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SOMMAIRE
N° 501
>> BRIGITTE AVANT
MACRON (SUITE)
> ANDRÉ (LOUIS) AUZIÈRE
>> SI C'EST UN HOMME 2
8 €
(p.2)
(p.6)
(p.9)
FAITS & DOCUMENTS
LETTRE D'INFORMATIONS CONFIDENTIELLES FONDÉE PAR EMMANUEL RATIER
ENQUÊTE LE MYSTÈRE BRIGITTE MACRON
Du déluge de mensonges et d’incohérences que constituent les « vertes
années » de « Brigitte » et d'Emmanuel Macron émerge un prénom commun
à tous les personnages fantômes de la « légende officielle »: « Jean-
Michel »... Derniers chapitres de notre enquête explosive sur Brigitte Macron.
« Si ce n’est toi, c’est donc ton frère. »
Jean de La Fontaine, Le Loup et l'Agneau,
1668.
« Seuls les plus petits secrets ont besoin
d’être protégés. Les plus gros sont gardés
par l’incrédulité publique. »
Marshall McLuhan, Take
Executive as Dropout, 1972.
Today. The
KKK
Pour illustrer la difficulté à enquêter sur
« la Michelle Obama française » (Clarin,
24 avril 2017), voici quelques extraits de
l'entretien accordé à L’Obs (7 juin 2018)
par Virginie Linhart dans le cadre de la
promotion de son documentaire Brigitte
Macron, un roman français diffusé sur
France 3 le 13 juin 2018.
« L’Obs: C’est difficile d’enquêter sur
Brigitte Macron ?
Virginie Linhart: Oh! Oui...
plus que je l’imaginais.
L’Obs : Sur le fond du sujet ? Sur la forme ?
NL: Sur tout... |...]
L'Obs: Quelle a été votre relation avec
votre “sujet” ?
VL: Mon producteur [NDA : Georges-Marc
Benamoul] avait prévenu l’Élysée. Dès que
j ai commencé à prendre des contacts, j’ai
été “convoquée” — c’est le terme — par
Pierre-Olivier Costa [directeur de cabinet
de « Brigitte »] et par Tristan Bromet [chef
de cabinet de « Brigitte »]. Et là, durant
une heure, j’ai eu l’impression de repasser
le grand oral de Sciences-Po. L’entretien
était très cordial mais j’ai été passée à la
question: Qu'est-ce que je veux montrer ?
Beaucoup
A quoi je m'intéresse exactement? Qui
vais-je interviewer ? [...]
L'Obs : Et?
VL: [...] J'aurais aimé filmer des séquences
à l'Élysée, lors de ses voyages, j'ai
dressé une liste de gens que je souhaitais
rencontrer, je n'ai rien eu de tout cela.
Les interviewés, en dehors de ses anciens
élèves, avaient tous l’aval de l'Élysée et
faisaient très attention à leurs propos.
L'Obs : Ne pas avoir pu interviewer Brigitte
Macron, au final, c’est un handicap ?
VL: La chape de plomb est telle, à
l'Élysée, qu’elle n’aurait rien dit et j’aurais
été obligée d'inclure l’entretien dans le
documentaire. Donc son refus m’a donné
une plus grande liberté.
L’Obs: Le résultat ressemble-t-il à ce que
vous visiez ? Ou vous laisse-t-1l frustrée ?
VL: Frustrée, non, car j'ai réalisé ce que
je pouvais avec ce dont je disposais. J’ai
l’habitude de travailler sur archives. Or
pour obtenir celles d’En Marche! durant
la campagne — meetings, visites, etc. —,
il fallait expliquer pourquoi, certifier que
j'avais l’aval de l'Élysée. Un enfer! Je
les ai attendues très longtemps. On atteint
un niveau de contrôle, de vérification —
comment dire ? — assez époustouflant. [...]
C’est un portrait incarné de 90 minutes.
Pour le nourrir, j avais besoin de photos
de Brigitte Macron jeune, des enfants
petits... qui montrent un itinéraire et nous
sortent de celles tamponnées par l’agence
Bestimage. [...]
L'Obs : Qu'est-ce qui ne sort pas ?
VL: Tout ce qui concerne sa vie d’avant.
C’est le black-out total. »
Brigitte avant Macron (suite)
Combien d’enfants les Trogneux ont-ils eu? Six, selon la plupart
des sources ; cinq selon l’ultra-contrôlée page « Famille Trogneux »
sur Wikipédia. Alors que les prénoms d’ Annie et de Maryvonne
n'ont été révélés que tardivement, le flou demeure au sujet des
nièces de « Brigitte ». Non-identifiée, l’une d’elles serait morte,
selon les dires de « Brigitte », quand elle avait six ans, tandis que
Christine Boulogne (épouse Haquin), la fille aînée d’ Annie, n’a
jamais été intégrée à une « légende officielle » qui en a pourtant fait
des tonnes sur les « imbroglios intergénérationnels », justifiant que
« pour Brigitte, le critère de l’âge n’a aucun sens » (Les Macron
du Touquet-Élysée-Plage, Seuil, 2020). En évoquant « Martine et
Nathalie, ses nièces », Sylvie Bommel a expliqué qu’« à cinq ans,
la voici déjà tante » (JI venait d’avoir 17 ans, JCLattès, 2019). Or,
la naissance de Christine Boulogne, le 26 mars 1957, remonterait
en fait à la troisième année d’une « Brigitte Trogneux » née le
13 avril 1953. Pourquoi cette nièce a-t-elle été rayée de la biogra-
phie officielle ? Pourquoi l’identité de sa mère, Annie Boulogne,
l’aînée de la fratrie, a-t-elle été cachée dans un premier temps ?
Après Annie, Jean-Claude et Maryvonne, poursuivons notre tour
d'horizon de la famille Trogneux.
Monique
Monique Trogneux, née le 7 août 1940 à Amiens, a épousé
Jean-Claude Gueudet, issu, comme Gérard Boulogne,
du réseau paternel du Rotary Club d’Amiens. Picard, Jean-
Claude Gueudet dirige le deuxième distributeur automobile
de France avec 158 concessions. Entreprise amiénoise, le
groupe Gueudet réalisait 1,2 milliard d'euros de chiffre
d’affaires en 2016, la famille figurant à la 395° position du
classement des plus grandes fortunes professionnelles de
France établi par le magazine Challenges avec 200 millions
d'euros. Nouveaux riches, les frères Gueudet, garagistes de
père en fils depuis 1880, ont saisi la chance de leur vie quand
le père de Jean-Claude, Robert Gueudet, a signé en 1920 un
contrat de distribution avec Louis Renault, devenant bientôt
le principal concessionnaire de la marque au losange.
Patrick Gueudet, le frère cadet de Jean-Claude Gueudet, a
notamment été marié avec Florence Hersant-Boneat (1948-
2013), belle-fille de Robert Hersant, ancienne directrice des
relations publiques du Figaro Magazine (1978-88) puis du
groupe Le Figaro (1988-2004). Issu d’un précédent mariage,
son fils Édouard Gueudet, installé à Genève, fut vice-
président de la banque Hottinger & Cie et dirige actuellement le
développement de CISA Trust Company, une société installant
des trusts (instrument d’évasion fiscale) dans les îles Vierges
britanniques pour une richissime clientèle internationale.
Membre de |’ Automobile club de France (ACF), du Travellers
Paris, du Polo de Paris et du Service hospitalier de l’Ordre de
Malte en Suisse (SHOMS), il a notamment relancé, en 2014,
l’édition suisse du Who's Who (700 entrées).
Organisatrice de la Coupe du Président au Golf Club d’ Amiens
à Querrieu, Monique Gueudet est administratrice de Gueudet
Frères. Son fils, Cyril Gueudet, né le 24 novembre 1966 à
Amiens, est directeur général de Gueudet Sarva et de Palais de
ľ Automobile Abbeville. Jean-Claude et Monique Gueudet ont
deux autres enfants: Anne-Catherine Gueudet et Arnaud
Gueudet, né le 13 décembre 1972 à Amiens qui a également
intégré le Groupe Gueudet.
du 1“ au 30 septembre 2021 FAIT S & DOCUMENTS
ENQUÊTE
Jean-Michel
Jean-Michel Trogneux fut très longtemps dissimulé et reste
très largement un mystère, un personnage « fantôme ». Son
existence fut d’abord cantonnée à un document émanent d’une
société de la famille Trogneux, le procès-verbal de l’assemblée
générale extraordinaire de la Société d’exploitation des
établissements Arrasse organisée le 25 mai 2007.
Là, un Jean-Michel Trogneux émarge comme actionnaire
et scrutateur aux côtés de son neveu Jean-Alexandre
Trogneux (directeur général) et de son frère, Jean-Claude
Trogneux (président du conseil d'administration). Les statuts
de cette société anonyme (SA) y sont modifiés pour en faire
une société par actions simplifiée (SAS), un changement qui
s’inscrit dans un mouvement général au niveau statutaire pour
les entreprises de ce type en France. Donc rien d’anormal.
