du docteur 
Sydney Ohana (L'Express, 15 août 
2018) ne soit inquiété. 


Avec Michou, ou quand la moumoute s'envole ou quand les traits se 
Quelques photographies gênantes déréférencées d'Internet 


durcissent… 
par la com’ de la « Présidente». 





FAITS & DOCUMENTS 
ENQUÊTE 














du 1“ au 30 septembre 2021 


= 





L'opération « Brigitte » serait-elle une manœuvre s’`inscrivant 
dans le mouvement de l’indifférenciation sexuelle et visant 
à diffuser, de manière subliminale, l’idéologie transgenre 
dans l’opinion publique ? Le fameux « quotient émotionnel » 
dont parlent énigmatiquement les auteurs de Madame la 
Présidente ? Pourquoi la communication présidentielle feint- 
elle de prendre au sérieux la boutade de Karl Lagerfeld sur 
« les plus belles jambes de Paris » (Paris Match, 20 juillet 
2017), comme si, au fond, tout cela n’était qu’une vaste 
plaisanterie teintée du mépris d’une petite caste groupée 
derrière un secret d’autant plus puissant qu’il est exhibé 
crânement aux masses sidérées ; un de ses secrets gardés par 
l’incrédulité publique ? 


Quelle est la vraie nature du « guêpier sentimental » de 
« Brigitte » évoqué par Caroline Derrien et par Candice 
Nedelec qui soulignent qu’ Emmanuel Macron «aime à 
parler “des familles” et non pas de la famille » parce qu'il se 
« reconnaît dans ces tribus différentes, comme peuvent l’ être 
les familles homoparentales notamment » ? Dans Révolution, 
Emmanuel Macron fait-il seulement référence à la simple 
« famille recomposée comme des millions d’autres » décrite 
par Tiphaine Auzière (L'Obs, 5 janvier 2017), quand il écrit : 
« Nous avons, tout au moins je l’espère, construit une famille. 
Un peu à part, certes différente. Mais où la force de ce qui 
nous lie est plus invincible encore » ? Que veulent dire (sans 
doute malgré elles) Nathalie Schuck et Ava Djamshidi 
quand elles écrivent: « Héroïne d’une œuvre qu’elle a en 
partie composée, actrice de la comédie du pouvoir, où elle 
occupe une place à part, perchée sur ses talons vertigineux 
qui la font souffrir, sourire arrimé au visage, elle endosse 
son costume : “Je mets mes stilettos, mes collants, ma robe et 
j entre dans mon rôle, y y suis. Dans ma tête, je suis dans le 


¿Tôle de première dame.” Son rôle favori ? ». 


y Pourquoi l'humoriste Jérôme Commandeur 
imite-il « Brigitte » avec la tessiture de voix 
d'Amanda Lear, chanteuse ayant acquis une 
notoriété mondiale en entretenant savamment 
l’ambiguïté sur sa transsexualité au moyen d’une 
biographie maintes fois remaniée ? Quel malaise le 
dessinateur de presse Xavier Delucq a-t-il ressenti 
quand, dessinant « Brigitte », 1l se fait la réflexion 
sur ce « visage très particulier qu'on retrouve 
très peu de fois. On part sur un nez très particu- 
lier... très aplati, très large, avec des narines qui 
apparaissent pas mal... Ce n’est pas parce que 
c’est une femme qu'il ne faut pas caricaturer les 
traits... comme un homme » (Youtube, 29 janvier 
2020). Pourquoi les mèmes les plus populaires 
qui s’échangent sur les messageries électroniques 
assimilent-ils toujours « Brigitte » à Iggy Pop 
ou à Patrick Juvet, comme si, inconsciemment, 
chacun se demandait: Si c’est un homme ?