SOCIETE D'EXPLOITATION DES ETABLISSEMENTS ARRASSE
SOCIETE ANONYME AU CAPITAL DE 152.449,02 EUROS
Siège social : 14 rue des Vi ux 80000 - AMIENS
ergea
N° 721 720 779 RCS AMIENS
PROCES VERBAL DES DELIBERATIONS
DE L’ASSEMBLEE GENERALE EXTRAORDINAIRE
DU 25 MAI 2007
» L'assemblée est présidée par Monsieur Jean-Claude TROGNEUX, agissant en
~ qualité de Président du Conseil d'Administration.
Monsieur Jean-Michel TROGNEUX et Monsieur Jean-Alexandre TROGNEUX, les
deux actionnaires représentant tant par eux-mêmes que comme mandataires le plus
“ grand nombre de voix et acceptant cette fonction, sont appelés comme scrutateurs.
Mais quand cette modification est déposée au greffe du
tribunal de commerce d’Amiens, le 17 octobre 2007, soit
trois jours avant le mariage entre « Brigitte » et Emmanuel
Macron, Jean-Michel Trogneux a disparu des statuts. Il
ne réapparaîtra plus jamais. Rappelons ici, que selon sa
biographie officielle, « Brigitte » est restée actionnaire de la
société familiale jusqu’en 2007... comme « Jean-Michel ».
Une de nos correspondantes, Natacha Rey, dont nous révélons
l'identité à des fins de protection car elle a été menacée pour
avoir effectué ces recherches, a demandé pendant des mois, en
vain, l’acte de naissance de Jean-Michel Trogneux.
Suite à votre demande du 24 mars 2021, nous regrettons de ne voir vous adresser votre extrait sans
filiation concernant l'acte de naissance de Jean-Michel TROGNEUX.
Cet acte ne se trouvant pas en notre possession.
Nous vous invitons à vous mettre en rapport avec la M
détient cet acte.
Le 29 septembre 2017,
dans la foulée de l’élection
d Emmanuel Macron, cette
société sera rebaptisée SAS
Les spécialités picardes et
déplacée au 1, rue Delambre,
adresse du fief des Trogneux.
L'ancienne _ domiciliation,
le 14, rue des Vergeaux à
Amiens, où est sis L’Atelier Jean Trogneux, est indiquée dans
les annuaires en ligne comme étant l’adresse de Jean-Michel
Trogneux. Mais comme à ses deux autres adresses, rue Dragon
à Bastia et rue Sautel à Paris (l’adresse n’existe même pas...),
aucun témoin ne l’y a vu et les lignes téléphoniques semblent
désespérément mortes.
Vois à votez demme de 24 mam 30 x opus de na
. POR EE vnn sitiat votre eatae asse
(imen omera Pcie de usisennor de Jes- \ fiche) TROGNELX
Ds et Mons À von mater an appar yank Ia Mairie Ai mines de has Ale OGNINA qui
« Né vers 1944 » selon Geneanet, un Jean-Michel Trogneux
scolarisé à La Providence est inscrit sur le site Trombi comme
étant né le 11 février 1945, une date confirmée par l’état-civil
d'Amiens du Courrier Picard. C’est en 2018 qu’apparaît le
seul cliché connu de Jean-Michel Trogneux, une photo de la
famille Trogneux diffusée en illustration (donc non légendée),
le 13 juin 2018 sur France 3 dans le documentaire Brigitte
Macron, un roman français. On peut logiquement déduire
que Jean-Michel Trogneux est le petit garçon,
le premier en partant de la gauche.
Quand est diffusé pour la première fois ce cliché, Jean-
Michel Trogneux est toujours vivant puisqu'il figure encore
sur le faire-part de décès de son grand-frère Jean-Claude
Trogneux cinq mois plus tard. En mai 2019, les archives
du Courrier picard et les faire-part de naissance de Brigitte
Trogneux (cf. F&D 500) et de décès de Maryvonne Farcy
sont exhumés par Sylvie Bommel et viennent confirmer son
existence. Était-ce pour cacher l’existence de Jean-Michel que
« Brigitte » avait menti sur la date du décès de Maryvonne
dans son entretien à Elle en août 2017?
Sylvie Bommel est la première (et la seule) à avoir
incorporé, en 2019, Jean-Michel Trogneux au storytelling de
« Brigitte » : « Oui, quand, au printemps 1994, ils comprennent
qu’ Emmanuel est épris de sa professeure de théâtre, [...] le
frère aîné de Brigitte, Jean-Michel Trogneux, passe un savon à
sa sœur sur le mode : “Tu dois cesser cette relation, tu ne peux
pas te comporter comme cela” » (cité par Le Figaro, 8 mai
2019). Bizarrement, ce témoignage ne figure pas dans Jl venait
d’avoir 17 ans, la biographie qu’elle vient pourtant de publier.
En tout et pour tout, le nom de Jean-Michel Trogneux y apparaît
deux fois. La première, quand Bommel recopie le faire-part de
naissance de « Brigitte » et une seconde fois quand elle évoque
l’acte du premier mariage de « Brigitte », mariage dont Jean-
Michel aurait été le témoin aux côtés de son frère Jean-Claude
(nous reviendrons sur ce mariage).
On ne trouve ni trace de mariage, ni d’adresse de Jean-Michel
Trogneux hormis dans le Bulletin officiel des annonces civiles
et commerciales du 12 juin 1973 où un « Jean-Michel, Henri
Trogneux » se porte acquéreur de la bijouterie Gallice sise 25,
rue des Boucheries à Toulon (Var), adresse qui lui tient lieu de
domiciliation. Par ailleurs, dans son édition du 9 mai 2019 (soit
une semaine après la sortie du livre de Sylvie Bommel), le jour-
nal allemand Die Rheinpfalz, principal quotidien du Palatinat
rhénan, a consacré un article sur le passage de Jean-Michel
FAITS DOCUMENTS du 1“ au 30 septembre 2021
ENQUÊTE
Trogneux dans la région. Un certain Roland Weich nous
apprend que, dans les années 1960, Jean-Michel Trogneux a été
sous-officier à la caserne du 10° régiment du génie au « Quartier
Martin » de Spire (fermée en 1986), jouant parallèlement au
hockey sur gazon dans l’équipe du Blau-Weiss Speyer pendant
la saison 1967-1968: « Dans une lettre à Franz-Joachim
Bechmann, son ancien coéquipier du club, l’ancien joueur de
hockey bleu et blanc Roland Weich [...] rappelle le séjour de ce
descendant du fondateur de la dynastie du chocolat Trogneux
d'Amiens dans le nord de la France. La lettre précise: “J'étais
ami avec Jean-Michel. Un jour, il m’a invité chez ses parents à
Amiens en Picardie. J'ai fait la connaissance de toute la famille
avec leurs six enfants, dont Brigitte Marie-Claude, dite Bibi.
À table, elle s’asseyait toujours face à moi.” » L'absence de
renseignements plus précis sur Jean-Michel Trogneux ainsi que
la mention du deuxième prénom et du surnom de « Brigitte »,
rendent cette description pour le moins insolite...
Jean-Michel Trogneux, celui dont le nom a disparu de
la saga familiale.….
Truchtersheim
Un des épisodes de la vie de Brigitte avant Macron sur lequel a
le plus insisté ce que Le Monde appelle la « légende officielle »
est le passage de « Brigitte » en Alsace. Mais (là encore...)
l’histoire fut écrite puis réécrite. La première fois que l’on
entendit parler de l’Alsace fut le 8 mai 2017 au travers de
deux publications locales. La première, France 3 Grand Est,
rapportait avoir retrouvé un tract d’une campagne électorale
à Truchtersheim où « Brigitte » avait figuré en tête d’une liste
d'opposition aux élections municipales du 12 mars 1989. Dans
le même temps, L'Alsace révélait que « Brigitte a vécu au
moins à deux reprises en Alsace. Le premier épisode date du
milieu des années 1970: elle suit alors son premier mari, le
banquier André-Louis Auzière qui est un temps en poste à
Strasbourg. On ly retrouve ensuite au milieu des années 1980.
Elle a entre-temps passé un CAPES de Lettres. Elle enseigne
au collège de Truchtersheim — commune où elle habite avec ses
enfants, qui y sont scolarisés — puis à l’établissement protestant
Lucie-Berger à Strasbourg. Elle sera d’ailleurs candidate
(malheureuse) aux municipales en 1989 à Truchtersheim. Elle
revient à Amiens, sa ville natale, en 1991. »
Passons sur la Fake news du CAPES pour préciser tout de suite que
lorsque l’épisode fut narré (avec à la clef ses témoins accrédités)
dans sa version définitive, d’abord dans Society (26 mai 2017)
puis dans Brigitte Macron. L'Affranchie, « Brigitte » avait cette
fois vécu à Truchtersheim entre 1986 et 1991 et s’était recyclée
dans l’enseignement au lycée Lucie-Berger de Strasbourg. On
n’entendit plus jamais parler du premier séjour dans les années
1970, ni du collège de Truchtersheim.
Dans ce sous-tiroir de la « légende officielle », tout semble avoir
été scénarisé pour banaliser le futur détournement de mineur.
Ici le témoignage balisé est produit par le « fils de Simone Uhl,
l’une de ses amies de Truchtersheim : le jeune Renaud s’est en
effet lié avec Sébastien et Laurence Auzière, mais il est aussi
très intéressé par la conversation de leur mère. .. “Il devait avoir
dans les douze ans et il était subjugué par elle. Vous savez, elle
est jolie” » (rapporté par Maëlle Brun).
Même témoignage chez Sylvie Bommel avec ce « fils d’une
voisine [qui] la vénère depuis qu’elle lui a demandé de la
tutoyer, faveur qu'aucun adulte étranger à sa famille ne lui
avait encore accordée. “Il était un peu amoureux d’elle, je
crois”, raconte la maman que je soupçonne d’imaginer son
fils à l'Élysée. [...] En 1989, Claude [Bronn] aujourd’hui
décédé, décide de briguer la mairie, détenue par la droite. Il
monte une liste sans étiquette afin, dit-il, d'apporter du sang
neuf dans le conseil municipal, majoritairement composé
d’autochtones. [...] Le médecin a besoin de quatorze
candidats pour composer sa liste. Il propose à sa nouvelle amie
d’en être. Quant à la réaction de Brigitte, les avis divergent
[NDA: comme toujours]. “Elle était enthousiaste, elle se
voyait déjà maire adjoint, elle émettait des tas de propositions
pour les jeunes, par exemple, elle voulait créer un skatepark”,
affirment les uns. “[...] D’une manière générale, elle ne
s’intéressait pas du tout à la politique”, répliquent les autres »
(Il venait d’avoir 17 ans). Et en même temps...
En plus d’être saugrenue, cette histoire de skatepark sonne
faux, de par les racines et les origines sociales de « Brigitte »
d’abord, mais aussi parce que ce type de structure n’existe
alors en France qu’à Lège-Cap-Ferret d’où ce sport, venu
de Californie, ne prendra son véritable essor en France qu’à
partir de 1991, année de la venue de Tony Hawk en Gironde.
Or, la « légende officielle » de « Brigitte » ne mentionne
aucun lien avec la Californie avant 2014 et aucun lien avec
Lège-Cap-Ferret. À moins que ce lien n’ait été caché...
Aussi extravagant qu’improbable - une candidature dans un
petit village alsacien où l’on vient d’arriver et où l’on n’a
pas vocation à rester ? -, cet épisode pourrait faire l’objet
d’une enquête plus approfondie. Tous renseignements
complémentaires seraient les bienvenus. En attendant, nous
avons examiné le matériel de campagne électoral présenté
en mai2017 par France 3 Grand Est, un «document
qui dormait, bien rangé dans les tiroirs d’une famille de
Truchtersheim et qui fait désormais figure de collector [sic]. »
Nous avons passé le document au logiciel de restauration de
photographies proposé par le site d’archives généalogiques
israélien MyHeritage. Le moins que l’on puisse dire, c’est
que le résultat est étonnant...
du 1% au 30 septembre 2021 FAITS DOCUMENTS
ENQUÊTE
Les enfants de « Brigitte »
Ce qui surprend dans la « légende officielle », c’est la violence
non dite qu’elle contient en substance, avec ce ménage brisé,
ces trois enfants prenant peu ou prou le parti du très jeune
amant et de leur mère contre ce père qui finit par mourir
dans la solitude la plus complète. Les enfants de « Brigitte »
qu’Emmanuel ne cesse de citer publiquement, non seulement
dans Révolution mais aussi lors de son discours de mariage
le 20 octobre 2007: « Je voudrais remercier les enfants de
Brigitte, grâce à eux, ça a eu la force d’une évidence. Je
voudrais vous remercier de nous avoir acceptés, de nous avoir
aimés comme nous étions. Quelque chose de pas tout à fait
commun, un couple pas tout à fait normal même si je n’aime
pas cet adjectif, mais un couple qui existe. » Cette description
du couple ne sonne pas comme se référant simplement à une
différence d’âge, ni même à un détournement de mineur.
Comme s’il y avait autre chose... Cette impression est
confirmée à la lecture de Révolution avec la description
du mariage, « consécration officielle d’un amour d’abord
clandestin, souvent caché, incompris de beaucoup avant de
s'imposer à eux. »
Sébastien
Après avoir longtemps censuré son profil, Geneanet
mentionne aujourd’hui l’acte de naissance d’un Sébastien
Auzière, né le lundi 1‘ septembre 1975 à Amiens. Mais
dans les archives du Courrier picard (3 septembre 1977),
on trouve un Sébastien Auzière né à Issy-les-Moulineaux
(Hauts-de-Seine). De son cursus, il est rapporté qu'il a
étudié à l’École nationale de la statistique et de l’analyse de
l'information (ENSAI) (diplômé en 1999) où il rencontre
Christelle Lorenzato, épousée le 6 octobre 2001 au Touquet
(trois enfants, Nicolas, Camille et Paul). Haut cadre chez
Sanofi, la Big Pharma dirigée par Serge Weinberg, cette
dernière y officie, selon la terminologie en vigueur, comme
Deputy Global Head biostatistique oncologie. Après avoir
suivi des études de marketing à l’Institut français de la mode
(2000-2007), Sébastien Auzière a rejoint Kantar Health,
un groupe d’études des marchés spécialisé dans l’industrie
pharmaceutique dont il est senior vice-président pour la
France. Présenté comme responsable des réseaux sociaux
du mouvement En Marche! en 2017, il restera relativement
discret pendant la campagne avant d’apparaître publiquement
à partir du grand meeting de Bercy. |
Laurence
Acte de naissance à l’appui, Geneanet présente une
Laurence Christine Alexandra Auzière, née le 26 avril
1977 à Amiens. Mais dans les archives du Courrier picard
(28 avril), on trouve à l’état-civil une Laurence Auzière née
à Croix (Nord), lieu où résidait alors « Brigitte » selon la
« légende officielle ». Dans le faire-part de naissance publié
le même jour dans le Courrier picard, Laurence Auzière est
née, cette fois, à la clinique Sainte-Thérèse à Paris X VIF.
Sylvie Bommel, qui a consulté les mêmes archives que nous,
a jugé préférable de ne pas relever ces incohérences flagrantes
(cf. Un étrange faire-part). Contemporaine d’ Emmanuel
Macron, Laurence Auzière est celle qui a assumé dans la
légende l’élément de langage « finchelsteinien » du « fou
qui sait tout sur tout », passant pour avoir été membre de la
troupe de théâtre par laquelle se sont rencontrés « Brigitte »
et son beau-père (cf. Les Macron). Cardiologue à Vincennes,
elle a épousé, le 18 juin 2005 à Toulouse (Haute-Garonne),
Guillaume Jourdan, radiologue (trois enfants, Emma,
Thomas et Alice). Le couple est aujourd’hui en instance de
divorce. Discrète, elle s’est affichée publiquement lors du
meeting de Bercy du 17 avril 2017 puis au soir du premier
tour porte de Versailles et lors de la cérémonie d’investiture.
Ouverte, sa liste d’amis sur Facebook (78 membres, pour
l’essentiel rattachés à sa famille, avec la présence notable du
paparazzo Sébastien Valiela) suggère qu’elle joue un rôle
de pivot entre les équipes de communication et les différents
membres du clan familial.
Tiphaine
Tiphaine Monique Marie Auzière, née le 30 janvier 1984 à
Amiens (selon l’acte de naissance mentionné par Geneanet) et
à Croix dans le Nord (selon les archives du Courrier picard à
la BNF), avait 11 ans lorsque « Brigitte » a connu Emmanuel
Macron. Celle dont la ressemblance avec « Brigitte » est
frappante partagerait avec Jean-Michel Trogneux la pratique
du hockey sur gazon selon les portraits qui lui sont consacrés.
Tandis que ses aînés restaient relativement en retrait, Tiphaine
Auzière s’est très tôt et pleinement engagée aux côtés de son
beau-père, montant un comité de soutien à Saint-Josse (Pas-
de-Calaiïs) où elle s’est installée avec Antoine Choteau, né le
9 mai 1979 à Croix (Nord), gastro-entérologue et hépatologue,
avec qui elle a contracté un PACS le 3 février 2010 à
Lille (deux enfants, Élise et Aurèle). Étrange personnage,
aujourd’hui visé par une plainte pour « injure » déposée par
le maire LR du Touquet Daniel Fasquelle, que cet Antoine
Choteau qui utilise Twitter quasi exclusivement pour relayer
le paparazzo Sébastien Valiela, un des principaux hommes de
main de Michèle Marchand, la papesse de la presse people
au service du couple présidentiel.
Passée par l’Université Paris I-Panthéon Sorbonne, juriste,
défenseur syndical à la CFDT, Tiphaine Auzière a quitté le
cabinet Opal’ Juris du Pas-de-Calais et s’est mise en retrait
du barreau de Boulogne-sur-Mer où elle avait prêté serment
en 2009 pour ouvrir une permanence d’'En Marche! au
Touquet, puis devenir secrétaire de la section locale du parti
présidentiel. Signe de l’intérêt qui lui est porté en haut lieu,
Henri de Castries, l’ancien patron d’ AXA et président du
comité de sélection du Groupe Bilderberg, est venu la soutenir
lors des élections législatives de 2017 alors qu’elle n’était que
la suppléante de Thibaut Guilluy dans la 4° circonscription
du Pas-de-Calais (battu par Daniel Fasquelle). Elle est
montée au créneau pour défendre « Brigitte », moquée pour
son physique par le président brésilien Jair Bolsonaro et
a participé à l’opération de communication destinée à faire
accepter aux Français les mesures Covid-19 (Europe 1,
16 octobre 2020). A l'international, The Times et le Daily
Mail ont couvert sa reconversion dans l’enseignement avec
le lancement du lycée Autrement très largement médiatisé
en France (cf. Point de Vue, 19 août 2020), bien que
l’expérience ait tourné court puisqu'elle quittera ses fonctions
à la présidence de l’association chapeautant ce lycée privé
FAITS DOCUMENTS du 1“ au 30 septembre 2021
ENQUÊTE
Cet avis tient lieu d'invitation. = M
50, r. Dentert-Rochereau, Amiens È
Sébastien a cikai
nonger la npionanse de sa pema
Ruè Giorlette, 1 bls
Christophe, ignaucourt ; AUZIERE
urence, ix (Nord), résidence
= Flandre », rue Holden, 91.
en avril 2021. On retrouve l’aussi pesante que sordide
atmosphère propre aux Macron dans le lycée Autrement au
sein duquel Tiphaine Auzière s’était associée à Christophe
Cadet, rencontré durant sa scolarité à l’Institution Saint-Jean
à Douai, un agrégé d’histoire décrit comme « homosexuel
assumé, vivant toujours avec sa mère», organisant des
« bringues d’enfer », l’occasion pour lui de « danser avec les
élèves ». Ont été évoquées « les polémiques sur son style,
sa proximité avec certains garçons, cette tendance à souvent
parler d’homosexualité — en 2003, il a réuni ses troupes dans
la chapelle pour les faire gamberger sur le sujet ». Finalement
renvoyé de l’Institution Saint-Jean, Christophe Cadet fut
également renvoyé en 2019 de la prépa privée Intégrale, à
la suite de « nouveaux bruits de couloir »...Paru dans Paris
Match (9 octobre 2020), ce portrait de Tiphaine Auzière
servait aussi (et surtout) à débarrasser la « légende officielle »
d’un fantôme gênant, un certain André-Louis Auzière...
du 17 au 30 septembre 2021 FAITS DOCUMENTS
ENQUÊTE
André (-Louis) Auzière
Dans Madame la Présidente, \ ouvrage que Nathalie Schuck et
Ava Djamshidi ont consacré exclusivement à « Brigitte », le
passage relatif au premier époux est minuscule : « C’est pour lui
[Emmanuel Macron] qu’elle a pris tous les risques, renonçant
à la voie tracée sur le chemin d’une vie paisible : à 21 ans, les
noces avec André-Louis Auzière, de deux ans son aîné, au
Touquet. C’était en 1974, la même année que le mariage des
parents d’Emmanuel Macron. Elle rêve d’avoir des enfants et,
un an plus tard, Sébastien voit le jour, puis Laurence deux ans
après — la même année que le président — et Tiphaine, enfin,
l’année suivante [NDA : faux]. Son premier mari est cadre de
banque au Crédit du Nord à Lille, puis directeur de la Banque
française du commerce extérieur à Strasbourg. À ses côtés, elle
mène une vie confortable à Truchtersheim d’abord, dans le
Bas-Rhin, à Amiens ensuite. » Après son mariage, « Brigitte »
aurait brièvement été représentante pour Renault à Paris, avant
de se faire embaucher en 1982 comme attachée de presse de
la Chambre de commerce du Nord-Pas-de-Calais, puis de
bifurquer vers l’enseignement.
En 2017, dans Un Jeune homme si parfait, Anne Fulda
s’étonnait que « Brigitte » « évoque peu André-Louis Auzière,
son ex-mari banquier. Par pudeur, par discrétion? Parce
qu'il y a des choses qu’elle ne veut pas, ne peut pas dire ? »
La même année, le site de Capital résumait l’impression
générale: « Un véritable fantôme. Pas une photo de lui sur la
Toile. Pas une image dans les épais catalogues des agences de
presse. Pas une ligne ou presque sur son parcours de banquier
dans les biographies. Mais qu’est-il donc arrivé à l’ex-mari
de Brigitte Macron ? “Mon père va très bien mais il souhaite
rester dans l’anonymat le plus complet”, explique Tiphaine
Auzière. Ouste, les curieux ! »
D'abord, ce mariage à 21 ans avec un austère cadre de banque
colle assez peu avec les aspirations de la « Brigitte », jeune et
jolie, fille de la bonne bourgeoisie provinciale, happée par Mai
68, rebelle et délurée. En admettant qu’elle soit restée dans le
rang, ce mariage ne colle pas non plus avec son milieu social
d’origine (voir les mariages de son frère et de ses trois sœurs).
D'ailleurs, les biographes officiels reconnaissent tous en
substance cette incohérence: « Elle a l’embarras du choix
parmi les fils de grandes familles locales. [...] Dans son
entourage, on s’attend donc à la voir suivre ce schéma. Elle a
du succès et côtoie depuis toujours les beaux partis de la ville.
[...] Mais elle rêve d’autres horizons que ceux de la bourgeoisie
du cru. Et elle a envie de voir plus loin qu’ Amiens » (Brigitte
Macron. L’Affranchie); « Brigitte attend une autre vie. Un
prince charmant plus exotique » (Les Macron du Touquet-
Élysée-Plage).
On sent ainsi une certaine déception chez Maëlle Brun quand
vient la description de cette liaison qui s’est nouée au Touquet
(« le dépaysement n’est pas extravagant »), avec cet homme
à propos duquel le peu d'informations confère, tout au plus,
« une petite aura de mystère ». Après avoir tenté la « légère
émancipation sans rupture avec son milieu », Maëlle Brun se
résout à l’hypothèse d’une « façon de rentrer dans le rang sans
s’en rendre compte » pour former « un couple uni bien que
peu assorti, selon les amis d’alors que nous avons interrogés ».
Par la suite, les récits de la vie du couple semblent écrits pour
coller à la classe moyenne salariée des années 1970 et 1980 la
plus ordinaire et la plus fade, milieu social auquel « Brigitte »
n’a pourtant jamais appartenu : « “Bibi”, surnom donné par les
siens, veut d’abord fonder une famille, sensible de surcroît à
la petite enfance [sic]. Avant de revenir à Amiens, les Auzière
vivent à Lille puis à Strasbourg. Lui est nommé là-bas à la -
direction de la Banque française du commerce extérieur,
absorbée plus tard par le Crédit national » (Les Macron).
Dans la foulée de l'élection d’Emmanuel Macron, dans
les rédactions parisiennes, beaucoup se mirent en quête de
raconter l’histoire d’ André-Louis Auzière, ce premier mari
« fantôme ». Mais plus les mois et les années passaient, plus
restait désespérément introuvable le cocu de l’histoire, ce
père de famille qui s’était fait « piquer » son épouse (et ses
enfants) par un adolescent. En outre, face aux pressions de
l'Élysée, nombre de journalistes renonçaient à rechercher
« l’homme effacé ». Jusqu'à ce que, le 8 octobre 2020,
une communication parue dans Paris Match annonce
officiellement son décès. Désespérément vide, le dossier était
donc refermé. Et le mystère ne serait jamais résolu...
La journaliste qui a le plus enquêté sur André-Louis Auzière
est incontestablement Sylvie Bommel. Chargée de coucher la
« légende officielle » dans son article fleuve Et Brigitte créa
Macron paru dans Pop Story en mai 2016, elle écrivait qu'après
l’arrivée d’ Emmanuel dans la vie de « Brigitte », «on ne le
revit pas à Amiens, on le supposa parti à Paris, mais en vérité
personne n’en savait rien. Anéanti, effacé. Comme s’il n’avait
pas existé. Au point de ne pas vouloir croiser son ex-belle-famille
à l’enterrement de sa mère ». Elle se lancera malgré tout à sa
recherche, un jeu de piste qui constituera l’essentiel d’ M venait
d’avoir 17 ans, sa seconde enquête parue en 2019. En vain...
En introduction, Bommel annonce sa démarche, expliquant que
« la version officielle de sa rencontre avec le lycéen Emmanuel,
l’ancienne professeure l’a déjà livrée. Sa communication est
strictement encadrée, je n’aurais rien gagné à la questionner ».
Se présentant comme « bienveillante mais obstinée », préférant
le « rôle de détective à celui de confidente », son récit fait le
même effet que celui d'Hervé Algalarrondo, celui d’une
journaliste qui n’a pas choisi le bon angle et qui passe toute son
enquête à essayer de poursuivre une route qui se révèle, de toute
évidence, être une impasse. Mais, avant même de commencer
son enquête, Sylvie Bommel ne maîtrise pas son dossier alors
qu’elle a pourtant consacré un long portrait à « Brigitte » en
2016. Prenons un extrait: « Fin 2014, un article dressant le
portrait du ministre de l'Économie dévoile pour la première
fois le prénom et l’âge de son épouse mais elle n’a pas encore
de visage [...] Un dîner donné par le patron d’Emmanuel,
François [Hollande] en l’honneur du roi d’Espagne me permet
enfin de découvrir, en juin 2015, la silhouette de la dame ».
Or 1- L'article auquel Sylvie Bommel fait référence,
Emmanuel Macron, l'envol d’un libéral de gauche (Le Monde,
28 août 2014) est loin d’être le premier à révéler le prénom
de « Brigitte » puisque dans son édition du 17 mai 2012, Le
Courrier picard a donné son identité en faisant parler son
frère, un certain « Jean Trogneux » (sans doute s’agissait-
il de Jean-Claude ?). C’est pourquoi l’information figurait
dans le n° 290 de Faits & Documents paru en novembre 2012.
ENQ
2- Le dîner donné le 2 juin
2015 en l’honneur du roi
d'Espagne est certes sa
première sortie officielle
mais son visage est déjà
bien connu puisqu'elle
a fait la couverture de
Closer (5 septembre 2014),
de VSD (5mars 2015) Fa ie
et s’est montrée dans f Te
L'Express (22 octobre ENERON |
2014), des publications ne
pouvant être qualifiées de
« confidentielles ». Sylvie
Bommel a-t-elle préféré
oublier ces premières photos datées du mois d’août 2014,
époque où « Brigitte » n’avait pas encore « les plus belles
jambes de Paris » ?
Sous prétexte de « juste distance avec mes héros [sic] »,
la journaliste n’aurait-elle en fait que demander à croire et
à sourcer « coûte que coûte » la geste macronienne? Ou
aurait-elle fait machine arrière après avoir compris quelque
chose qu'il valait mieux ne pas comprendre ? On peut aussi
s'interroger sur sa complaisance au sujet du détournement
de mineur opéré par « Brigitte » sur Emmanuel ». Comme
son nom l'indique, Sauvegarde adolescence à Paris,
l’association de protection de l’enfance dont Sylvie Bommel
est administratrice, n’opère pas à Amiens...
En outre, Sylvie Bommel ne coupe pas aux éternels témoins
« accrédités » par les communicants, tel Jean-Baptiste
Deshayes, le metteur en scène de la pièce jouée lors de leur
rencontre: « J’ai fait la connaissance de Tiphaine, la petite
dernière de la famille. Elle avait une dizaine d’années et
était toute contente de voir des grands chez elle. Plus tard,
M. Auzière est rentré de son travail. J’avais imaginé que
Brigitte aurait un mari aussi extraverti qu'elle. Ce n’était
vraiment pas le cas mais il a été très gentil. » Bref, un témoin
avait vu André-Louis Auzière...
Dans sa recherche du premier mari fantôme dont elle découvre
qu’il s’appellerait non pas André-Louis, mais André,
Louis Auzière, Sylvie Bommel apporte finalement assez
peu d’éléments nouveaux. Alors que la recherche du mari
disparu a occupé l’essentiel de son enquête, les informations
recueillies, une fois compilées, tiennent en quelques lignes.
Il serait ainsi le fils d’un administrateur colonial, Louis
Auzière, né en 1915 (Roglo indique commissaire aux
comptes en Afrique centrale, né le 18 mai 1917 à Paris
XT? et décédé le 29 avril 1985 à Paris Ve), successivement
en poste au Soudan (1940), en Algérie (1943), en Afrique
équatoriale française (1947) et au Cameroun (1950). II est
par conséquent difficile de trouver un acte de naissance
d'André Auzière, puisque ce dernier serait né le 28 février
1951, à Éséka, petite bourgade de ce pays d’Afrique centrale.
De retour en métropole après un dernier poste occupé par
son père à Tananarive (Madagascar) entre 1954 et 1963, il
aurait été inscrit au lycée Carnot, puis, à l’issue de ses études
supérieures (lesquelles ?), serait entré au Crédit du Nord à
Lille. Il aurait rencontré « Brigitte » lors d’un week-end au
Touquet passé chez des amis et l’aurait épousée.
FAITS DOCUMENTS du 1% au 30 septembre 2021
UÊTE
Le couple se serait installé en banlieue lilloise, à Croix, à
la résidence Flandre, une construction typique des années
1960 (trois barres de douze étages pour 574 logements) — un
environnement qui cadre peu avec le capital économique du
couple —, puis, « André » aurait été muté en Alsace, comme
sous-directeur de la délégation régionale de la Banque
française du commerce extérieur. En 1991, le couple aurait
quitté l’ Alsace pour Amiens, un an avant l’entrée en jeu
d Emmanuel Macron. Pour la suite, nous sommes priés de
prendre pour argent comptant la version de Tiphaine Auzière
qui, dans Brigitte Macron, un roman français, explique:
« Mon papa travaillait à Lille, il revenait le week-end. La
semaine, j'étais avec ma mère et le week-end avec mon papa
et maman allait voir Emmanuel. » En marge, Sylvie Bommel
s’est lancée à la recherche de la mère d'André Auzière,
Renée Costes, dont on apprend qu’elle aurait vécu à Cannes
jusqu’à son décès en 2014. La base Geneanet indique que ce
décès est survenu en 2019. Quoi qu’il en soit, l’homonymie
de la mère du fantôme avec « Renée Costes Viager » rend la
moindre recherche très compliquée... Serait-ce précisément
étudié pour ?
Une fois passées les conclusions un peu faibles, vient le
temps des questions pour Sylvie Bommel. Ce qu’elle écrit
alors laisse pantois: « La probabilité qu’ André connaisse un
tel destin est de l’ordre de l’infiniment petit. Autant dire qu’il
est unique au monde. De ce drame bourgeois qui s’est noué
en 1994 en Picardie, il est le seul personnage muet ? Du début
à la fin de la pièce. Les deux autres, la femme et l’amant ne
détestent pas, quoi qu'ils en disent, évoquer les débuts de leur
histoire mais toujours ils effacent le mari. [...] Que ressent ce
père et grand-père [...] quand il entend un autre, tout Président
qu'il soit, utiliser des articles possessifs (“mes enfants”, “mes
petits-enfants”) pour parler de sa descendance ? Comme si
lui, André, n’avait jamais existé. [...]Qu’un homme ayant
exercé une activité professionnelle de cadre supérieur dans
le secteur bancaire puisse disparaître des radars à ce point
est surprenant. À moins qu’une société spécialisée dans le
nettoyage du Net n'ait été mandatée pour y faire le ménage.
Ce n’est qu’une supposition, comment prouver le néant?
[...] “I était gentil. Très gentil.” “Un garçon charmant.”
“Adorable.” “Une crème d’homme.” [...] Quoi d'autre?
“Grand et mince.” “Intelligent”, avec la variante “très
intelligent”. “Discret” (j'avais remarqué). Un ami du couple:
“Dans les dîners, il laissait toujours parler sa femme, lui ne
disait pas un mot.” “Un homme rigoureux, très droit, toujours
prêt à rendre service à un collègue”, pour un de ses anciens
patrons. Droit peut-être mais maladroit, ce qui n’est pas
incompatible. Ils sont si nombreux à me l’avoir spontanément
raconté ce jour où André s’est pris les doigts dans la tondeuse
à gazon et qu'il a fallu l’emmener aux urgences pour des
points de suture. C’est sans doute une des rares fois où il s’est
fait remarquer. Les plus critiques parlent d’un homme “un
peu taciturne”, voire “pas fun du tout”. Une amie de Brigitte
synthétise : “Euh, comment vous dire, c’est difficile de s’en
souvenir, il était si neutre. Un peu comme de l’eau tiède à côté
d’elle, tellement pétillante.” [...] Dans les archives du secteur
bancaire, André Auzière a laissé encore moins de traces que
dans les mémoires. Pas un rapport, pas un colloque, rien
qui ne le fasse exister.[...] A part l’épisode de la tondeuse
`
à gazon précédemment relaté, les mémoires sont blanches.
On se croirait dans un épisode de Black Mirror où les officines
du Président auraient trouvé le moyen de pénétrer dans les
cerveaux de ses anciennes connaissances pour tout y effacer. »
Plus qu’un « fantôme », André-Louis ou André, Louis Auzière
serait-il un personnage fictif? Non, conclut toutefois Sylvie
Bommel qui se réfère à un document (non reproduit), un acte de
mariage qui « précise qu’André est stagiaire hors cadre (statut
qui, en jargon bancaire, correspond à cadre débutant) et que sa
jeune épouse est étudiante. Un contrat de mariage a été enregistré
chez un notaire d’ Amiens, une décision sans doute dictée par
les parents mais lesquels ? Est-ce le père d’ André, commissaire
aux comptes, qui préfère que les choses soient carrées ou bien
les Trogneux qui pensent déjà à transmettre à leur fille leur villa
touquettoise ? Les témoins, eux aussi, semblent relever d’un
choix parental. Du côté du marié, le registre d’état-civil porte
les signatures de Georges Costes, 66 ans, son oncle maternel
et de Jacques Naudy, un collègue de son père, patron d’un
grand cabinet d’expertise comptable. Brigitte, elle, est assistée
de ses deux grands frères, Jean-Claude et Jean-Michel. » Ce
document a-t-il été créé a posteriori et placé opportunément sur
la route de Sylvie Bommel ?
Cette question s’impose une fois consultés les (rares)
documents relatifs au premier époux « fantôme ». En effet,
André-Louis Auzière fait une brève apparition dans un film
—— Le Carnet Touquettois
du “au 30 septembre 2021 FAITS DOCUMENTS
ENQUÊTE
de famille (où l’on ne voit jamais « Brigitte » et les enfants)
livré par l'Élysée à Virginie Linhart et diffusé en 2018 dans
Brigitte Macron, un roman français. L'année suivante fut
diffusée « l’unique » photographie du premier mari prise lors
de son mariage avec « Brigitte » le 22 juin 1974 au Touquet.
Le problème, c’est qu'entre 2018 et 2019, André-Louis
Auzière n’est pas seulement devenu André Auzière, il a aussi
singulièrement changé d’apparence (cf. Un étrange faire-part
de mariage).
Après la rencontre avec Emmanuel Macron, une nouvelle
zone d’ombre se dessine autour du divorce entre « Brigitte »
et André Auzière. Une incohérence supplémentaire apparaît
dans la « légende officielle ». Sous-entendant que le divorce
était intervenu dès le début de leur relation, 1l fut expliqué
dans un premier temps que « pour vivre librement son coup de
cœur, Brigitte Trogneux divorce » (cf. Gala, 1° juillet 2015,
VSD, 9 juillet 2015, etc.). Tantôt il fut rapporté que « Brigitte »
avait attendu le décès de ses parents pour divorcer, tantôt que
le divorce était intervenu avant l’entrée d’Emmanuel Macron
à Sciences-Po Paris, ce qui, dans les deux cas, situait ce
divorce au tournant des années 1990 et 2000 (cf. L'Express
du 13 avril 2016 par exemple). Ce n’est que plus tard que sera
donnée la date aujourd’hui communément admise, à savoir
une résidence séparée prononcée par le juge en mai 2005 et
un divorce prononcé le 26 janvier 2006.
Le mariage de Mile TROGNEUX
et de M. AUZIERE
bonheur aux jeunes mariés, meta a
vice-président eP Aa e
Sept mois après la parution du livre de Sylvie Bommel, le décès
d’André Auzière dans le XV° arrondissement de Paris, daté du
24 décembre 2019, puis son incinération le 28 décembre 2019
au cimetière du Père-Lachaise dans le XX®° arrondissement
de Paris, furent d’abord très discrètement annoncés sur le
forum de Roglo par Philippe Prové le 31 décembre 2019,
avant d’être officialisés dans Paris Match (8 octobre 2020).
Histoire incroyable que celle de cet homme s’étant fait piquer
son épouse (et ses enfants) par un adolescent avec en bout de
course un divorce prononcé douze ans après les faits alors qu’il
aurait obtenu sans problème, dans de telles conditions, la garde
des enfants. Par la suite, il serait décédé dans la plus grande
discrétion, ne laissant aucune trace derrière lui. Un homme
introuvable même pour les journalistes les plus chevronnés.
Tout cela ne tient pas la route une seconde... Si André Auzière
n’a pas existé, comme n’ose pas le conclure Sylvie Bommel,
qui est donc le père des enfants de « Brigitte » ?
Si c’est un homme ?
Le mystère entourant le personnage d’ André-Louis Auzière
(devenu à la faveur d’une ultime réécriture André, Louis
Auzière en 2019, soit un an avant son décès...) a entraîné
des erreurs dans de nombreuses publications. L’homme
étant introuvable, beaucoup l’ont confondu avec un quasi-
homonyme, un certain Jean-Louis, André Auzière.
Tiphaine Auzière, Catherine
Barbaroux, Laurence Haïm : ces
femmes qui entourent Emmanuel
Macron
Baptiste Erondel è Le 25 avril 2017
Avocate de profession, Tiphaine Auzière, 33 ans, est la plus jeune des trois
enfants de Brigitte Macron, issus de son précédent mariage avec le banquier
Jean-Louis Auzière. Ayant grandi à Amiens, elle a suivi sa scolarité au lycée où sa
mère enseignait et où Emmanuel Macron avait étudié. «Il a pris sa place
naturellement dans la famille, Quand je sortais trop tard, il m'engueulait
L'erreur est compréhensible, d’autant que contrairement
à André, Louis, les sources ne manquent pas pour écrire la
biographie de Jean-Louis, André, né le 28 février 1943 à
Meudon (Hauts-de-Seine), soit le même jour — un 28 février
— qu’ André, Louis. Après des études de droit et de langues
étrangères, Jean-Louis Auzière a fait carrière dans l’industrie
du luxe où il a occupé successivement des postes de directeur
commercial et marketing chez Fabergé (1972-1978) puis
chez Revlon (1978-1981) avant de rejoindre les Parfums
Grès comme directeur général (1981-1987). Toujours dans
le même secteur, il a lancé et présidé Indipar à Jouy-en-
Josas (Yvelines), tout en intégrant diverses organisations
professionnelles, ayant ainsi été secrétaire général de la
Fédération des cristalleries et verreries à la main et mixtes
et du Comité des Arts de la Table. Conseiller du commerce
extérieur de la France (1983 et 1996), chevalier de l’ordre du
Mérite (2012), il a prêté serment devant la Cour d’appel de
Caen en février 2021, devenant ainsi conciliateur de justice
dans la juridiction de Lisieux (Calvados).
FAITS DOCUMENTS du 1“ au 30 septembre 2021
ENQUÊTE
Avant de se fixer dans la région de Honfleur, Jean-Louis
Auzière mentionnait au Who's Who, dans les années 1980, une
résidence secondaire à Cannes, la villa Les Aquarelles située
avenue de Vallauris. Le 7 mai 1966, il a épousé Susan Spray,
interprète, aujourd’hui bénévole au sein de l’association
culturelle Meudon 7°art à Meudon (Hauts-de-Seine). De cette
première union, il est le père de Pascal Auzière, directeur
de la stratégie commerciale des laboratoires URGO, et, à ce
titre, vice-président du pôle des entreprises de la filière santé
de la région Bourgogne-Franche-Comté (BFCare). Celui-ci
figure au Bottin mondain aux côtés de son épouse Isabelle
de Sury d’Aspremont et de leurs quatre enfants. Nettement
plus discret, son autre fils, Marc Auzière, est responsable
d’affaires à L’ Argus à Versailles.
Selon la base généalogique Roglo, Jean-Louis Auzière, né en
1943, serait l’oncle d'André Auzière, né en 1951, ce dernier
étant en effet le fils de son frère aîné, Louis Auzière (1917-
1985). Circulez, il n’y a rien à voir... Sauf qu’à y regarder de
plus près, la base Roglo, d'habitude rigoureuse, se prend les
pieds dans le tapis, multipliant les incohérences grossières. Il est
en effet fortement improbable qu’il y ait vingt-six ans d’écart
entre Jean-Louis et son frère aîné, Louis Auzière, et que sa
mère, Germaine Bary, l’ait mis au monde à l’âge de 46 ans...
Germaine Marie Barv 1896-1979
Boss Marius Auzière 893-1975
|
|
Louis Auzière 1917-1983
|
André-Louis Auzière 1951-2019
Par conséquent, il est impossible 1— que Louis Auzière, né en
1917, soit le frère de Jean-Louis Auzière, né en 1943; 2- que
Germaine Bary et Marius Auzière, parents avérés de Jean-
Louis Auzière (mentionnés au Who’s Who), aient vécu aux dates
indiquées par Roglo. Il est donc entendu 1- que cette généalogie
est totalement incohérente; 2- qu’ André-Louis Auzière reste
un personnage totalement introuvable, un personnage fantôme.
Quasi-homonymes, tous deux nés un 28 février et tous deux
mariés à 23 ans, André, Louis Auzière et Jean-Louis, André
Auzière ne seraient-ils qu’une seule et même personne ?
Pour explorer cette piste, il nous fallait comparer physique-
ment l’ André Auzière de la dernière mouture de la « légende
officielle » (mettons de côté la tondeuse à gazon), avec
Jean-Louis Auzière, personnage à l’existence avérée. Des
photographies de ce
dernier sont dispo-
nibles en accès libre
sur la page Facebook
de sa seconde épouse,
Catherine Audoy.
Une fois prise en
compte l’œuvre du
temps, le André,
Louis Auzière du
faire-part de mariage
et le Jean-Louis
Auzière dont les
clichés sont dispo-
nibles sur Internet
semblent bien être
une seule et unique
personne.
Jean-Louis Auzière ne peut toutefois pas être le premier
époux de « Brigitte » puisque sa première épouse n’est autre
que Susan Spray et qu'aucun divorce n'apparaît en 1990 au
Who's Who (22° édition). Nous aurait-on présenté la photo
du mariage entre Susan Spray et Jean-Louis Auzière comme
une photo du mariage entre « Brigitte » et André Auzière ?
L'étrange faire-part des Échos du Touquet disponible à la
BNF serait-il tiré d’un fac-similé falsifié ?
Si Jean-Louis Auzière n’est pas le premier époux de
« Brigitte » et qu’il n’est pas apparenté à la famille Trogneux,
quel est donc son rôle dans cette affaire ? La réponse est peut-
être à aller chercher du côté de son second mariage, le 21 juin
2003, avec Catherine Audoy, née le 2 avril 1944 à Bazas
(Gironde). Sur l’antériorité de leur relation par rapport à ce
mariage, on trouve un indice dans Je voulais voir la guerre
(La Martinière, 2000). Le couple figure en effet dans les
remerciements de cet ouvrage autobiographique d’Isabel
Ellsen, journaliste à Europe 1 et au JDD, devenue photographe
de guerre, décédée le 18 octobre 2012 à 53 ans d’une rupture
d’anévrisme. Avec Christian Courtin-Clarins (cosmétiques
Clarins, parfums Thierry Mugler, Swarovski, etc.), le couple
fait partie des rares personnalités remerciées à ne pas se
rattacher au journalisme et à la production audiovisuelle.
Peu d'informations sont disponibles au sujet de Catherine
Audoy (épouse Auzière), Google signalant, comme souvent au
cours de notre enquête, que « certains résultats peuvent avoir été
supprimés conformément à la loi européenne sur la protection des
données ». Est-elle apparentée à la famille Audoy propriétaire
du Château Cos Labory à Saint-Estèphe et du vignoble voisin,
le Château Andron-Blanquet ? Quelques recherches montrent
qu’elle a vécu dans les années 1960 dans la ville-nouvelle de
Mourenx (Pyrénées-Atlantiques). Mais, originaire de Gironde,
c'est au bord du bassin d’Arcachon et plus précisément à
Lège-Cap-Ferret que sa famille a ses attaches. Aux Jacquets,
réside par exemple son frère, Philippe Audoy, un aquarelliste
connu localement (cf. Audoy, peintre du Bassin, Sud Ouest,
13 décembre 2003) ayant notamment inspiré le personnage de
Mathieu dans Les Yeux de cendre, le roman de Jeanne Faivre
d’Arcier paru au Cherche Midi en 2006.
Par leur mère, également dessinatrice, Philippe et Catherine
Audoy ont une demi-sœur, Isabelle Lamou. Rattachée à la
droite de conviction, cette dernière a longtemps été conseillère
municipale de Lège-Cap-Ferret (troisième adjointe, jusqu’en
2016, chargée des affaires maritimes, du littoral et de
l’environnement auprès de Michel Sammarcelli).
Peintre et dessinatrice, Catherine Audoy a vécu et travaillé
aux États-Unis (trois ans précisait-elle à Ouest France en
mai 2013) et en Extrême-Orient. Aujourd’hui installée dans
le Pays d’Auge entre Touques et Honfleur où son époux,
Jean-Louis Auzière est gérant de la société Tosca, sise 19, rue
Charrière Saint-Léonard, elle appartient au collectif normand
Contre-courant, une association d’artistes plasticiens installée
à Villerville (Calvados) et publie, sur sa page Facebook,
ses œuvres (cf. Bulletin municipal de Honfleur, juin 2018).
Spécialiste des portraits, elle peint notamment des visages
d'enfants dont la ressemblance avec les petits-enfants de
« Brigitte » est pour le moins troublante, comme si ces derniers
étaient les modèles...
du 1“ au 30 septembre 2021 FAITS DOCUMENTS
ENQUÊTE
Il va sans dire que nous n’aurions pas
publié de clichés de ces enfants s’ils
n’avaient pas été exhibés à la presse,
en mai 2017, lors de l’investiture de
celui qui se considère comme leur
« grand-père »... On remarque que
dans les commentaires Catherine
Audoy ironise sur l’appartenance de
ces petites filles à sa famille, comme
si le sujet était tabou.
Audoy-auziere
La similitude entre le visage de ces Re RTS
enfants et les dessins de Catherine
Audoy n’est rien à côté de la ressemblance entre cette dernière
et Sébastien, Laurence et Tiphaine Auzière, les enfants de
« Brigitte ».
Catherine Audoy, celle dont Emmanuel Macron a pris la place ?
Mettons ici de côté les Auzière, Jean-Louis, André et
André, Louis puisqu'ils ne sont que des pièces rapportées
de l’histoire. Gardons Catherine et « Brigitte » qui semblent
se partager le rôle de mère de Sébastien, de Laurence et de
Tiphaine. Or, quoi qu’en dise la doxa LGBT, il faut bien un
papa et une maman pour faire des enfants. Il faudrait donc
que « Brigitte » ou Catherine Audoy fusse le papa. À moins
que ce papa ne soit un des personnages fantômes croisés dans
notre biographie? Jean-Michel Trogneux aurait-il fondé
une famille avec Catherine Audoy ? Jean-Michel Trogneux
était-il atteint de ce trouble psychiatrique qu’est la dysphorie
de genre? Aurait-il eu recours, sur le tard, à une opération
GRS (Gender Reassignment Surgery) de type MTF (Male-
to-Female)? Après sa « réassignation de genre », aurait-il
choisi « Brigitte » comme prénom? « Brigitte » et Jean-
Michel Trogneux ne sont-ils qu’une seule et même personne ?
À quel « choix vital » « Brigitte » fait-elle référence dans
Elle (18 août 2017) ? On peine en effet à croire qu’il s’agisse
d’un « simple » divorce quand on lit: « Je sais que j’ai fait
du mal à mes enfants, et c’est la chose que je me reproche
le plus. Mais je ne pouvais pas ne pas le faire. Il y a des
moments dans votre vie où vous faites des choix vitaux. Et
pour moi, ça l’a été. »
Pourquoi les communicants de l’Élysée ont-ils été incapables
de fournir une photographie de « Brigitte » enfant? Une
photographie de « Brigitte » enceinte ? Une photographie de
« Brigitte » jeune mère de famille avec ses trois enfants ? À
quelle époque de sa vie correspond la période pendant laquelle
« Brigitte » a systématiquement caché son cou ? La petite sur
les genoux de Simone Pujol sur la photo de famille, seul cliché
connu de Jean-Michel Trogneux, est-elle Christine Haquin,
la première nièce effacée de la « légende » officielle »? Les
communicants auraient-ils allumé plusieurs contre-feux
simultanément et créé sciemment plusieurs zones d’ombre
dans le storytelling pour se donner le temps de composer et de
déposer des fac-similés modifiés à la BNF censés accréditer
la « légende officielle »? Auraient-ils truffé ces fac-similés
d’incohérences grossières (deux lieux de naissance, messages
codés, etc.) pour mieux brouiller les pistes et faire reculer
les curieux ? Pourquoi chaque enfant de « Brigitte » est-il
né à deux endroits différents selon des actes de naissance
mentionnés par Geneanet ou à l’état-civil du Courrier picard,
avec parfois trois lieux de naissance distincts si l’on ajoute le
Carnet mondain ?
Les faire-part de naissance de « Brigitte » et de décès de
Maryvonne Farcy seraient-ils, comme le faire-part du
mariage, issus de fac-similés modifiés destinés à accréditer
l’existence d’une Brigitte Trogneux, « enfant du miracle »,
née huit ans après son plus jeune frère, lui-même né treize ans
après sa sœur aînée ? Quelles sont les attaches des Macron
avec Honfleur où résident Jean-Louis et Catherine Auzière ?
Pour quelles raisons s’y rendent-ils au moins une fois par an
à la Toussaint ? Dans les environs, où David de Rothschild
a longtemps été maire de Pont-l’Évêque, les Macron ont
également passé du bon temps dans la villa que Jean-Michel
Darrois et Bettina Rheims possèdent sur la côte normande
(cf. Le Point, 8 mai 2017). Pourquoi si diserts sur Le Touquet,
les journalistes ne s’intéressent-ils jamais aux liens du couple
avec le Pays d’Auge? A-t-on décalé le divorce entre André
Auzière et « Brigitte » du tournant des années 2000 à 2006 dans
la dernière mouture de la « légende officielle » pour casser la
continuité chronologique avec la vie maritale de Catherine
Audoy ? Pourquoi, après le « renfort » de Michèle Marchand,
la communication macronienne a-t-elle tenu à nous montrer des
photos de « Brigitte » en maillot de bain ? Le sexe du nudiste
croisé opportunément sur la plage de Biarritz (Paris Match,
11 août 2016) sur lequel louchait Emmanuel Macron n’était-
il donc qu'un « plaisant dérivatif » ? Quelle fêlure « Brigitte »
a-t-elle essayé de camoufler en s’inventant une adolescence
rebelle et délurée? Pourquoi « Brigitte » rechigne-t-elle à
s’épancher sur son passé? A-t-elle peur d’en voir ressurgir
Jean-Michel, ce petit garçon écrasé par les personnalités de son
père Jean et de son grand frère Jean-Claude ? Ce petit garçon
chétif, aux attaches fines et au cœur perturbé se sachant exclu
d'avance de l’enseigne Jean Trogneux, de père en fils? Cet
adolescent en souffrance auquel on ne fera pas entrer dans le
crâne que, sans contrefaçon, il n’est qu’un garçon ?
La création de la « légende officielle » aurait-elle suivi le
schéma de l’«inversion maligne » de Michel Tournier ?
Tel l’ Abel Tiffauges du Roi des Aulnes, Jean-Michel aurait-
il craqué pour le jeune Emmanuel, situé « dans la catégorie
des enfants d’une surprenante maturité intellectuelle — qui
paraissent avoir tout lu et tout compris de naissance — en
contradiction avec un retard physique qui donne un air
d’ingénuité à tout ce qu’ils disent » ?
Longtemps sur sa page Facebook (privée), Natacha Rey s’est
questionnée sur le physique « hors norme » de « Brigitte », sur
la « largeur de son cou, de ses épaules, sur la longueur de sa
cage thoracique par rapport au bas du corps si étroit, dépourvu
de taille. D'où cette silhouette déséquilibrée, cette démarche
virile, toujours à grandes enjambées, cette façon de s’asseoir
naturellement les jambes écartées. »
FAITS DOCUMENTS du 1“ au 30 septembre 2021
ENQUÊTE
Après la diffusion de Brigitte
Macron, un roman fran-
çais qui révélait incidem-
ment l'existence physique
de Jean-Michel Trogneux,
Natacha Rey a posté, sur la
même plateforme, cet as-
semblage plus que troublant
mettant côte-à-côte lac-
tuelle « Brigitte » et « Jean-
Michel » à l’aube de son adolescence (cf. Page 3).
Devenue notre correspondante dans le cadre de cette enquête,
Natacha Rey a contacté, le 22 juin dernier, Catherine Audoy (à
partir du contact professionnel donné par l’intéressée sur Internet)
afin de lui présenter les multiples incohérences nichées dans
les « vertes années » de « Brigitte ». Si la réponse n’est jamais
venue, le résultat fut immédiat puisque dans la foulée, le 13 juillet
2021, Natacha Rey a vu débouler la gendarmerie à son domicile.
Embarquée, elle a été placée en garde-à-vue (sans convocation)
au prétexte d’une plainte déposée par Catherine Audoy auprès du
procureur de la République de Lisieux (où Jean-Louis Auzière
officie comme conciliateur de justice). Notre correspondante a
été relâchée après cinq heures d’interrogatoire musclé, avec à la
clef leçon de morale, humiliations et menaces en tout genre. Il
lui a été demandé la liste des journalistes avec qui elle avait été
en contact (nous n’étions pas les seuls) et son téléphone a été
saisi. Natacha Rey avait-elle touché le nerf sensible en exposant
simplement la similitude physique entre Jean-Michel Trogneux
et l’actuelle « Première dame » et en démontrant l’impossibilité
que Jean-Louis Auzière fût le cousin d’un André-Louis Auzière,
improbable premier époux de « Brigitte » ?
Précisons ici que la République française donne le droit aux
transgenres de pouvoir changer leur prénom, leur certificat
de naissance et de se marier selon leur sexe post-opératoire.
Ceci expliquerait-il l’impossibilité d’obtenir une copie du
certificat de naissance de Jean-Michel Trogneux ? Aurait-il été
définitivement modifié? Dans ce cas se pose la question des
enfants et du statut de père. Jean-Louis Auzière aurait-il adopté
les enfants de Jean-Michel Trogneux devenu « Brigitte » ? Une
fois la question du père adoptif réglée, les auteurs de la « légende
officielle » se seraient-ils inspirés de ce dernier pour créer de
toute pièce un double à la fois très similaire (patronyme, date
de naissance) et très différent (parcours professionnel) pour
servir un storytelling à la presse ?
Au premier abord, recher-
cher le nom du premier
époux de la «légende
officielle >» renvoie au
André-Louis Auzière du
montage viral «le mari,
l'épouse et lamant » que
chacun aura reçu au moins
une fois sur sa boîte mail ou sur son application de messagerie
électronique. Tirée d’un montage censé représenter le jeune
Emmanuel Macron en compagnie de « Brigitte » et d’ André-Louis
Auzière, cette photographie est la première qui apparaît lorsqu'une
recherche sur le sujet est effectuée à partir de Google, la com-
munication présidentielle s’étant bien gardée de faire jouer son
dispositif de déréférencement sur ce faux André-Louis Auzière.
André-Louis <
Auzière
Banquier
Date de naissance : 28 février 1951
Date de décès : décembre 2019
Épouse : Brigitte Macron (m. 1974-2006)
Page 12
Un faux à propos duquel le député Insoumis François Ruffin,
ancien élève de La Providence, a expliqué qu'il s’agissait bien
du recadrage fait à la va-vite d’une photographie de groupe des
professeurs avec un ajout du jeune Emmanuel Macron et une
légende bidon, le supposé « mari » étant en fait M. Hugo, un
professeur de français du lycée. Comme pour l’ affaire Mathieu
Gallet, les Macron ont-ils sciemment alimenté la rumeur sur ce
faux André-Louis Auzière ? Un faux permettant de discréditer
à l’avance les sceptiques ef en même temps d'imprimer dans
l'inconscient collectif l’existence du premier époux fantôme ?
Dans la même veine, on peut s’interroger sur l’identité des insti-
gateurs de SecretNews, site parodique lancé parallèlement à En
Marche !, qui a publié nombre de pastiches sur « Brigitte » dont
une carte d'identité bidonnée vieillissant l’individu de dix ans.
Mise en lumière pour ses faux comptes Twitter et ses campagnes
d’intox dans l’affaire Benalla, la communication présidentielle
fabrique-t-elle et diffuse-t-elle aussi ces Fake news grossières
afin de « déminer » les légitimes questions sur le passé de
« Brigitte » en les ridiculisant a priori? « Brigitte » se moque-
t-elle du monde quand elle déclare crânement: « Quand je lis
des choses sur notre couple, j’ai toujours l'impression de lire
l’histoire de quelqu’un d’autre » ?
De quoi le couple présidentiel a-t-il peur? FF Emmanuel
Macron se montre-t-il si procédurier | LES
avec des plaintes déposés tous
azimuts contre les journalistes dans la
foulée de l’élection présidentielle, des
publications les plus professionnelles
(La Lettre A pour une brève tirée des
MacronLeaks) jusqu’à la presse people
(le paparazzi Thibaut Daliphard pour
«harcèlement et tentative d’atteinte
à la vie privée ») en passant par les
plaintes déposées contre de simples
internautes et autres mises en demeure
adressées aux journaux pour que
soient supprimés des commentaires
hostiles à la « Présidente » (cf. par
exemple L'Union, 14 février 2019)?
Pour avoir rapporté une opération de
chirurgie esthétique de « Brigitte » en
juillet 2019, Closer a été condamné à
10000 euros d’amende, sans toutefois
que Christophe Barbier qui avait
ironisé sur le passage de la « première
dame » sous le bistouri du docteur
Sydney Ohana (L'Express, 15 août
2018) ne soit inquiété.
Avec Michou, ou quand la moumoute s'envole ou quand les traits se
Quelques photographies gênantes déréférencées d'Internet
durcissent…
par la com’ de la « Présidente».
FAITS & DOCUMENTS
ENQUÊTE
du 1“ au 30 septembre 2021
=
L'opération « Brigitte » serait-elle une manœuvre s’`inscrivant
dans le mouvement de l’indifférenciation sexuelle et visant
à diffuser, de manière subliminale, l’idéologie transgenre
dans l’opinion publique ? Le fameux « quotient émotionnel »
dont parlent énigmatiquement les auteurs de Madame la
Présidente ? Pourquoi la communication présidentielle feint-
elle de prendre au sérieux la boutade de Karl Lagerfeld sur
« les plus belles jambes de Paris » (Paris Match, 20 juillet
2017), comme si, au fond, tout cela n’était qu’une vaste
plaisanterie teintée du mépris d’une petite caste groupée
derrière un secret d’autant plus puissant qu’il est exhibé
crânement aux masses sidérées ; un de ses secrets gardés par
l’incrédulité publique ?
Quelle est la vraie nature du « guêpier sentimental » de
« Brigitte » évoqué par Caroline Derrien et par Candice
Nedelec qui soulignent qu’ Emmanuel Macron «aime à
parler “des familles” et non pas de la famille » parce qu'il se
« reconnaît dans ces tribus différentes, comme peuvent l’ être
les familles homoparentales notamment » ? Dans Révolution,
Emmanuel Macron fait-il seulement référence à la simple
« famille recomposée comme des millions d’autres » décrite
par Tiphaine Auzière (L'Obs, 5 janvier 2017), quand il écrit :
« Nous avons, tout au moins je l’espère, construit une famille.
Un peu à part, certes différente. Mais où la force de ce qui
nous lie est plus invincible encore » ? Que veulent dire (sans
doute malgré elles) Nathalie Schuck et Ava Djamshidi
quand elles écrivent: « Héroïne d’une œuvre qu’elle a en
partie composée, actrice de la comédie du pouvoir, où elle
occupe une place à part, perchée sur ses talons vertigineux
qui la font souffrir, sourire arrimé au visage, elle endosse
son costume : “Je mets mes stilettos, mes collants, ma robe et
j entre dans mon rôle, y y suis. Dans ma tête, je suis dans le
¿Tôle de première dame.” Son rôle favori ? ».
y Pourquoi l'humoriste Jérôme Commandeur
imite-il « Brigitte » avec la tessiture de voix
d'Amanda Lear, chanteuse ayant acquis une
notoriété mondiale en entretenant savamment
l’ambiguïté sur sa transsexualité au moyen d’une
biographie maintes fois remaniée ? Quel malaise le
dessinateur de presse Xavier Delucq a-t-il ressenti
quand, dessinant « Brigitte », 1l se fait la réflexion
sur ce « visage très particulier qu'on retrouve
très peu de fois. On part sur un nez très particu-
lier... très aplati, très large, avec des narines qui
apparaissent pas mal... Ce n’est pas parce que
c’est une femme qu'il ne faut pas caricaturer les
traits... comme un homme » (Youtube, 29 janvier
2020). Pourquoi les mèmes les plus populaires
qui s’échangent sur les messageries électroniques
assimilent-ils toujours « Brigitte » à Iggy Pop
ou à Patrick Juvet, comme si, inconsciemment,
chacun se demandait: Si c’est un homme ?